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EAN : 9782812604904
224 pages
Editions du Rouergue (06/03/2013)
3.59/5   17 notes
Résumé :

Dans un village des Alpes, un trentenaire parisien vient rendre visite à ses parents, après une absence de dix ans. Que s'est-il donc passé pour justifier une aussi longue absence, et pour que son père l'accueille avec agressivité ?

En quatre jours, il va tenter de liquider le passé et de s'expliquer, enfin, sur le drame familial dont on le rend responsable : la mort accidentelle de son frère aîné, lors d'une randonnée.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Olivier est devenu parisien, il a quitté ses Alpes natales parce que l'air là-bas était devenu irrespirable.
Lors d'un retour avec son amie Anouk,,5 ans plus tard chez ses parents, Olivier se retrouve confronté à tout ce qui l'a fait fuir. Un père taiseux qui ne semblait pas s'intéresser à lui, une mère effacée et l'ombre du frère aîné, promis à un grand avenir,disparu dans un accident.
J'attendais beaucoup de cette histoire suite aux critiques lues. J'ai attendu la battue pendant 200 pages pour découvrir ce que le narrateur nous annonce comme un moment intense et que l'on devine aisément au fil des pages.
En attendant les nombreuses descriptions, même si la montagne est belle c'est un peu long. Une analyse des personnages précises, les détails nombreux font que l'on piaffe un peu.
Alors on s'accroche à cette histoire en espérant un dénouement à la hauteur de l'attente et on a l'impression que la montagne accouche d'une souris.
Je n'ai malgré tout pas lâché ce roman qui montre la détresse de l'enfance face à l'injustice de la préférence dans une famille.
Jolie figure des personnages d'Hanz et de Danièle, des personnages lumineux....
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Pour Olivier, son retour dans les Alpes de son enfance n'est pas anodin. Afin de crever l'abcès d'une profonde inimitié avec son père, le retour aux sources est une nécessité, même s'il doit revivre un passé douloureux.
Son père a toujours préféré Marc. Marc, le frère aîné, le futur champion de ski comme disait son père, tandis que lui, Olivier, ne serait qu'éleveur de chèvres. Marc était le fils dont on était fier.
Mais une randonnée en montagne des deux frères qui tourne mal et c'est le drame. Marc trouve la mort. Olivier n'a pas pu le sauver mais son père se refuse à cette idée.
Autour d'un thème pourtant sans grande nouveauté, l'auteur sait nous accrocher en créant une atmosphère lourde tout au long de cette histoire avec des personnages puissants emprisonnés dans des silences et une tension pesante. Ce roman dégage beaucoup d'émotions et je me suis dit que la sérénité d'une famille tient à peu de choses.
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Effectuer une battue : Chasse où les rabatteurs effraient le gibier pour les orienter vers les tireurs. Action d'explorer systématiquement un terrain en groupe afin de retrouver une personne ou des objets.

Olivier vient à contrecoeur voir ses parents dans les Alpes. Là où il va vécu, là où il est parti pour Paris. Cinq années se sont écoulées depuis la dernière fois où il a mis les pieds au chalet en se jurant de ne plus revenir. Mais sa mère l'a convaincue par une lettre, sa mère à qui il ne peut faire aucun reproche sauf celui de vouloir éviter les disputes, les éclats de voie. "Depuis longtemps, ma mère s'est barricadée dans le présent, redoutant de revenir sur notre vie d'avant, d'avoir à se remémorer certains souvenirs qui forment autant de mâchoires intérieures ". Sa compagne Anouk a envie de connaître ses parents sur lesquels il n'a jamais été trop bavard : "En dire le moins possible. Pour ne pas ouvrir une brèche dans le mur que je me suis efforcé de construire, pierre après pierre", mais il a fini par céder. Un père taiseux qui par son silence vous oppresse, vous mets mal à l'aise et en deux mots vous envoie valdinguer. Un père qui refuse de répondre aux questions, d'entamer la conversation. Un coup de main dans le vide pour les chasser, un regard noir en tout et pour tout.
Olivier a vécu dans l'ombre de Marc son frère aîné. Skieur émérite et et voué à une grande carrière, la fierté de son père. Pour lui l'avenir était imposé sans avoir le choix avec la reprise de la petite exploitation familiale. Marc est mort lors d'un accident où son frère était présent. Olivier a passé son enfance puis son adolescence à faire semblant avec le sentiment de n'avoir pas place dans la famille. Depuis la mort de son frère, son père l'a relégué dans un no man's land. Même son frère mort est bien plus présent dans la vie de son père que lui. Une battue est prévue au village, Olivier veut y participer pour enfin crever les abcès. Je n'en dirai pas plus sauf que ce livre a réveillé en moi des souvenirs, l'image d'une personne semblable au père d'Olivier. Les silences, les non-dits qui vous étouffent, je connais.

Alors, oui, j'ai lu ce livre avec des larmes qui coulaient sur les joues et la gorge serrée. Gaël Brunet sait mettre des mots sur ce qui est presque indicible, décrire une ambiance avec force et sensibilité. Pas de pathos, juste une famille avec ses béquilles et un fils qui veut enfin les balancer pour se libérer et vivre.
Un roman qui vous le comprendrez est plus qu'un coup de coeur ! Maintenant, l'éponge que je suis n'a plus qu'à déverser son trop plein d'émotions...
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Olivier, trentenaire, vit à Paris depuis qu'il a quitté ses Alpes natales. Une lettre de sa mère, qui lui rappelle, l'air de rien, que le temps passe et qu'elle n'est plus toute jeune, ainsi que l'insistance d'Anouk, sa compagne, qui voit là une occasion de faire enfin connaissance avec ses "beaux-parents", finit par le décider à s'y rendre pour quelques jours.
Voilà cinq ans que lui-même n'a pas vu ses parents, et il devient rapidement évident qu'il entretient avec son père des relations fondées sur le mutisme et la rancoeur. Nous apprenons, par bribes, que le décès de Marc, son frère aîné, est à l'origine de cette situation.

Son retour dans la maison familiale fait surgir chez Olivier d'amers souvenirs de son enfance, et ravive la douleur que la mort de Marc et l'indifférence de son père ont ancrée en lui. Il est assailli de sensations liées à son passé, la moindre odeur, le moindre son, faisant naître des réminiscences souvent importunes. Car ce dont se remémore surtout le narrateur, c'est d'avoir été le plus petit, le plus faible, l'insignifiant dissimulé dans l'ombre d'un aîné au physique d'athlète, au fort caractère, à qui tout réussissait, jeune garçon promis à une brillante carrière de champion de ski, dont la brutale disparition a fini de creuser le fossé qui séparait Olivier de son père.
Pour lui, le cadet, l'avenir était également tout tracé : il reprendrait l'élevage familial de chèvres. Mais le "petit" en a décidé autrement, en fuyant littéralement vers la capitale dès son baccalauréat en poche...

D'une plume limpide, efficace, Gaël Brunet exprime par des détails significatifs -les regards, les silences- et avec beaucoup de justesse, les émotions de son héros, et le cheminement qui, durant ce court séjour dans ses montagnes natales, l'amène inévitablement à la confrontation avec ce père dont il a toujours désespérément recherché l'affection et la reconnaissance.

Face à cet homme taiseux, hostile, Olivier se retrouve dans un premier temps comme un petit enfant, incapable de contrôler la situation et le flux des sentiments qui le submerge.
Tout comme son mal-être, la tension est palpable, et le lecteur, d'emblée, s'attend à ce qu'elle culmine avec la battue au loup prévue à la fin de son séjour, et à laquelle il a décidé de participer, y décelant l'opportunité de pouvoir enfin régler ses comptes avec son père...

Hormis sa fin, que j'ai trouvée trop convenue, j'ai vraiment apprécié ce roman à l'écriture sensible et élégante.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Gaël Brunet a connu un beau succès littéraire en 2011 avec son premier roman, Tous les trois. Il y évoquait le combat d'un père suite à la brutale disparition de sa femme. Dans La battue, la mort et la famille sont aussi présentes.
Marc, le fils aîné, futur champion de ski a disparu en montagne. Olivier revient des années plus tard chez ses parents. Il revient à la demande de sa mère et sous l'influence de sa compagne, Anouk. Mais il craint les retrouvailles avec ce père autoritaire qui ne lui parle que pour l'agresser de sa rancoeur.
" un vieil ours écorché vif, meurtri depuis la mort de son fils aîné, qui m'en veut plus que tout pour ça et pour avoir quitté la montagne."
Si Olivier apprécie de retrouver son ami de lycée, ses voisins qui l'ont toujours aimé, les lieux de son enfance, il tremble devant la rencontre avec son père. Les souvenirs qu'il évoque dans le récit montrent que le père a toujours préféré Marc. Chaque fils avait son avenir tracé : Marc serait le champion et Olivier reprendrai la ferme.
En quittant les Alpes pour Paris et en s'enfuyant après la mort de Marc, Olivier a doublement déçu son père. Chacun est resté avec une rancune enfouie au fond du coeur, des non-dits qui pourrissent leur relation.
Gaël Brunet détaille les personnages dans leurs attitudes, leurs détails physiques, leurs habitudes. Des regards tendres de la mère en cachette du père, des silences lourds et pesants, des réactions vives du père, des objets et des photos retrouvés qui évoquent des souvenirs forment une atmosphère très évocatrice. Même si l'atmosphère familiale est lourde, le roman s'allège grâce aux descriptions des lieux, aux souvenirs d'Olivier, à la douceur ferme d'Anouk qui ne comprend pas cette façon de vivre et pousse Olivier à réagir.
Le coeur se serre devant la détresse du fils, la rage monte face à la dureté du père. Les émotions sont à fleur de peau à la lecture de ce récit tout en nuances.
Le style est simple mais avec de très belles descriptions des physiques, des lieux ou des sentiments.
Je vous conseille ce très beau roman qui saura probablement vous toucher.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Il faut pourtant que tu te mettes dans la tête, papa, que si Marc est mort, je n'y suis pour rien. Je sais que tu me tiens pour responsable de son décès sans jamais avoir osé me le dire de façon claire. Alors, aie au moins ce courage.
- Tu veux vraiment que je te dise les choses ?
- Je n'attends que ça, si tu savais.
Nos regards ne se quittent plus. Il baisse son fusil, reste muet quelques secondes avant de reprendre.
- Alors oui, je vais te le dire ce qui me ronge le cerveau et au plus profond de mes entrailles. Quand on est un homme, un vrai, un montagnard, on parvient à remonter son frère qui pendouille au bout d'une corde, six mètres plus bas, quitte à se mettre les mains en sang sous le feu du cordage !
- J'aurais voulu t'y voir cette nuit-là à tenir la corde pendant tout ce temps. Sache que toi non plus tu n'aurais pas réussi à le remonter. Qu'est-ce qu'il faut que je fasse au juste pour que tu comprennes cela ? Qu'on s'accroche en cordée tous les deux, qu'on rejoigne ce sentier maudit et que je me jette dans le vide ? C'est ça que tu veux ? On verrait alors si tu es capable de me remonter.
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Je m'imagine père modèle dans une opposition parfaite avec celui dont le lourd bras droit ne bouge pas d'un millimètre près de la corbeille à pain, le bras de mon père, fort et veiné. Celui qui m'a tant fasciné gamin et tant déplu quand j'ai pu prendre la mesure des choses, comprendre qu'il ne ferait rien d'autre pour moi que nourrir ma chèvre. Comme si la vie n'était qu'un épuisement des ressources affectives dont chacun semble doté à la naissance.
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A cette époque, la compétition entre nous deux n'existait pas. J'étais encore indemme de cela et vierge de tout sentiment d'injustice. Je n'étais pas encore celui que j'allais devenir quelques années plus tard, cet enfant second, celui dans l'ombre, cet enfant invisible.
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Par ses mots tranchants ou son silence acéré, mon père abimera la rencontre. Il tuera aussitôt dans l'oeuf toute possibilité de sérénité familiale.
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J'en suis venu à penser qu'il valait parfois mieux vivre en l'absence de réponses qui peuvent faire plus de mal que de bien. Et avec le temps, on oublie tôt ou tard les questions.
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Video de Gaël Brunet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gaël Brunet
Tous les trois de Gaël Brunet .Un soir de juin, un accident, une famille brisée, un père reste seul avec ses deux enfants.Tous les trois, le 1er roman de Gaël Brunet. Comment renaître après la douleur, comment apprivoiser l?absence, comment croire encore à la vie.Une écriture simple, touchante, toute en pudeur et en émotion, sur le thème du deuil et de la paternité. Tous les trois par Gaël Brunet, aux éditions du Rouergue, un livre coup de c?ur.Gaël Brunet est sur WTC.
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