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EAN : 9782266305709
208 pages
Pocket Jeunesse (14/01/2021)
4.01/5   480 notes
Résumé :
Lorsque Élise et Victor découvrent le corps de Clarence, noyé près de la coque de leur voilier, Emma comprend que leur croisière a définitivement viré au cauchemar. Avec la disparition de son leader charismatique, ce sont tous les secrets de la bande qui remontent à la surface, les rancœurs et les lâchetés qui régissent toujours un groupe. Et quand une tempête terrifiante s’annonce, les émotions et les angoisses se cristallisent dans une atmosphère implacable...
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Critiques, Analyses et Avis (175) Voir plus Ajouter une critique
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Lorsque le corps de leur ami, Clarence, émerge de l'eau, aucun ne réagit. Choqué, abasourdi, dans l'incompréhension totale. Élise est la première à se reprendre en suggérant de remonter le corps à l'intérieur du voilier. Les deux garçons, Sam et Victor, s'y attellent, non sans effort, les habits gorgés d'eau de leur ami l'ayant alourdi. Une fois à bord, ces derniers, Élise Emma descendent dans le carré, boivent un coup, sidérés, effarés devant l'inconcevable. Maintenant qu'il n'est plus question de faire demi-tour, l'Irlande étant trop loin maintenant, il va leur falloir rejoindre les côtes françaises. Mais la pluie déjà devenue plus insistante, c'est au tour du vent de forcir, les voiles se gonflant dans le plus grand désordre. Dans le but de prévenir les secours, Sam réussit à joindre la capitainerie mais au bout de la ligne, une voix masculine, tendue, leur ordonne de rentrer immédiatement : une tempête de force 10, montant jusqu'à 12 au large, approche dangereusement...

Emma, Élise, Clarence, Sam et Victor, cinq copains qui ont pris la mer. Direction l'Irlande. Mais sur la route du retour, ils ne sont plus que quatre. Vivants, certes, mais sous la menace d'une affreuse tempête. Marion Brunet nous plonge dans un huis clos en pleine mer, terriblement oppressant et addictif. Si elle nous immerge parfaitement au coeur de cette tempête que les quatre amis doivent affronter, elle s'attarde, à coups de flashbacks, sur les relations qui unissent les cinq jeunes adultes. Se dessinent alors peu à peu les caractères, les relations particulières qui unissent certains, qu'il s'agisse d'amour, d'admiration, d'inimitié, de déception, de rancoeur, de jalousie, d'humiliations... Autant de sentiments, parfois confus, parfois complexes, qui les unissent mais aussi les désunissent. Sous les confessions d'Emma, le groupe d'amis, d'apparence solidaire, tangue et se fissure, et le portrait de Clarence, personnage ô combien charismatique, se dessine peu à peu. Et ce qui était la promesse d'une belle escapade sur le voilier va vite prendre une tournure pour le moins inattendue, en premier lieu la mort de ce dernier. Réellement prenant et habilement construit, ce roman glaçant se révèle d'une efficacité redoutable...
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C'est bientôt la rentrée, je me suis donc replongée un peu dans l'ambiance avec ce roman jeune adulte d'une auteure qui est devenue une valeur sûre pour moi après "Vanda" et "Sans foi ni loi".
Et pour ce qui est de plonger, j'avais choisi le bon titre, ce récit se déroule en grande partie sur une mer démontée, attention au mal de mer ! D'ailleurs pour se mettre tout de suite dans l'ambiance, on commence par remonter un noyé sur le pont du Céladon, un beau voilier perdu quelque part entre l'Irlande et la Bretagne. L'équipage était au départ constitué de cinq amis, Emma la narratrice, Elise, Sam et Clarence, férus de voile depuis la plus tendre enfance, et Victor, nouvellement intégré dans le groupe et plus novice en matière de navigation. Il n'en reste que quatre, plus le cadavre de Clarence, "capitaine" de l'expédition. Ce qui devait être de belles vacances pour décompresser avant le bac vire au cauchemar, d'autant plus qu'une très grosse tempête s'annonce, et que les communications ne passent plus. le huis-clos est propice aux réminiscences, et Emma, la narratrice, remonte le temps pour comprendre comment la situation a pu dégénérer jusqu'à ce point de non-retour. Tous les petits et grands secrets remontent à la surface, comme des corps de noyés, les inimités et les malentendus prennent une autre dimension sur la mer en furie, les esprits s'échauffent, et la peur de la mort exacerbe les tensions. On alterne tout au long du récit entre la progression de la tempête et les tentatives des jeunes pour s'en sortir, et les retours en arrière qui nous permettent de cerner les caractères et les interactions dans le groupe.
Beaucoup de tension, on est happés dans l'histoire et pour ma part je l'ai lue d'un trait, en apnée (oui, c'est facile !). J'aime l'écriture de Marion Brunet, elle est l'une de ces auteures qui ne prennent pas les jeunes pour un lectorat de seconde zone, et est souvent appréciée des adultes aussi pour la qualité de ses romans. On peut juste déplorer à certains moments l'immaturité ou la naïveté de certains personnages, notamment Emma. Si on ne connait rien du tout à la navigation, le nombre de termes techniques peut également rebuter, d'ailleurs Victor est souvent désarçonné quand on lui demande d'aider à certaines manoeuvres ! Je n'ai pas eu ce problème, ayant une petite expérience sur 420 quand j'étais ado, les bases sont encore là.
Un bon choix pour me remettre dans le bain ! (oui, je sais aussi !)
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Avis de tempête ! le dernier roman de Marion Brunet est de ceux qui vous happent, vous secouent et vous laissent rincé.e, mais galvanisé.e et plus vivant.e que jamais.

Le suspense est à son comble dès les premières pages. Il faudrait même dire dès cette couverture plongée dans le noir d'encre des pires tornades dans lequel l'on distingue un voilier cerné par les éléments et d'inquiétants reflets rouges. En quelques mots se noue une intrigue implacable. En pleine mer, un groupe de copains découvre le corps de l'un des leurs flottant près de leur bateau. Aussitôt remontent les souvenirs d'un garçon charismatique, prince régnant sans partage sur la bande : comment en partant de là, en arrive-t-on au drame ? Nous n'avons pas le temps de nous remettre de nos surprises – et eux de leur choc – que la panique gagne le voilier : à l'horizon, une barre monumentale sépare déjà ciel et océan, annonçant une tempête cauchemardesque...

La double tourmente qui frappe le groupe, celle qui l'a précipité vers la mort de Clarence et celle qui submerge le voilier, place le récit sous haute tension. Mon fils l'a parcouru d'un seul trait, en apnée ; j'ai mis à peine plus de temps, très frustrée d'être parfois obligée d'interrompre ma lecture !

« Nous sommes entre deux murs de mer grise. J'ai l'image d'un étau, soudain, et du bateau noyé dans le ventre d'une lame immense, happé par deux mouvements contradictoires. »

En tournant la dernière page, il nous reste d'abord les frissons, le sentiment d'avoir réchappé à quelque chose de terrible. Marion Brunet nous fait vivre comme si nous y étions les tentatives désespérées et les spirales de pensée des navigateurs, avec en prime des clins d'oeil multiples où la mythologie grecque tutoie les films catastrophe. Il y a aussi quelque chose de fort dans la façon dont se révèlent, dans l'ouragan, les larmes muettes, les blessures cachées et le tumulte déchaîné sous la surface sciemment lissée tournée vers les autres. Les mots d'Emma disent très bien la férocité et la naïveté du regard adolescent sur le monde et les autres, l'ivresse de naviguer à la lisière du danger et les jeunes amitiés, intenses et troubles. Ils sondent surtout, avec une grande justesse, l'alchimie d'un groupe, la cristallisation des rôles et de certaines formes de complaisance.

Après son western féministe, Marion Brunet mène sa barque avec brio entre huis clos et nature incommensurable, entre roman catastrophe et thriller psychologique. Addictif et réussi !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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J'ai déjà dit combien Marion Brunet était une auteure surdouée, capable d'exceller dans tous les genres, du noir au social en passant par le western et le young adult où elle débuta. Dans chaque livre, dans chaque genre, je la suis ; en confience ; sans jamais être déçu. Pas très objectif peut-être, mais fort du souvenir puissant laissé par trois rencontres avec cette auteure…

Rebelote avec Plein Gris, dernier opus paru en jeunesse, huis clos marin qui vire rapidement au drame sur un voilier en perdition entre Bretagne et Irlande. L'histoire d'Emma, Élise, Sam et Clarence, jeunes bretons s'étant trouvés dès l'enfance et unis par une amitié aussi solide qu'un noeud en huit. Mais quand Victor se pointe et que la bande des quatre devient le club des cinq, rien ne va plus.

Depuis Renaud, on sait bien que c'est la mer qui prend l'homme. Ici, c'est la fin de la jeunesse et des illusions de ces cinq post-ados que l'océan va prendre, la tempête et le naufrage essuyés n'étant que la métaphore d'un passage à l'âge adulte trop longtemps retardé par le confort du groupe.

Comme toujours avec Brunet, la construction est propre et sans faiblesse : un drame annoncé d'entrée, des flash-backs explicatifs réguliers, une tension qui s'installe et monte crescendo… Elle maîtrise parfaitement son genre même si le fond de l'histoire ne le renouvelle pas et a un goût de déjà lu : mais c'est propre, appliqué, crédible.

Mais comme pour ses romans adultes, elle a cette étonnante capacité à saisir les personnages et à les rendre empathiques et proches du lecteur : Joachim, Ab, Jo, Vanda hier ; Emma aujourd'hui. Elle réussit mieux que d'autres à dépeindre ces caractères particuliers et leurs relations à l'autre, rarement simples, en jouant sans pathos sur la fibre nostalgique qui ne demande qu'à être ravivée chez chacun de nous. Et ça fonctionne ! Une raison suffisante de ne pas bouder son plaisir et de retomber en jeunesse, le temps de quelques pages…
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Il préfère la haine en mer / C'est juste une question de tempo... ♪♫ Bâbord, tribord... ♪♫
Histoire de meubler le billet (voire de gagner 2 points, qui sait, sur l'insigne mer) : facile de savoir que bâbord, c'est gauche, et tribord, droite, grâce à ce moyen mnémotechnique : dans le mot 'batterie' (ba-tri), ba est à gauche, tri à droite...

J'avais envie de poursuivre ma découverte de Marion Brunet.
Il me restait :
• 'Sans foi ni loi', mais je déserte les westerns ;
• 'Plein gris', mais je passe au large des histoires d'hommes qui prennent la mer et de mer qui prend les hommes (et femmes).
J'ai quand même cédé à la tentation. Pif-pouf, ça sera pas toi que je lirai pas. Mauvais choix. Les termes de navigation m'ont perdue, la tempête m'a fait boire la tasse, j'ai suffoqué, je me suis ennuyée, j'ai trouvé le côté "aventure-action" lourd, pénible, interminable, et ces gamins plutôt idiots m'ont saoulée.

Hâte d'arriver à la fin pour savoir pourquoi/comment ce cadavre des premières lignes et surtout en finir avec cette histoire glauque.
La traversée est longue, et les personnages sont malheureusement gommés par le cadre et les péripéties.
Or, ce que j'apprécie tant, chez Marion Brunet, ce sont ses portraits si subtils et 'habités', les interactions entre protagonistes, le contexte social. Pas grand chose de ce talent, ici...

Lire plutôt 'Vanda', 'Dans le désordre' et 'L'été circulaire'...
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critiques presse (2)
Ricochet
23 mars 2021
Comme au Cluedo, il faudra patienter jusqu’à la fin pour découvrir le ou la coupable. Un roman haletant, plein de suspense et de mystère.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Culturebox
02 février 2021
Dans ce nouveau roman c’est un changement total de décor, et d'époque : on est dans un huit clos haletant et en pleine mer...
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère a toujours l’air au bord des larmes. Ça ne date pas du divorce. Même furax, il y a la possibilité d’une larme qui affleure et menace d’éclore. Ça peut être charmant j’imagine, mais je ne supporte pas. Et je refuse le risque de lui ressembler un jour. Je travaille depuis longtemps à paraître plus dure que je ne suis, préférant que les larmes coulent à l’intérieur, plutôt que d’offrir un visage de chaton mouillé au monde. C’est pas évident, en vrai c’est exactement comme ça que je me sens quand quelque chose foire ou m’émeut. Mais les chatons mouillés ne prennent pas la mer. Les chatons mouillés n’affrontent pas les vagues. Les chatons mouillés se noient.
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« Même avec nous, ça me soûle en fait qu'il soit là.
- Il est sympa.
- Ouais, c'est ça le problème. Vous le trouvez sympa, ce con. Mais c'est pas une raison. Depuis quand c'est un critère ? La cour du lycée est remplie de mecs sympas. C'est pas pour autant qu'on est potes avec eux. »
Je suis restée un peu conne, sans trop comprendre.
(p. 60)
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Sam faisait des blagues, il était celui qui fait rire. Dans un groupe, une fois que les rôles sont assignés, c'est compliqué de faire bouger les lignes, les perceptions. Alors voilà, Sam était lunaire et drôle. Souvent à l'affût de l'effet de ses vannes sur Clarence, qui restait notre référence, lumineux et tout-puissant.
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On regardait le reste du monde comme si on détenait une vérité que personne d'autre ne touchait du doigt. Je ne suis même pas sûre qu'on ait été vraiment prétentieux. Et on n'était jamais hostiles. C'était bien pire que ça : les autres n'existaient pas.
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Les premiers pas sur la terre ferme, après plusieurs heures de navigation, nous ont fait ressembler à des oiseaux maladroits. C’est une sensation étrange, on continue d’anticiper la mouvance du sol alors que rien ne bouge. J’aime beaucoup, comme un vertige d’ivresse, mais une ivresse légère, pas le truc qui te met chiffon au point de gerber dans les parterres de fleurs.
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Vidéo de Marion Brunet
Au son des revolvers, la poussière se lève, les chevaux se dressent et les verres de whisky disparaissent aussi vite qu'ils se remplissent. Un vent de western souffle sous la plume grisante de Marion Brunet avec "Sans foi ni loi"...
Roman d'apprentissage par excellence, celui-ci démarre sur les chapeaux de roue avec le kidnapping de Garett un ado introverti, enlevé par Ab Stenson, célèbre hors-la-loi. Il pourrait s'agir d'un western tout à fait ordinaire si ce n'est qu'Ab Stenson est le diminutif de...Abigail ! Bigre, une femme en pantalon qui sait manier le fusil et l'art du braquage, ça ne court pas les rues !
Garett retrouvera-t-il le chemin de la ferme familiale ? Encore faut-il en avoir envie... Allez, on sort les santiags pour une chevauchée à l'accent féministe !
=> Article à découvrir sur le blog book'n'ook. => Lien blog : https://bookncook.over-blog.com/2021/07/book-n-furious-sans-foi-ni-loi-marion-brunet.html
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