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Critique de Luniver


Tous à Zanzibar a été écrit en 1968 et décrit notre monde actuel (2010), qui se caractérise par une surpopulation généralisée sur toute la planète. Des mesures eugénistes se mettent en place dans les pays développés. Avant d'avoir la permission d'avoir un enfant, les couples doivent faire analyser leur génome : à la moindre suspicion de maladie génétique (schizophrénie, hémophilie, et même daltonisme), la personne a l'interdiction d'avoir une descendance. Les foetus à risque sont avortés. Avoir des enfants est devenu un privilège, mais en avoir plus de deux est très mal perçu. Les couples sans enfant se rassemblent en association pour s'occuper d'un enfant d'une autre famille un jour par semaine.

À cause de la surpopulation, des amocheurs (dérivé du terme « Amok », qui désigne une personne folle qui détruit tout sur son passage) sèment régulièrement la panique dans les grandes villes.

L'histoire se focalise sur deux grands évènements : la société General Technic Corporation s'apprête à acheter un pays africain entier, et planifie son opération grâce à son super-ordinateur Shalmaneser, qui prend toutes les décisions ; à l'autre bout du globe, le Yatakang annonce qu'il est sur le point de créer une génération de surhommes et de pouvoir créer des génies sur commande pour toute sa population, déclaration qui secoue tout le reste de la planète.

La structure du roman est assez particulière. Les chapitres sont regroupés en quatre catégories : le « monde en marche », qui regroupe des courtes phrases saisies au vol dans des conversations ou des émissions de radio, parfois inachevées ; « Jalons et portraits », qui présente des personnages qui n'interviennent pas vraiment dans l'intrigue, mais qui nous permettent de mieux comprendre les évènements ; « Contexte », qui comme son nom l'indique, nous explique ce qui passe au moment du récit ; et « Continuité », l'intrigue proprement dite.

Je suis resté un peu sur ma faim avec ce livre : les deux évènements sur lesquels on se focalise ne m'ont pas semblé pertinents : on se focalise plus sur les pressions politiques et économiques qu'ils entraînent plutôt que sur les problématiques de la surpopulation et de l'eugénisme qui me paraissaient plus riches et intéressants à traiter. Je regrette qu'il n'y ait pas eu plus de place pour le sociologue Chad Mulligan et son « Lexique de la délinquescence », qui est très mordant et très critique sur ces phénomènes de surpopulation.
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