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Critique de Philemont


Tous à Zanzibar est une dystopie. Ecrite en 1966, et publiée en 1968, elle nous projette dans un futur que l'on connaît bien aujourd'hui : l'année 2010. Et dans l'esprit de John BRUNNER ce futur c'est celui de la surpopulation, laquelle est illustrée par le fait que si l'on plaçait l'ensemble des êtres humains au coude à coude sur l'île de Zanzibar, ils la recouvriraient en entier. de manière plus pragmatique, cela implique la disparition de toute sphère privée, un contrôle génétique draconien et une anarchie urbaine généralisée.
À New York, Norman, un jeune Afro-Américain, travaille pour la toute-puissante General Technic (GT) dont le superordinateur Shalmaneser organise l'achat pur et simple d'un pays africain. Son compagnon d'appartement, Donald, apparemment un simple étudiant, est en fait recruté par les services secrets qui l'envoient s'emparer de la découverte d'un généticien d'un pays du tiers monde qui ferait de tous les bébés des génies prédéterminés.
Qualifié de non-roman par son auteur, Tous à Zanzibar est une oeuvre dont l'originalité est avant tout à rechercher dans sa technique narrative. le récit est en effet totalement déconstruit, courant sur quatre pistes différentes, imbriquées les unes dans les autres, mais strictement délimitées afin que le lecteur désireux de ne pas lire telle ou telle partie puisse le faire sans inconvénient. En cela, la source d'inspiration revendiquée par John BRUNNER est John DOS PASSOS et sa trilogie U.S.A.
Il y a d'abord le Contexte qui, comme le mot l'indique, permet de se faire une idée globale de ce monde de 2010. Il y a ensuite le monde en marche, composé de rapides vignettes, d'instantanés aux phrases parfois inachevées, sur l'époque et les humains qui la vivent. Et puis viennent les Jalons et portraits qui permettent à l'auteur de dresser le portrait détaillé d'êtres vivants divers et variés. Vient enfin la Continuité, laquelle est dédiée à l'intrigue du roman proprement dite, une histoire d'espionnage scientifique.
Cette structure est en outre dotée d'une prose très rythmée et très moderne, John BRUNNER montrant même une forte propension à l'inventivité en matière de vocabulaire. A ce niveau on peut d'ailleurs saluer la qualité de la traduction française.
Pour toutes ces raisons, Tous à Zanzibar est une oeuvre qui continue de faire date dans la Science Fiction. Néanmoins, il faut reconnaître qu'en tant que roman elle n'est pas particulièrement facile à lire, et que l'intrigue elle-même, si le lecteur ne recherche qu'elle, ne présente que peu d'intérêt, de même que les personnages principaux. C'est donc avec une impression mitigée que l'on referme l'ouvrage.
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