Bob Morane - Renaissance, tome 2 : Le Village qui n'existait pas

Alors Bob, plus excitant que jamais?
Ton précédent opus m'avait ravi mollement.
J'ai vu que tu t'étais enfin décidé à en mettre un coup au troisième trimestre, j'suis content.
Faut dire que j'ai beaucoup de mal à retrouver mon Bob originel, véritable Madeleine de Prout, à vos souhaits, qui parasite durablement l'image de son jumeau des temps modernes.

Plus crédible que Renaissance, premier du nom, son p'tit frère s'attache au passé de certains protagonistes nouvellement découverts et à un Robert en quête de rédemption, gagnant alors en légitimité scénaristique.
Un Bill Ballantine bien plus présent et un côté futuriste amoindri qui ne vient plus plomber le propos, ce Bob² gagne du galon et mon estime, du coup, ce dont il se contrefout complètement, j'en ai bien conscience.

En faisant fi de moult situations abrcra, abacar, ubuesques, ce nouveau tome fait la part belle à l'action tout en versant dans l'émotion à dose homéopathique.
Allez pas sortir toute la collection de mouchoirs à carreaux de mère-grand, on n'est pas dans les misérables non plus.

Plus qu'à attendre le tome 3 en souhaitant une courbe plaisir de lecture inversement proportionnelle à la tangente sinusoïdale, comme de bien entendu.
See you soon, Bob...

Hello,

Voilà la fin du premier cycle où l'on découvre enfin l'ampleur et la puissance de l'ombre jaune alias Mr Ming.
Ce qui est intéressant dans ce tome, c'est de voir que finalement, les motivations exprimés (car il existe certainement d'autres motivations cachées) du méchant sont humbles et honorables. Elles ouvrent les yeux à notre héros qui jusque-là a plus subi qu'agit.
Ce tome montre aussi toute l'influence néfaste d'une politique corrompue où l'on prône le mensonge soit disant pour le bien du peuple, et c'est d'autant plus d'actualité de nos jours…
Ce tome 2 m'a donc beaucoup plus emballé que le premier, mais hélas je ne suis pas sûr que nous en voyions une suite…

Ciao

Le premier tome de cette série m'avait profondément dérouté. Je n'ai guère plus adhéré au tome 2.
La forme est "facile", portée sur l'action. L'intrigue, elle, se fait, un peu plus claire : d'un côté un bienfaiteur chinois qui veut aider les populations pauvres, tout en prônant un anti-impérialisme primaire, de l'autre de méchants barbouzes occidentaux cherchant à faire perdurer la Françafrique. le tout sur fond d'anticipation de de méthodes révolutionnaires".
Vous avez dit caricatural ???

Etant donné le cliff-hanger du premier volet de ce reboot signé Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray au scénario et Dimitri Armand au dessin, le titre de cette suite n'est pas vraiment une surprise. le premier volet se terminait en effet par un Bob Morane en fuite dans la jungle du nord Nigéria, découvrant par hasard un village n'apparaissant sur aucune carte. L'homme qui règne en maître sur cette cité futuriste n'étant autre que l'énigmatique Mr Ming, la rencontre entre Bob Morane et celui qui orne la couverture de cet album semble donc inévitable.

Si les personnages emblématiques de la saga sont bien évidemment au rendez-vous de cette remise à jour, c'est néanmoins Tania Orloff, la nièce et protégée de Mr. Ming, qui joue un rôle clef dans ce tome. C'est à travers elle que le lecteur va découvrir un Mr. Ming moins caricatural que dans l'oeuvre originelle et aux intentions finalement assez louables. Certes, les deux personnages deviendront inévitablement ennemis, mais le nemesis de Bob Morane n'est finalement peut-être pas un si mauvais bougre. Force est d'ailleurs de constater que le célèbre aventurier d'Henri Vernes se retrouve également abusé par ce monde futuriste où même les projets humanitaires cachent de sombres vérités économiques.

Et oui, Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray livrent non seulement des personnages plus travaillés, mais également une réflexion engagée sur le rôle et l'exploitation de l'Afrique dans notre monde actuel. L'aventure ne se limite donc pas à des actes héroïques, mais implique aussi une dimension humaine et une critique acerbe des dirigeants de ce monde qui asservissent les populations et manipulent les gens… dont notre héros. Certains regretteront cette naïveté de leur héros, tout comme le rôle secondaire d'un Bill Ballantine envoyé sur une mission parallèle en compagnie d'une Miss Ylang-Ylang pas beaucoup plus fiable, mais nul doute que les deux se retrouveront par la suite, lors d'un second cycle que j'attends déjà avec grande impatience.

Visuellement, Dimitri Armand participe également à la réussite de cette remise à neuf. En proposant un découpage dynamique et des cadrages très cinématographiques, il contribue à l'apparence plus moderne de ce reboot. de plus, d'un trait réaliste, il livre des personnages qui ont beaucoup de charisme et s'amuse même à mettre les auteurs de la saga en scène en tant que figurants.

Bob Morane n'est plus uniquement un héros d'hier, mais un « Héros de tous les temps » !
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