Avec cet antépénultième album de la série XIII Mystery,
Luc Brunschwig et
Olivier Taduc permettront aux adeptes de la série historique de se réconcilier avec le dytique consacré à Greenfalls, souvent déconsidéré. Ce onzième album de la série parallèle reste l'exact contrepoint du précédent, consacré à Calvin Wax, tout en rappelant, à son début, Little Jones.
Le scénario est – comme il fallait s'y attendre – particulièrement bien ficelé. Les explications laissées par Brunschwig permettent de saisir le supplément d'âme de cette histoire. Les rapports entre Jonathan et Jason paraissent ici surprenantes tant elles sont… réalistes ! Celles-ci sont d'ailleurs le fil rouge d'un épisode qui se lit avec plaisir et avec un frisson dans le dos lorsque l'on connaît la destinée de Jonathan. Une ellipse particulièrement bien choisie tombera à point nommé. Osé mais bien vu !
Les dessins de
Taduc sont réalistes et collent bien avec le ton général de la série historique. Pas d'hésitations, mais de la précision, des couleurs adaptées à l'histoire : tout cela reflète un important travail qui est apprécié à sa juste valeur ! Au-delà des dessins, l'histoire nous permet de composer avec un nouveau personnage qui agit comme une métaphore qui reste pleinement dans le ton de la série.
L'on pourra toutefois regretter que certains personnages attendus n'apparaissent pas ici ou que d'autres (notamment le couple d'aubergistes) n'aient pas été rajeunis ou soient cantonnés à des rôles très secondaires (Zeke). Mais il s'agit là de point de détails. Malgré ses grandes qualités, le scénario fonctionne sur un rythme binaire. S'il semble plus étoffé dans sa première partie, il laisse ensuite la place à l'action, entraînant une accélération trop rapide de la lecture. Mais il s'agit là de la remarque du lecteur déçu de devoir quitter sa lecture arrivée à son terme.
Ce onzième album est donc une réussite. Il n'y a pas à lambiner ni à hésiter. Longuement attendu, il tient toutes ses promesses. Bravo !