Les algorithmes dirigeant notre mode de vie,
B.R. Bruss l'avait déjà imaginé en 1959. Des ordinateurs géants, Intelligences artificielles sont installés dans chaque grande ville du monde, et gérés par un castes d'ingénieurs triés sur le volet, les Cercles Noirs. Ils permettent de répondre à toutes les questions, en marketing, politique… Mais ces intelligences artificielles ont une conscience et les Cercles Noirs on des méthodes dures, s'apparentant à de la torture, pour les tenir.
Plusieurs thématiques d'anticipation sont abordées dans ce roman, celui des Intelligences artificielles, de la déontologie scientifique, de la conscience artificielle, des thèmes d'avant garde, traités avec une certaine cohérence encore assez solide pour une lecture en 2023. On note quand même quelques aspect rétrogrades qui prêtent à sourire, la communication avec les ordinateurs se fait encore par fiches perforées, la place des femmes à si peu évolué par rapport à 1959, même pas de 10 ans par rapport à la réalité, on commence à peine en 2391 à se poser la question de trouver des femmes au plus hauts échelons de la hiérarchie, et le rôle des robots domestiques consiste surtout à apporter leurs cigares aux cadres supérieurs.
Le sujet est assez intéressant, mais globalement, le roman ne m'a pas embarqué, surtout pour un problème de rythme : il y a beaucoup de réunions, de conciliabules, de personnages qui se croisent, qui se parlent, qui élaborent des plans, mais l'intrigue est très statique, même si ça finit par s'emballer sur la fin. Ensuite, les personnages restent assez en surface, raides et prévisibles, sans profondeur.
Alors, de la bonne science-fiction, mais avec un manque romanesque, cela donne un roman juste “intéressant”, mais pas vraiment passionnant.