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EAN : 9782744310034
215 pages
Vauvenargues (10/03/2004)
3.91/5   95 notes
Résumé :
C'était une prison sans barreaux, sans geôliers. On n'y rencontrait qu'un seul interlocuteur : un distributeur de sandwiches blindé comme un coffre-fort et plus intelligent qu'un ordinateur.
Un distributeur de sandwiches qui n'acceptait de vous donner à manger qu'en échange d'un petit sacrifice : recevoir une décharge électrique à travers le corps, par exemple.
C'était une curieuse machine, à la fois dieu et diable, conçue pour vous rendre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Lire un "Brussolo" est toujours un plaisir anticipé, j'aime son style et la garantie que je ne vais pas lire quelque chose que j'ai déjà lu, cet auteur arrive systématiquement (et jusqu'à présent) à m'intéresser et m'intriguer.
Et pourtant j'ai parfois l'impression (tenace) que l'écriture manque de précision et de rigueur et ne sert pas forcément au mieux une histoire pourtant originale, comme si le potentiel n'en était que survolé, c'est un peu dommage.
En attaquant cette histoire cela m'a un peu évoqué le film "Cube" pour le concept (je précise tout de suite que le livre pour sa première parution est sorti 10 ans avant le film...).
Pour l'histoire, des prisonniers n'ayant rien à perdre se voient proposer de participer à une expérience d'incarcération dans une tour à plusieurs niveaux dont le but est d'atteindre le sommet.
Une tour remplie de pièges parfaitement létaux, cela va sans dire ;)
Expérience qui se double d'une étude comportementale et psychologique, c'est sur ce point que je tique un peu car un peu survolé, mais bon...
Ce qui m'importe c'est qu'une fois de plus Mr Brussolo aura répondu à mon attente, il m'aura intrigué et intéressé, je n'ai pas vu ma lecture passer ;)
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Bienvenue en enfer !
Mais attention, pas l'enfer dont on a tous entendu parler, mais un enfer original, dont la conception a été particulièrement soignée par maître Brussolo
Le site choisi ? Une tour qui comprend une vingtaine d'étages et dont « la base plonge dans un lac boueux » ; comme elle s'enfonce périodiquement sans prévenir, les condamnés doivent faire fissa pour franchir la petite ouverture qui conduit à l'étage supérieur : certains n'y parviendront pas…
Les condamnés ? Des prisonniers qu'on a persuadés de faire une « expérience scientifique » en échange d'une amnistie ; parmi eux, le narrateur, élevé par une mère complètement barge, il a été violé par son employeur quand il avait dix-sept ans et il s'est vengé en le mettant à mort d'une manière passablement cruelle…
Les créatures infernales ? Pas de diablotins hilares qui vous piquent les fesses avec leurs fourches ou qui vous font cuire dans des marmites avec jubilation, non, mais une « grosse armoire cubique » en acier de couleur rouge à chaque étage, dont vous dépendez totalement pour la nourriture et dont vous devez subir les caprices cruels et meurtriers…
Une « expérience » cauchemardesque qui ne laisse aucun répit aux condamnés… ni au lecteur !

P.-S. : une première version légèrement plus courte de ce roman a été publiée sous le titre d'Enfer vertical en approche rapide.
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J'ai toujours trouvé que Brussolo était un peu à la littérature ce que Larry Cohen est au cinéma. Cohen n'est pas le meilleur réalisateur du monde, tout comme Brussolo n'a pas la plus belle écriture du monde. Brussolo, comme Cohen sont des hommes de concepts. Ils ont des idées de départ excellentes qui donnent immédiatement envie de découvrir l'oeuvre mais le traitement, s'il est plaisant, est toujours un peu en dessous. Et que ce soit dans un bouquin de Brussolo ou dans un film de Cohen, on passe un bon moment mais quand arrive le dénouement, on reste un peu sur sa faim. C'est le cas avec cet « enfer vertical en approche rapide ».

Le concept de départ est tout simplement génial. Des condamnés se retrouvent dans une tour pour subir une sorte d'expérimentation. Cette tour qui s'enfonce progressivement dans une sorte de magma boueux est composée de plusieurs étages, dont le plus haut pourrait offrir la liberté à ceux qui l'atteindraient. Régulièrement, l'accès à l'étage supérieur est ouvert aux détenus. Encore faut-il avoir survécu au niveau précédent. Cet argument fait beaucoup penser au film « Cube », film à concept qui aurait pu sortir de l'esprit de Larry Cohen mais qui nous était venu du Canada en 97. le réalisateur et scénariste Vincenzo Natali aurait-il eu connaissance du roman de Brussolo, paru 11 ans plus tôt ?
« Enfer vertical en approche rapide » est une dystopie aux allures de survival très ludique. La succession de niveaux peut renvoyer à la structure des jeux vidéo, accentuant encore l'aspect de pur divertissement du roman. Il ne faut pas chercher autre chose dans ce récit qu'un divertissement addictif, mission qu'il remplit parfaitement. Mais, Brussolo a beau tenter de faire croire qu'il s'intéresse à la mécanique de régression vers la barbarie lorsque l'Homme est placé dans une situation extrême, cet aspect est développé de façon un peu facile et attendue et s'avère très secondaire, le principal étant de proposer un récit de survie efficace. J'ai regretté aussi le manque d'épaisseur des personnages, y compris le héros avec qui j'ai gardé une distance tout au long du récit, ne parvenant jamais à m'identifier à lui, ni même me sentir réellement concernée par ce qui lui arrivait. La faute aussi, sans doute, à l'écriture de l'auteur, qui m'a toujours peu séduite.Enfin, le dénouement m'a laissée sur ma faim, me donnant l'impression que Brussolo ne savait pas comment conclure son excellente idée de départ. Un peu comme la plupart des films de Cohen.

S'il n'est pas exempt de défauts, il ne faut pas bouder son plaisir. « Enfer vertical en approche rapide » est une série B très efficace, très prenante, voire addictive. Les pages tournent toutes seules tant on se demande ce que l'auteur nous réserve au niveau suivant de la tour. J'ai bouffé le roman en une journée à peine. « Enfer vertical en approche rapide » est le roman idéal entre deux lectures plus exigeantes.

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Un thriller haletant oui, mais bien d'autres choses!
Un monde déshumanisé, dans lequel les machines parlent ("Bonne chance pour la suite du programme!) qui pourrait être celui de L'enquête de Philippe Claudel qui tend vers la folie mais qui ne l'est pas, car ici, les anonymes ont le crane tondu,sont des"détenteurs politiques, artistes subversifs arrogants,escrocs, tueurs rouleurs de mécaniques",psychopathes( dernière étiquette qui scotche le front de David Sarella qui en a pris pour perpet') et vont tester un programme de réinsertion (avec à la clef une remise de peine) dans un enfer vertical, une tour de vingt étages "cylindre chaud aux allures de fusée interplanétaire qui paraissait jaillir du bassin marécageux trouant le centre de la cave".
Des expériences?
Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley alors où la liberté est conditionnée et où la sexualité et tout autre initiative sont sous l'emprise de médicaments?
Pas du tout!
Vingt étages et deux portes, une entrée et une sortie.Entre ces deux portes une série d'épreuves(inondation de boue,le bouton nourriture transformé en charbon ardent ou en coupe doigt...) régies par la loi du plus fort(,celle de la survie,des tactiques de la ruse et des stratégies.
Et là survient tout le talent de Serge Brussolo car en plus d'un thriller il nous donne à voir comme dans l'excellent Sa majesté des mouches de William Holding (l'un groupe d'enfants isolés sur une ile qui va tourner au pugilat) l'étude d'un groupe,d'une dynamique groupale,de l'émergence d'un leader et d'affinités, de la force du mental et de l'impact de la préparation psychologique,des techniques de manipulation,des comportements adaptés ou non,de la notion de communication,de perte de repères et de controle,de la maitrise et de la confiance en soi, de l'individualisation,de la société,il aborde des notions de communication de psychologie et de sociologie dignes d'un très bon cours de fac.
David Sarella,lui a choisi de se déconnecter des autres pour gagner sa liberté.
Mais quel est donc cet Enfer vertical? Un cercueil?Une tombe?Un sarcophage?Une boite de Pandore qui risque de lui exploser au nez? Ou tout simplement une boite noire celle de l'inconscient?
Serge Brussolo, maître du suspense et du roman noir psychologique, est né en 1951, doté d'une imagination hors normes, a reçu le prix du roman d'aventures 1994 pour le chien de minuit et le prix RTL-Lire pour La Moisson d'hiver.
Inconditionnelle de cet auteur, j'ai lu TOUS ses livres... ce qui fait pas mal de chroniques en perspective!!!
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Un petit livre (179p) pour une grande histoire! Je gardais d'excellents souvenirs de mes lectures des séries "Peggy Sue" et "Sigrid", que j'empruntais à mon frère quand j'étais enfant. Babelio a rappelé cet excellent auteur de SF à mon bon souvenir, et je ne suis pas déçue d'être revenue vers lui! "Enfer vertical en approche rapide", bien qu'écrit avant ma naissance, n'a pas pris une ride! Un voyage en enfer d'autant + terrifiant qu'il est horriblement crédible.

J'apprécie la science-fiction, mais je n'en lis pas très souvent. le format court est donc bien adapté à une "remise en jambe". L'auteur nous livre a travers les yeux de David des descriptions presque hallucinées: il a son univers propre et une imagination à couper le souffle, le lecteur est comme happé par cette écriture hypnotique.

J'ai trouvé admirable la manière dont Serge Brussolo parvient à transformer un simple distributeur de sandwiches en objet de terreur, de fascination, en dieu de fer. Il déconstruit magistralement le processus d'évolution de l'être humain. + les prisonniers montent dans les niveaux de la tour, + ils régressent. En gros, on assiste ici à la déconstruction de l'humanité, une évolution à rebours. Cette histoire est si loin de ce que nous connaissons et pourtant si réaliste qu'elle en glace le sang + sûrement que n'importe quelle histoire d'horreur! Bref, ce fut mon premier Brussolo "adulte", mais certainement pas le dernier!
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Il n'était pas impossible que l'appareil ayant soigneusement mémorisé les dossiers des individus placés sous son autorité, choisisse de les nourrir en servant à chacun ce qu'il détestait le + au monde. Avec le système des parfums synthétiques c'était chose facile. Le même rouleau de protéines concentrées pouvait indifféremment prendre un goût de vanille, de viande grillée, de jambon... et pourquoi pas: d'excrément? Lorsqu'on mélange toutes les couleurs on obtient, paraît-il, un gris terne. De même on racontait qu'en mêlant tous les parfums on aboutissait fatalement à celui de la merde. David n'avait jamais vérifié ce théorème mais il était tout disposé à y croire. Il devinait que le distributeur allait jouer sur tous les registres de sape psychologique.
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ô dieux des ténèbres, pense David, donnez-nous le désespoir, le découragement. Montrez-nous les portes closes, les fenêtres murées. Protégez-nous de la persévérance, de la volonté de survivre. Apprenez-nous la fatigue, le dégoût, le désintérêt, la lucidité! Donnez-nous la force de mourir sans attendre, de nous coucher comme des bêtes lasses.
Préservez-nous des sirènes du futur, détournez-nous de l'espoir, ne nous faites pas jouer le jeu de ceux qui nous veulent du mal. Donnez-nous le courage de cesser d'attendre.
Protégez-nous de la lâcheté de survire. Accordez-nous la lassitude salvatrice.
Fermez nos paupières de vos doigts froids et accueillez-nous comme des animaux qui souffrent et n'aspirent plus qu'au sommeil...
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Lèvres scellées il ne pouvait plus penser. Sa bouche immobilisée agissait tel un frein sur le moteur de son cerveau. Aucune idée ne lui traversait plus la tête. Il dut libérer ses lèvres. L'intelligence lui revint. Il se replongea dans la contemplation du cylindre. La prison lui avait aussi appris l'hypnose des objets, les territoires de fascination offerts par une écaille de plâtre tombée du mur.

L'ivresse de la fixité pouvait agrandir à l'infini le moindre débris. Des univers dormaient, tapis dans les rainures d'une table. Il suffisait des regarder d'assez près et assez longtemps pour que la vision atteigne au microscopique. Tous les prisonniers avaient ce pouvoir.
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David se leva, l'estomac noué. La stratégie du distributeur se précisait d'heure en heure. Instrument de vie, il pouvait aussi dispenser la mort. Image du destin, il décidait du partage des chances, déterminait des injustices, forçait les hommes au dépassement. En deux jours il s'était taillé une ombre de totem. On le craignait mais on ne pouvait se passer de lui. Il avait perdu son statut de simple objet pour devenir... autre chose!
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David lui-même guettait en vain l’appel du désir, son sexe restait flasque, indifférent à la vision de ces filles nues abîmées dans le sommeil. Les drogues injectées dans la nourriture que les captifs consommaient depuis des années étaient directement responsables de cet état. Les psychologues des prisons avaient en effet décrété qu’en supprimant les pulsions sexuelles on affaiblirait d’autant l’agressivité de la population pénitentiaire, et par là même les dangers de mutinerie. Les rations journalières véhiculaient d’étranges produits qui avaient rapidement fait disparaître tout commerce sexuel à l’intérieur des cellules. Il suffisait d’une semaine de ce régime pour que les pulsions charnelles deviennent inexistantes et les organes génitaux obstinément assoupis. David avait appris à s’en accommoder. Les autres aussi. Dans les premiers temps de son incarcération il s’était senti mutilé, plus châtré qu’un eunuque, puis l’habitude avait fini par gommer la honte. Aujourd’hui, il était heureux de n’avoir pas eu à souffrir (en sus) de la misère sexuelle dans laquelle croupissaient les prisonniers de jadis.
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Videos de Serge Brussolo (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Brussolo
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !
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