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Critique de JoedeCarc


Découvrir un auteur et se passionner pour lui est un grand plaisir de lecteur. En ce qui me concerne, ce plaisir n'est pas si fréquent. Mais lorsqu'il m'envahit, il s'avère être aussi entêtant que stimulant !

Cet été, Serge Brussolo prit le relai. Cet homme étonnant occupe mes pensées à longueur de journée, ses histoires virevoltent dans ma tête, les-unes à la suite des autres. Brussolo a même réussi l'exploit de m'intéresser au genre du Polar, qui pourtant m'a toujours ennuyé.

"Les cavaliers de la pyramide" est un livre de "genre". Mais peut-on peut vraiment classer un livre de Brussolo dans un genre ? Il suffit de se rendre à la FNAC pour vite déchanter. D'une part cet homme ultra prolifique est honteusement absent des rayons, mais lorsque perce la tranche d'un de ses livres, coincé entre deux auteurs assurément moins talentueux, il s'agît d'une histoire qu'on aurait bien du mal à contenir dans une catégorie (le texte de la quatrième de couverture en atteste).

Ce qui m'a d'emblée fasciné chez Serge Brussolo c'est son imagination. Elle déborde des pages, et ne saurait supporter les contraintes d'un genre. Commencer un de ses livres, c'est accepter d'être balloté en permanence, entre l'effroi, l'inquiétude, l'étonnement, l'amusement. Sa littérature est hautement jouissive, explosive, ourlée de belles tournures.

Je ne formulerai pas tant d'éloges si le style de l'auteur n'était pas d'une insolente vitalité. Brussolo met son imagination débordante au service d'une plume ciselée, précise et ensorcelante. En d'autres termes : difficile de lâcher un de ses livres, pour peu que l'on accepte ce postulat de miroir déformant imposé à une littérature de genre. Brussolo est un grand conteur.

"Les cavaliers de la pyramide" est un très bon livre pour découvrir cet auteur. Il met en scène une paire de mercenaires aux destins et aux physiques des plus singuliers (pensez, une géante ogresse et un cul-de-jatte), lancés dans une fumeuse quête au trésor. L'action se déroule au temps de l'empire Égyptien, les personnages sont bien brossés, l'atmosphère est étrange, oppressante. C'est farfelu, bien que documenté, on en sort charmé.
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