Je ne sais plus pourquoi j'avais ajouté ce livre dans ma wishlist, j'avais dû lire une très belle chronique sur ce sujet, le voir passer dans des PAL du Cold Winter Challenge. J'ai craqué dessus alors qu'il était en occasion, en ayant un peu oublié son résumé je l'admets, néanmoins, je l'ai vite sorti de ma PAL et j'en suis méga contente ! Ce livre a été une petite claque, c'est un livre percutant, avec une atmosphère très particulière, une intrigue palpitante, un univers soigné et des personnages captivants. C'est sans nul doute un très beau coup de coeur de cette année 2021 !
L'histoire nous transporte dans un monde aux allures nordiques, au coeur de l'Hiver, avec de la neige à perte de vue, au sein d'un monde respectueux d'un folklore très précis. Il existe quatre clans, chaque clan a un pouvoir qui lui est propre, chaque clan possède ses prophétesses, chaque clan jure fidélité au roi de la Clairière, le roi aux bois de cerf. Ce dernier vit sur le Wegg et le solstice de l'Hiver est une fête immense durant laquelle
les quatre clans peuvent se côtoyer. J'ai adoré les explications de l'auteur sur chaque détail de son monde, la religion, la politique, le lien entre les clans et le roi, entre les prophétesses et le monde des dieux, sur les clans eux-mêmes. C'était toujours bien construit, pertinent, passionnant et loin d'être indigeste. D'autant plus que l'atmosphère est formidable, elle m'a conquise dès les premiers instants avec tout ce monde recouvert de neige, ces côtés nordiques dans les descriptions des lieux ou des vêtements. J'avais les musiques du jeu vidéo Skyrim dans la tête, je me sentais clairement au coeur de l'Hiver, entre le froid mordant et le feu de cheminée réconfortant.
Parce qu'en vérité, le roman est très sombre. L'ambiance est loin d'être réjouissante et plus le récit avance plus les atrocités se succèdent, les drames, les déconvenues. Et enfin, le final. L'apothéose, un final inoubliable, où les révélations et l'amertume se croisent, où tout est renversé. J'ai beaucoup aimé cette manière d'osciller entre le doux et l'amer, entre les bons moments et les horreurs, entre la tension et l'exploration, entre l'apaisement et les interrogations. Tout est parfaitement maîtrisé. du rythme lent et contemplatif, avec ces pics d'intensités dramatiques et ces actions captivantes. Des émotions qui font un sacré tour de piste, la colère, la tristesse, l'envie de croire, d'espérer, avant la cruelle vérité et réalité. Tout est fait dans une minutie qui m'a ravie du début à la fin.
Surtout que j'aime bien ces histoires de huis-clos. Je les trouve toujours très difficiles à écrire, parce qu'il faut maîtriser chaque détail pour accuser et innocenter tout le monde. Je n'avais pas retrouvé cette sensation, cette expérience de lecture depuis « Et
ils étaient dix » d'
Agatha Christie. L'auteur dévoile lors de certains interludes des fragments de la réalité et même quand le pot-aux-roses est exposé, il parvient à me surprendre encore. Mais quelle vérité, c'était glaçant à lire et à comprendre pour ma part. L'intrigue a parfaitement su me tenir en haleine, j'étais suspicieuse, sur mes gardes, j'avais surtout compris que l'auteur n'épargne personne, absolument personne ne ressortira indemne de ce solstice d'Hiver.
Stig et ses amis d'infortune mènent une enquête dangereuse. Stig était si heureux d'aller à la célébration du solstice d'Hiver que j'ai adoré le voir se battre, chercher, explorer les environs pour aider le roi de la Clairière, mais surtout pour garder la vie sauve. C'est un personnage principal très attachant, il est sensible et perspicace, pourtant il a une grande naïveté, il est soucieux des choses qui sont naturelles et invisibles, il a un très grand respect pour son patrimoine, pour ses croyances. J'ai adoré le suivre chapitre après chapitre.
Les autres personnages ne sont pas en reste. En bien comme en mal, ils sont humains, j'ai aimé les comprendre, les apprécier, les détester, parfois les trois à la fois. Ils sont plus difficilement accessibles, plus mystérieux, donc je me suis peut-être moins attachée à eux. D'autant plus que les morts se succédant, ça devient très compliqué de s'attacher aux survivants, la peur de les voir partir, la peur de se dire que le coupable est l'un d'eux… En tout cas, ça n'enlève en rien le fait qu'ils soient intéressants, bien construits. Enfin, je dois dire que j'ai beaucoup aimé découvrir au fil des chapitres les strophes d'un poème dont le créateur est révélé à la toute fin, les strophes sont très bien écrites et lire le poème en entier à la toute fin est davantage percutant.
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