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Ce que j'ai ressenti:


▪️Des fils et des flocons par milliers…

Que passe l'hiver mais que reste le charmant souvenir de cette histoire, une fois la féerie rencontrée au pied de la montagne du Wegg… Quel roman mais quel roman! Tout un univers de blanc et de magie qui prend vie en tournant les pages, et que de tragédies dans la pureté de ce paysage! C'est un roman Fantasy enchanteur et mystérieux qui tisse son intrigue au coeur de la fête du Solstice d'hiver, quand les flocons tombent tellement drus, que la force des traditions et des contes oraux prennent enfin tout leurs sens. Des liens et des destins qui s'entrelacent au coeur de la Clairière. Des fils d'amour, d'amitié mais aussi de haine et de pouvoir féroce qui prennent leurs origines dans un lieu secret. Des Clans réunis pour perpétuer les souvenirs et les promesses d'engagements. Stig Feyren assiste à sa première cérémonie et se réjouit déjà de mêler son fil de destin à son clan, si tordu soit-il…Mais il ne se doutait pas que c'est lui, le coeur du noeud, et d'un battement d'ailes, il nous fera voyager dans cette communauté étrange et lointaine…

"-Tout est dans le coeur des hommes, Stig, le pire comme le meilleur."

▪️Des fils et des ailes déployées…

David Bry nous entraîne dans une histoire envoûtante au milieu de clans aux pouvoirs magiques, avec des croyances et prophéties d'un autre temps. Des êtres capables de se transformer, de disparaître, de passer au travers des frontières, de deviner les futurs. Et le temps Que passe l'hiver, je me suis laissée allée avec plaisir dans cet environnement glacé. J'aurai aimé voler juste à côté du corbeau et de l'aigle, caresser le roi-cerf, me mesurer à la force de l'ours, me perdre dans les yeux des prophétesses…La magie d'un conte tient à celui qui le raconte. Et David Bry le fait avec tant de passion et d'enchantement, que ce moment de lecture a quelque chose de merveilleux. On part à l'aventure, et on y croit parce que l'atmosphère est là, givrée et teintée de danger, lumineuse autant que sombre. J'ai adoré son héros, Stig. Attendrissant, en transition vers son destin d'adulte, c'est un personnage très réussi, avec ses doutes et son idéalisme. Je me suis prise aux jeux de cette symbolique de fils qui viennent se mêler autour de ces augures néfastes et c'était juste fascinant, à vous en faire pulser vos points cardinaux…

"-Et que certains d'entre nous devront sans doute disparaître, avant que passe l'hiver."

▪️Des fils et des vers sublimes…

Et s'il ne faudrait ne retenir qu'une chose, c'est la poésie qui surgit de ses pages. La poésie qui s'impose entre les strates de pouvoirs, celle qui resplendit de beauté dans les paysages réinventés, celle qui dynamise un héros dans son complexe d'infériorité…La poésie, qui commence chaque nouveau chapitre, qui fait le lien entre tous ses multiples personnages et leurs destins. La poésie comme fil tenu qui tient toute une histoire, grâce à son pouvoir élévateur. Il est peut être temps maintenant pour vous d'allez découvrir cette folle histoire d'un jeune poète au pied bot, et n'attendez pas Que passe l'hiver pour vous laisser charmer par les festivités de ce solstice…Une très belle découverte et une ambiance que je ne suis pas prête d'oublier…



Les rêves ne meurent jamais
Seuls, emportent avec eux
Les coeurs et les âmes;
N'y laissent que des larmes.





Ma note Plaisir de Lecture 9/10


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Certaines découvertes ne se font qu'une fois le passage en format poche effectué : Que passe l'hiver, de David Bry, est d'abord sorti chez les éditions de l'Homme Sans Nom (HSN), mais c'est par sa version Pocket, grâce à l'envoi par Charlotte Volper, nouvelle directrice du pôle Imaginaire de Fleuve Éditions (merci à elle !), que j'ai pu en faire la découverte.

Lutte de clans au fin fond de l'hiver
Que passe l'hiver est un roman montrant les tensions qui surviennent lors d'une cérémonie rituelle. La société que nous narre David Bry est divisée en quatre clans, chacun avec un territoire limité mais surtout avec un pouvoir particulier : le clan des Feyren possède la faculté de se transformer en n'importe quelle créature ; les Dewe ont la capacité à marcher entre le Voile et le monde des humains ; les Oren peuvent s'approcher du cratère de la Montagne du Destin pour sentir frémir au bout de leurs doigts les fils du destin et ainsi voir toutes les possibilités du temps ; et les Lugen, enfin, peuvent parler aux esprits. Tous descendent des Ordrains, les gardiens du Wegg où se déroule l'histoire et dont le chef est le roi de l'hiver, maître des hommes et de la Clairière, qui arbore sur son crâne de beaux et puissants bois de cerfs. C'est du clan des Feyren que vient Stig, jeune homme au pied bot, héros qui découvre cette réunion ancestrale entre les clans. Il se pose beaucoup (beaucoup) de questions, notamment quand débute sa petite enquête personnelle sur ce qui lui semble être une mort intentionnelle.

Sur un rythme polar
Ainsi, le jeune Stig se lance dans une enquête sur la mort de Conrad, le chef du clan des Dewe : Stig commence à émettre des soupçons sur la nature de ce décès et il est rejoint en cela par la fille du défunt, Umbre Dewe. Son récit est rythmé par la maxime « Un fil du destin se brise, un autre se renforce. ». En effet, à chaque décision, se ferment certains chemins, mais d'autres se solidifient. Dommage toutefois que le lecteur ne puisse, en fait, rien tenter de deviner : quels fils semblent importants ? aucun indice n'est concrètement donné pour se faire sa propre aventure, sa propre enquête. Pour le reste, il n'y a peut-être beaucoup de matière en ce qui concerne des étapes de transition dans l'enquête, par contre il y a une progression certaine dans la tension apportée au récit : Stig débute en simple innocent, naïf face à l'inconnu mais lucide sur ses maigres possibilités ; puis, il acquiert un certain nombre de certitudes à force de désillusions malheureuses. Cette montée crescendo amène forcément le lecteur à attendre une fin digne de ce nom qui répondra à tous les enjeux de façon inattendue, le contrat est en bonne partie rempli. Restent quelques détails sur la facilité à se débarrasser de certains personnages ou de mettre en scène la psychologie de certains autres.

Une nette inspiration nordique
Avec ce roman, David Bry nous emmène, et c'est là le plus intéressant, à l'assaut de la mythologie scandinave classique, mais sans l'aborder par son aspect habituel souvent lié à la guerre et l'organisation du monde. Ici, il s'agit plutôt du rapport à la nature et du lien entre les humains et les forces de la terre. Ainsi, la mythologie majoritairement nordique est mise à contribution et on retrouve un certain Urian à sa tête, un dieu sombre et mystérieux qui s'est retiré dans ses Cavernes, le monde souterrain, attendant de réceptionner des âmes prêtes à ne plus ressusciter. Des prophétesses accompagnent chaque clan et des créatures fantastiques rôdent dans la forêt et hantent les cavernes ; le bestiaire est complètement par le clan des Feyren qui, comme déjà précisé, le pouvoir de se transformer en animal. Dès que l'enquête se lance, l'usage plus ou moins restreint par l'autorité d'une magie de plus en plus forte pose évidemment question au narrateur. Celle-ci peut-elle être utilisée pour dépasser le cadre du monde qui leur est octroyé ou bien doit-elle rester dans un cadre consensuel ? Plusieurs personnages sont des petits Thor et des petits Loki en puissance, se répandant plusieurs fois en vengeances et en coups de sang, d'autant que pour certains l'abus d'alcool ne favorise pas la fraternisation entre clans.

En conclusion, Que passe l'hiver possède des qualités, notamment cette ambiance entre grand froid, bestiaire nordique et huis clos inquiétant qui fonctionne bien, ainsi que plusieurs points à améliorer, mais dans son sujet comme dans son propos, l'ensemble est assez frais.

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A dire vrai, je ne sais trop que penser de ce bouquin. Et je n'aurais pas du le lire maintenant, c'est mal tombé, car il est un peu trop sombre pour mon humeur du moment, j'ai besoin de plus de légèreté.
Comme à mon habitude, je n'ai pas relu le 4ème de couverture, mais l'aurais-je relu, je n'aurais sans doute pas été plus avancée...

Les points positifs : une belle écriture, quoi qu'un brin répétitive par moments (d'une page à l'autre, l'auteur répète des choses, ça fait vraiment bizarre, à chaque fois je me suis demandé pourquoi), mais ça reste agréable à lire.
Le personnage de Stig, personnage principal, est assez bien caractérisé, quoi qu'un brin naïf, mais bon, c'est du livre jeunesse, alors je ne vais pas trop chipoter.
L'ambiance hivernale et froide est particulièrement bien décrite.
L'intrigue est plutôt bien tissée, au vu des différents pouvoirs des 4 familles...

Les points négatifs : Les répétitions, justement. Les descriptions de Stig se transformant en corbeau, on a bien compris à la première, il était inutile de tout répéter à chaque fois, par exemple, c'est maladroit...
Les autres personnages sont pales, sans consistance, à part peut-être Ewald, et encore. Mais bon, comme au dessus, c'est un livre jeunesse, alors on peut aussi passer par dessus cela.
Trop de morts... Je sais que c'est à la mode, mais franchement, certaines d'entre elles sont inutiles, elles ne servent justement que la mode, et c'est dommage... La tragédie a des limites au delà desquelles elle devient ridicule...
Certaines petites incohérences liées aux pouvoirs des familles, aussi. Je ne vais pas spoiler (certains avis (celui de Kurukka, pour n'en citer qu'un) se font une joie de tout révéler de l'intrigue, manifestement, surtout ne les lisez pas si vous voulez lire ce bouquin !), mais bon, ça m'a fait tiquer, de même que le fait que les rouages du cerveau de Stig mettent des plombes à se mettre en marche, à la fin du livre...
Certains combats sont peu clairs et pas géniaux, et leur longueur amplifie le malaise (le combat d'Ewald à la fin, ouille, celui de Stig et Johan à la fin, ouille)... Il vaut mieux ne pas décrire les choses si on n'est pas à l'aise avec...

Sur le fond, également, l'absence d'analyse des conséquences et retombées des actes des uns et des autres est assez gênante, de mon point de vue. Certes c'est sympa d'écrire sur certains thèmes (tuons nos pères et nos dieux, c'est ça la modernité, puisque ceux-ci nous laissent notre libre arbitre, youpi... Mdr !), mais s'il n'y a pas la description des suites, on finit avec un goût de "tout ça pour ça..." assez désagréable. Deux ou trois chapitres de plus n'auraient pas été de trop, mais au moins, un épilogue de quelques pages, pour apporter une conclusion un peu plus digne de ce nom, ça aurait été un peu mieux, déjà, que cette fin abrupte.

Bref, je suis assez mitigée, je ne vais pas mettre une mauvaise note, il ne le mérite pas, mais il ne mérite pas non plus un 5/5. C'est agréable à lire, cela se défend pas mal, mais ça aurait pu être mieux...
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Voici un titre dont j'attendais beaucoup, notamment en raison du fil d'actualité du salon des Imaginales ! David Bry a apparemment été élu coup de coeur des Imaginales 2019, une distinction permettant de mettre en avant un écrivain de langue française dont les oeuvres sont déjà saluées par les critiques et la blogosphère. Or, j'avais déjà repéré « Que passe l'hiver » dont la couverture m'intriguait. le hasard a également voulu que Les fantasy d'Amanda vient juste de lire ce titre et a posté une belle critique enthousiaste ! J'ai donc mis la barre très haut, espérant être aussi conquise que la majorité… Hélas, j'ai eu du mal à rentrer dans le récit et, surtout, je ne me suis attachée à aucun personnage, ce qui a fortement joué sur mon plaisir de lecture… Je ressors partagée, voire déçue.

L'ouvrage avait pourtant de très bons atouts sous ses pages, notamment son univers nordique. L'atmosphère est tellement dépaysante ! J'ai beaucoup aimé découvrir une nouvelle culture et d'autres croyances comme l'idée de fils des âmes menant à plusieurs destinées. Les protagonistes sont également divisés en plusieurs clans possédant chacun un pouvoir qui leur est propre, ce qui m'a captivée. Celui de Stig, le héros, a par exemple la capacité de se changer en animal. Pour le jeune homme né pied bot et rejeté pour son handicap, ce don est une chance. Pouvant devenir corbeau à loisir, il se sent heureux lorsqu'il survole les montagnes et se laisse porter par le vent en savourant la liberté. Il n'y a que dans les airs que sa jambe boiteuse est oubliée… Malheureusement pour lui, de nombreuses choses vont arriver sur la terre ferme durant le solstice d'hiver, notamment un complot sacrément bien ficelé que l'on va suivre progressivement. L'auteur a souvent su me surprendre, n'hésitant pas à sacrifier de nombreux individus, parfois même ceux qui titillaient le plus ma curiosité ! Attendez-vous à être régulièrement étonné(e) par les différents rebondissements.

La plume de David Bry est vraiment féerique : il emploie un vocabulaire riche et travaillé, tandis que ses phrases dégagent beaucoup de poésie. Il a un style très intéressant. Honnêtement, c'est l'une des rares belles plumes que j'ai pu croiser jusqu'à aujourd'hui en matière de fantasy… Et c'est ce qui me fait vraiment regretter le fait que je n'ai pas réussi à plonger dans cette aventure. le début m'a d'abord effrayée avec son listing de personnages : ce n'est pas moins d'une cinquantaine de noms qui ont défilé ! (Oui, j'ai compté…) J'ai donc pris peur, car la mise en place de l'intrigue a été lente mais progressive et les protagonistes nombreux dès les premières pages… Pour moi, cela faisait beaucoup d'un coup. Un début long ne me dérange pas s'il permet de creuser la personnalité de cinq ou six personnages (grand maximum) et de poser les bases de l'univers. Néanmoins, il y a plus que six noms à retenir et il est important de comprendre le rôle ainsi que le pouvoir de chacun. Je regrette également la place des Femmes dans le récit : elles ont un rôle intéressant, mais peu développé à mon goût, ou ont une apparition très courte… On est plus sur une guerre des clans composés d'Hommes. Enfin, le dénouement m'a également laissé un sentiment mitigé. Je ne m'attendais pas à cela et aurais souhaité un ou deux chapitres supplémentaires. Il y a encore trop de zones d'ombre à mettre en lumière…
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Pour ce solstice d'hiver, il me fallait partir, loin ! Arpenter des paysages enneigés, me perdre dans une blancheur infinie et un silence assourdissant, avec l'espoir de flairer une piste qui réaliserait mon souhait de m'emporter dans un ailleurs saisissant...
Et comme un sérac venu s'écraser sur mon chemin, ce roman a surgi devant moi !

« Un fil du destin se brise. Un autre se renforce. »

Se fondre dans ce récit de fantasy, c'est comme...
S'enfoncer dans un huis-clos de givre, emprisonnant les 30 strophes d'une ode initiatique sculptée dans la glace, et dont l'emprise de marbre se resserre dès les premiers vers.
Explorer un lieu hors du temps, y attendre la nuit la plus longue de l'année - celle qui dure plus, bien plus que le jour - dans une tension croissante et un sentiment de froide inexorabilité.
Marcher dans une neige rougie de sang et sous un ciel plombé de mauvais augures. Y voir la vapeur de son souffle balayée par un vent chargé de cendres funestes, où le sel des larmes se cristallise avant d'atteindre le sol.
Se tenir aux aguets dans cette ambiance cotonneuse et immobile, où chaque flocon tourbillonne dans l'attente du prochain secret, ou cadavre à recouvrir.
Etre à la croisée d'un monde dont l'avenir se tisse au bord de la montagne du destin, sur lequel souffle la bise polaire d'une tragédie en devenir, et assister au drame qui se noue, impuissante et transie.

« Un fil se brise, un autre se renforce. »

Rejoindre ses personnages, c'est un peu...
Se perdre dans le regard noir et abyssal d'un roi impressionnant, aux bois de cerf immenses, et souverain d'une clairière légendaire sur laquelle le glas pourrait bien sonner.
Identifier quatre clans, venus des quatre points cardinaux, tous détenteurs de pouvoirs particuliers, et s'inquiéter de leur loyauté et des plans qu'ils pourraient ourdir tandis qu'ils s'observent en chien de faïence.
Scruter les prophétesses à la peau marquée de runes, et les augures inscrits dans les nuages et le cri des loups, avec un sombre pressentiment.
Apercevoir des créatures et esprits venus de derrière le voile, et ne pas s'en approcher sans crainte.
Mais surtout accompagner un jeune homme à sa première cérémonie du solstice. S'attrister de le voir rejeté par son père, seigneur d'un clan qui possède le don de se métamorphoser en animal. le suivre lors de ses envolées au-dessus des cimes immaculées. Sentir l'air pur s'engouffrer dans son bec, et le sentiment de paix qui l'étreint, lorsqu'il prend sa forme de corbeau. L'aimer tel qu'il est, placer beaucoup d'espoirs en lui, et espérer qu'il en réchappera. Mais aussi voir grandir sa désillusion, sa peur et son chagrin, à mesure que la célébration du solstice approche, que la mort rôde de plus en plus près, et...

« Que certains fils du destin s'effilochent, quand d'autres se consolident. »

Que passe l'hiver... oui, mais pas le souvenir de cette lecture ❤
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Découvert grâce à La Princesse au voyage de nuit, la plume de David Bry m'avait fait forte impression avec ce texte à l'ambiance doucement angoissante. J'étais donc curieuse de lire ses précédents écrits mais ayant trouvé La princesse... imparfaite, j'avais peur de tomber sur des textes moins bien ficelés. Quelle erreur de ma part ! Que passe l'Hiver est un mélange de thriller, nature writing et récit mythologique nordique saisissant !


J'ai souvent lu des avis partagés sur l'auteur, semblant me faire croire que soit on aimait, soit on détestait (ou presque). Je fais partie de la première catégorie. Déjà dans ma précédente découverte j'avais été saisie dès les premières pages. Ce fut encore plus le cas ici grâce à un travail magique sur l'ambiance de cette histoire. C'est simple, j'avais l'impression de me retrouver dans la partie légèrement ésotérique de la série Vikings, vous savez, celle avec Floki, mais dans un huis clos naturel qui devient oppressant au fil des pages et des meurtres qui s'y déroulent.

David Bry fait preuve d'une belle poésie en mettant en scène ce lieu où les chefs de différents clans qui ont chacun des pouvoirs bien à eux se regroupent pour célébrer le solstice. Il nous plonge dans une ambiance étrange, brumeuse, hors du temps. Il nous enferme dans ce lieu clôt et pourtant entouré par une nature primitive dans laquelle on vit de sacrées aventures. Il recouvre le tout d'un voile étrange où personne n'est celui qu'on croit, où tout le monde a des secrets à cacher et ou on semble connaître le coupable depuis le début mais où rien ne semble pouvoir l'arrêter. C'est saisissant. C'est un mélange de thriller et d'ambiance ésotérique, mythologique prenant racine dans la culture nordique, qui est envoûtant.

On est pour cela accompagné d'un jeune héros comme semble en aimer l'auteur, avec un côté bras cassé, différent, avec son pied bot et ce rejet paternel du fait de son infirmité. Il nous prend très rapidement aux tripes. On a pitié pour lui et en même temps, on prend plaisir à le voir grandir dans l'adversité, trouvant des alliés inattendus et apprenant énormément de choses sur lui et son entourage. L'auteur est parfois un peu rapide dans les liens et relations qu'il lui fait nouer mais les émotions sont là dans les intentions qu'il y a derrière et c'est très émouvant. Ainsi même si l'histoire va un peu vite dans ce qu'elle veut raconter, même si elle raconte parfois trop de choses en 500 pages et se répète en même temps, on lui pardonne car le message derrière est fort.

C'est toutefois la mythologie qui encadre l'histoire qui m'a le plus plu. Subtil mélange d'ambiances déjà connues et de mythes totalement inventés pour l'occasion, j'ai beaucoup aimé cette histoire faite d'hommes et femmes pouvant se changer en animaux, pouvant disparaître derrière des voiles de brume, pouvoir prédire l'avenir, etc, le tout en lien avec des dieux ancestraux évanescents. C'est souvent âpre, amer, tragique. L'histoire de la famille de Stig, le héros, est poignante, de même que celle de sa comparse Umbre, qui ouvre la danse et l'hécatombe injuste qui va suivre. On sent vraiment vivre entre nos doigts cette forêt primale peuplée d'être mystiques effrayants ou cette grande maison où tout le monde se rassemble tandis que les drames s'y jouent et se suivent, comme lorsque les hommes du nord le faisaient autrefois lors des assemblées de chefs. L'auteur s'est parfaitement saisi de cette ambiance pour la rendre entêtante à l'image de ces vers qui rythment l'entrée des chapitres ou de cette petite rengaine qui va monter, monter, au fil des meurtres :

"Un fil se brise, un autre se renforce" !

Auteur déjà convaincant dans le contemporain Princesse au visage de la nuit, il retourne dans son élément avec ce nouveau récit fantastique entre mythologie nordique, thriller en huis clos et nature writing dans les forêts primales sauvages. C'est à nouveau poétique, âpre et entêtant avec un héros malmené, mal aimé par la vie, qui se démène pour déjouer le destin. Envoûtant et percutant, David Bry est un auteur qui sait toucher mon âme.
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Que passe l'hiver est un roman qui nous plonge dans un huis-clos magique et sombre. Imprégné de culture scandinave, le roman propose une enquête criminelle sur fond d'augures peu amènes. J'ai beaucoup apprécié l'ambiance froide et pesante dans un bastion où les chefs de clan se réunissent habituellement autour du Roi de la Clairière. le récit parle beaucoup du lien qui unit la magie, le destin et les hommes, et les équilibres menacés. Les personnages sont sympathiques. Stig peut être un peu naïf mais j'ai apprécié le fait qu'il ait un pied bot, ce qui rend son personnage vulnérable. J'ai cependant trouvé que le récit avait quelques longueurs et manquait d'aboutissement dans certains détails. C'est cependant un roman qui montre un vrai univers sensible et ne manque pas de noirceur.
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Un fil se brise, un autre se renforce.

A l'occasion du solstice d'hiver, les chef·fe·s de clans viennent renouveler leurs voeux au roi cornu, accompagné·e·s de leurs proches et gens d'armes.
Mais dans ce lieu retiré, les festivités prennent un goût de cendres. Alors que les morts et accidents suspects se multiplient, seul Stig semble en prendre l'ampleur sans deviner ce qui se joue parmi les fils du destin.
L'un se brise, un autre se renforce. Pour le meilleur ; parfois le pire.

Ici l'on se change en bête, disparaît dans les ombres, invoque des esprits ou lit les fils du destin.
Ici l'on assiste aux festivités pour la première fois, plein·e d'espoir et d'attentes pour ces moments rêvés mille fois. Ici l'on déchante vite.
Car ce roman est une tragédie de théâtre.

C'est un huis clos à ciel ouvert, ceint de denses forêts et d'une falaise abrupte, à l'horizon bouché de neige et de nuit. Glacial et crépusculaire.
L'ambiance est immersive, l'on sent le froid nous geler, le vent mordre, les flocons fondre sur nos joues humides. La nuit nous enserrer. Et la joie, la liberté – la libération – de voler, transformé·e en corbeau.
L'atmosphère se sublime d'une certaine poésie et d'une mélancolie planante. On sent poindre la fin d'une ère. Plus philosophique, il interroge les notions de destin, de libre arbitre.
C'est un chant de barde, de poète.

C'est une enquête parmi les morts, les intrigues et manipulations. Étouffante à mesure que l'étau se resserre, sachant se ménager néanmoins des moments de respiration bienvenus.
C'est une quête de soi avec un personnage principal attachant, face à ou en compagnie d'une galerie de personnages plus en retrait mais bien brossés, avec des personnages féminins diversifiés et intéressants. Ici les femmes peuvent être vieilles ou jeunes, cheffes de clan, soldate expérimentée ou inconnue, dévorée d'ambition, possesseures d'un grand pouvoir ou cachant de lourds secrets...
Une quête de soi où le mépris d'un père pour un pied bot forge une différence, un goût pour les légendes et la nature, une ouverture sur le monde et sur les autres, une humanité qui sera une force.

C'est surtout un excellent roman lu dans les derniers jours de grand froid.
Et c'est ce qu'il fallait.
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Je ne sais plus pourquoi j'avais ajouté ce livre dans ma wishlist, j'avais dû lire une très belle chronique sur ce sujet, le voir passer dans des PAL du Cold Winter Challenge. J'ai craqué dessus alors qu'il était en occasion, en ayant un peu oublié son résumé je l'admets, néanmoins, je l'ai vite sorti de ma PAL et j'en suis méga contente ! Ce livre a été une petite claque, c'est un livre percutant, avec une atmosphère très particulière, une intrigue palpitante, un univers soigné et des personnages captivants. C'est sans nul doute un très beau coup de coeur de cette année 2021 !

L'histoire nous transporte dans un monde aux allures nordiques, au coeur de l'Hiver, avec de la neige à perte de vue, au sein d'un monde respectueux d'un folklore très précis. Il existe quatre clans, chaque clan a un pouvoir qui lui est propre, chaque clan possède ses prophétesses, chaque clan jure fidélité au roi de la Clairière, le roi aux bois de cerf. Ce dernier vit sur le Wegg et le solstice de l'Hiver est une fête immense durant laquelle les quatre clans peuvent se côtoyer. J'ai adoré les explications de l'auteur sur chaque détail de son monde, la religion, la politique, le lien entre les clans et le roi, entre les prophétesses et le monde des dieux, sur les clans eux-mêmes. C'était toujours bien construit, pertinent, passionnant et loin d'être indigeste. D'autant plus que l'atmosphère est formidable, elle m'a conquise dès les premiers instants avec tout ce monde recouvert de neige, ces côtés nordiques dans les descriptions des lieux ou des vêtements. J'avais les musiques du jeu vidéo Skyrim dans la tête, je me sentais clairement au coeur de l'Hiver, entre le froid mordant et le feu de cheminée réconfortant.

Parce qu'en vérité, le roman est très sombre. L'ambiance est loin d'être réjouissante et plus le récit avance plus les atrocités se succèdent, les drames, les déconvenues. Et enfin, le final. L'apothéose, un final inoubliable, où les révélations et l'amertume se croisent, où tout est renversé. J'ai beaucoup aimé cette manière d'osciller entre le doux et l'amer, entre les bons moments et les horreurs, entre la tension et l'exploration, entre l'apaisement et les interrogations. Tout est parfaitement maîtrisé. du rythme lent et contemplatif, avec ces pics d'intensités dramatiques et ces actions captivantes. Des émotions qui font un sacré tour de piste, la colère, la tristesse, l'envie de croire, d'espérer, avant la cruelle vérité et réalité. Tout est fait dans une minutie qui m'a ravie du début à la fin.

Surtout que j'aime bien ces histoires de huis-clos. Je les trouve toujours très difficiles à écrire, parce qu'il faut maîtriser chaque détail pour accuser et innocenter tout le monde. Je n'avais pas retrouvé cette sensation, cette expérience de lecture depuis « Et ils étaient dix » d'Agatha Christie. L'auteur dévoile lors de certains interludes des fragments de la réalité et même quand le pot-aux-roses est exposé, il parvient à me surprendre encore. Mais quelle vérité, c'était glaçant à lire et à comprendre pour ma part. L'intrigue a parfaitement su me tenir en haleine, j'étais suspicieuse, sur mes gardes, j'avais surtout compris que l'auteur n'épargne personne, absolument personne ne ressortira indemne de ce solstice d'Hiver.

Stig et ses amis d'infortune mènent une enquête dangereuse. Stig était si heureux d'aller à la célébration du solstice d'Hiver que j'ai adoré le voir se battre, chercher, explorer les environs pour aider le roi de la Clairière, mais surtout pour garder la vie sauve. C'est un personnage principal très attachant, il est sensible et perspicace, pourtant il a une grande naïveté, il est soucieux des choses qui sont naturelles et invisibles, il a un très grand respect pour son patrimoine, pour ses croyances. J'ai adoré le suivre chapitre après chapitre.

Les autres personnages ne sont pas en reste. En bien comme en mal, ils sont humains, j'ai aimé les comprendre, les apprécier, les détester, parfois les trois à la fois. Ils sont plus difficilement accessibles, plus mystérieux, donc je me suis peut-être moins attachée à eux. D'autant plus que les morts se succédant, ça devient très compliqué de s'attacher aux survivants, la peur de les voir partir, la peur de se dire que le coupable est l'un d'eux… En tout cas, ça n'enlève en rien le fait qu'ils soient intéressants, bien construits. Enfin, je dois dire que j'ai beaucoup aimé découvrir au fil des chapitres les strophes d'un poème dont le créateur est révélé à la toute fin, les strophes sont très bien écrites et lire le poème en entier à la toute fin est davantage percutant.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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Premier livre dévoré de cet auteur ou onirisme, fantasy, mythes sont habilement mixés avec un sens certain du suspense. Ce sont les traces du destin de Stig Feyren, fils cadet d'une des clans en partance pour la grande cérémonie de renouvellement de l'hommage au roi de la Clairière au solstice d'hiver. 

Stig, passionné de la légende qui forgeait l'unité de ces terres, n'a à priori aucune ambition ni destin à son arrivée au Wegg, volontiers poète, capable de passer de l'état d'homme claudiquant à celui de corbeau, proche de son frère, de la nature, des forêts mais plutôt délaissé par son père depuis la mort mystérieuse de sa mère, plutôt pur voir naïf va voir sa vie basculer dans le drame et la violence. Car à l'ombre du Wegg, les complots se tissent et entre magies, sorcelleries, meurtres, seul Stig sent le danger poindre et la crise monter. Vous l'aurez compris, le poète Stig va nous régaler de très belles odes mais aussi nous faire partager une enquête aux multiples rebondissements entre nouvelles amitiés, amours et sagesses. Ce sera aussi surêment le livre de recherche des origines, de l'histoire de la mère de Stig....

Histoires d'amitiés, de grandeur d'âme, de puissance des liens fraternels, des tragédies et le tout baignés de mythes et de légendes.

Beaucoup de poésies, des personnages haut en couleur, parfois torturés. Une écriture colorée, un vocabulaire propre à David Bry, un monde à part et une des facettes de l'écriture de cet auteur qui en a de multiples.
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