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Critique de le_Bison


J'imagine qu'en lisant le titre tu t'attends à ce que je te parle de Tarzan, et de sa façon de se frapper le torse, aux pectoraux saillants et aux abdominaux sculptés par des années de pratique intensive du saut de lianes en lianes, en beuglant, à qui veut bien l'entendre, l'appel de la forêt à moins que cela soit quelques insanités sud-américaines à destinations des lionnes en chaleur. Mais pas ce soir. Tarzan a une amygdalite et au milieu de la forêt vierge d'Amazonie semble aussi perdu qu'un morpion dans la jungle pas si vierge d'une amazone. La faute aux femmes. A une femme en particulier, Fernanda Maria de la Trinidad des Monte Montes. Selon les humeurs de mon écriture ou de celles de l'auteur, Alfredo Bryce-Echenique, ou de celles du narrateur, Juan Manuel Carpio, cette jeune femme aussi belle que salvadorienne écourtera son nom en Fernanda Maria, Fernanda Mia, Fernanda Tuya ou encore plus simplement Mia ou Tuya. Suivant les envies de chacun.

Un regard suffit à reconnaitre cet amour dans les yeux, tu sais ce pétillement du regard quand la femme baisse ses yeux sur le sexe de son homme ou celui de l'homme quand il retourne sa femme. Tarzan ou Tarzane, Juan ou Jane, faisons l'amour comme nous l'ont appris les singes. Un regard, donc, mais une destinée différente. Des impératifs, des voyages, que d'occasions manqués de se retrouver, de se serrer dans les bras, de se tenir la main sur un banc de la ciudad ou à l'écart. Que de rendez-vous perdus et de temps distillés à faire autre chose qu'à prodiguer leur amour sous les draps froissés d'une chambre d'hôtel à Lima, à Los Angeles, à Majorque ou à San Salvador. Si tu vas à San Salvador, va voir la femme qui sait lire entre les yeux du sort…

Donc au lieu de consommer leur amour, ces deux-là vont entamer une longue correspondance, très longue même, sur dix ans, sur vingt ans, sur une vie, sans jamais ou presque se retrouver, sans jamais ou presque s'assembler. Peur certainement de ce désir trop intense, peur de changer leurs histoires respectives.

Des lettres qui feront le bonheur de l'aviation postale, Tarzan et sa Jane se retrouvent à des latitudes opposées, des heures de longitudes incalculables, et des envois incertains, d'une case à l'autre, d'une chambre à l'autre, d'une dictature aux autres. Comme l'Amérique du Sud aime ses dictatures… Elles foisonnent… Ces lettres aussi. Et cela me semble bien triste, non pas ses dictatures qui peuplent ces latitudes, mais cette incapacité à voir Mia ou Tuya former un vrai couple avec Juan. D'autant plus rageant même que Tarzan a une amygdalite.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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