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Critique de kikenbook


Je m'en vais de ce pas me flageller à coups de verge pour avoir pendant des années arborer un air dédaigneux en passant devant le rayon littérature dite terroir ou régionale où s'étalaient les romans écrits par des auteurs du cru, édités par des maisons du coin.
Quand dans la liste de la dernière masse critique de Babelio, j'ai vu un polar écrit par un breton, Hugo Buan, édité par une maison bretonne, Palémon, j'ai souri, j'ai cliqué, me disant "on verra bien, au pire j'en dirai du mal". Faut-il être con… ou beauceron, ce qui parfois se rejoint.
Donc, je me suis plongé dans "Plus puissants que les dieux" comme on s'avance dans la Manche, en sachant que ça va être difficile et qu'on n'y restera sûrement pas des heures. Et là, le drame. Les premières pages sont venues me lécher les yeux et ont emporté dans leur reflux les aprioris que j'énumérais plus haut. Je lisais un vrai polar. Et quand des rires ont commencé à sortir de ma gorge comme des bernard-l'hermites cherchant refuge au milieu des dialogues, là, je me suis dit qu'en plus c'était un polar de qualité, il suscitait de l'émotion. Non pas de la tension, comme savent le faire d'autres auteurs, mais le sourire, le rire même ! Je baignais dans une comédie policière avec en acteur principal Workan, un hallucinant commissaire de police revêche, désabusé, caustique taclant supérieurs, collègues, suspects et victimes avec une verve et une répartie qui vous frôle l'Audiard sans tomber dans le Bigard.
Alors certes, l'enquête, déclenchée par la remontée d'un sarcophage de béton renfermant un cadavre englouti depuis près de 50 ans, est plutôt simple mais habilement construite. On la suit sur une double narration : celle qui suit Workan et son équipe et celle d'une sorte de journal-confession intime que le criminel rédige et qui raconte les faits qui ont eu lieu dans les années 1960, lors de la construction du barrage de la Rance, plus grande usine marémotrice du monde jusqu'en 2011 (eh ouais, en plus, j'ai appris des trucs intéressants qui m'ont fait faire quelques recherches supplémentaires sur le sujet). Oui, il n'y a pas de mise en danger des protagonistes, pas de poursuites, pas de fusillades, mais l'enquête ne le demande pas, elle se fait principalement par des interrogatoires, et ce sont eux qui font tout le sel du bouquin.
Cette enquête de Workan est la 11ème de sa série et ne nécessite pas d'avoir lu les précédentes car on comprend assez vite les relations entre les personnages mais une chose est sûre, ce Workan, comme un bon petit palet breton pur beurre, a un vrai gout de reviens-y. J'y reviendrai.
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