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Critique de jardin1001livres


Cet ouvrage est la version publiée de la thèse de Jean-Luc Buard, thèse intitulée « A l'ombre du roman-feuilleton : Marie Aycard et la circulation internationale du feuilleton-nouvelle parisien et de la variété (autour de 1840) : Un acteur oublié de la communication de masse dans la sphère médiatique de son temps ».

Le XIXe siècle est le siècle de la presse, média éphémère par essence (à la fois par son contenu et son support). Dans ce contexte, Jean-Luc Buard nous présente le travail d'un feuilletoniste, aujourd'hui inconnu, Marie Aycard. Celui-ci a écrit plus de 500 chroniques et nouvelles qui ont été publiées dans plus de 1000 journaux, dans 40 pays et 17 langues. A travers cet écrivain, fil conducteur de sa réflexion, l'auteur présente les mécanismes à l'oeuvre dans le feuilleton-nouvelle : attendus d'écriture, reproduction, diffusion, popularité, etc.

Le livre se découpe en trois parties :
1) Textes et contextes d'une recherche
2) Méthodologie. Sources numérisées et données en ligne
3) Un feuilleton-nouvelle à la diffusion proliférante : « L'écu de cent sous » (1840-1917). À noter que cette nouvelle est donnée en intégralité en annexe.
Les deux premières parties sont principalement théoriques. En effet, l'auteur s'inscrit dans une continuité de recherche, tout en apportant une méthodologie nouvelle qu'il explique et justifie. Il s'appuie sur de nombreux théoriciens comme Robert Escarpit. Il explique également que sa recherche a été possible grâce au mouvement de numérisation des sources primaires dans les bibliothèques et dans les services d'archives. La deuxième partie présente également un catalogue des différentes sources utilisées françaises ou étrangères. La troisième partie se développe autour de la figure de Marie Aycard et de la nouvelle « L'écu de cent sous », nouvelle qui est de loin la plus reproduite. Jean-Luc Buard utilise le critère de diffusion comme un moyen objectif d'appréciation d'un texte (à défaut des chiffres de tirage, des chiffres de lectorat ; données qui sont rarement connues). L'auteur montre l'histoire de la diffusion de « L'écu de cent sous » : changement de titres, erreur dans l'attribution, etc. Il montre aussi que ce qui est recherché par les journaux étrangers est essentiellement un reflet de la production littéraire parisienne et de la vie en France.

J'ai été très intéressée par la lecture de l'ouvrage et plus particulièrement par le concept de médiasphère. L'auteur montre bien les liens qui existent entre les différents journaux de l'époque quelque soit leur lieu de publication, fait dont j'étais loin de me douter. Chronologiquement, nous nous situons juste avant l'essor et la popularité du roman-feuilleton (avec notamment Eugène Sue, Alexandre Dumas, Paul Féval et Frédéric Soulié). le feuilleton-nouvelle (avec Eugène Guinot, Louis Lurine et Marie Aycard), lui, n'est pas nécessairement découpé entre plusieurs livraisons du journal et la vraisemblance est une des caractéristiques attendue. J'aurai aimé plus d'assertions, mais, comme le dit Jean-Luc Buard, sa recherche n'est qu'un point de départ. Enfin, le livre est très agréable à lire.

-- Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique de février 2020. Je tiens à remercier Babelio de m'avoir sélectionnée et les Editions de l'ENSSIB pour leur gentillesse et leur envoi. --
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