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Cannibal tome 2 sur 2

Matias Bergara (Illustrateur)
EAN : 9781534303751
104 pages
Image Comics (05/12/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
The second chapter of the Southern Gothic horror series! The town and Willow reels from the rash of cannibal attacks as the search for Jolene comes to a tragic conclusion for the Hansen family.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Cannibal Volume 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2017, écrits par Brian Buccellato & Jennifer Young, dessinés et encrés par Matias Bergara, et mis en couleurs par Brian Buccellato.

Jolene se rend brutalement compte qu'elle a du sang sur les mains et sur sa robe, avec un cadavre à ses pieds, les chairs pour partie déchiquetées. Elle le repousse dans la fosse creusée à même la terre et s'empare du fusil posé par terre en entendant arriver un homme hurlant que l'aide arrive. Elle l'abat froidement dans le dos, à la fois horrifiée de son acte et prête à se jeter sur cette chair fraîche. Peu de temps après, elle regagne son pick-up et se dirige vers la station-service la plus proche. Elle s'y arrête et appelle quelqu'un depuis la cabine, mais raccroche immédiatement en voyant les croutes de sang sur son visage. Au bar Hog's River, Cash Hansen est en train de s'arsouiller et il sort en titubant sur le ponton. Il tient dans sa main l'une des boucles d'oreille qu'il avait offertes à Jolene. Il la jette rageusement dans la rivière en repensant au moment où il lui avait offerte.

Jolene s'asperge d'eau dans les toilettes de la station-service pour essayer d'enlever quelques taches de sang. Elle repense à sa conversation d'il y a 2 semaines avec sa grand-mère, évoquant la forte probabilité que Cash Hansen lui propose le mariage, alors qu'elle ne se sentait par prête à s'installer définitivement. En roulant vers Willow (quelque part en Floride) elle aperçoit un autostoppeur sur la route, et s'arrête car elle l'a reconnu. le lendemain, Cash Hansen emmène Boone (le fils de Danny) à la chasse, mais ils font une découverte macabre dans les bois. Danny, lui, croupit en cellule avec un autre détenu qui commence à lui taper sur les nerfs, au point d'en venir aux mains. Au cours de la bagarre, l'autre détenu fait mine de le mordre, ce qui fait qu'elle dégénère rapidement, et qu'elle nécessite l'intervention du policier de faction, ce qui aggrave encore la situation.

Avant de se plonger dans ce deuxième tome, il vaut mieux pour le lecteur qu'il ait lu le premier récemment, ou qu'il s'y replonge le temps de se refamiliariser avec les personnages et avec la situation. Il retourne donc dans ce coin paumé de la Floride, dans une petite communauté où les gens se connaissent et s'apprécient plus ou moins. Comme dans le premier tome, le dessinateur fait le nécessaire pour immerger le lecteur dans cette région. Cela commence avec la végétation qui, même si elle est dessinée à gros traits, apparaît bien spécifique à cette région. le lecteur en a un bel aperçu dans la première scène où Jolene regagne son véhicule, puis lorsque Cash emmène Boone à la chasse. le bar Hog's River et la maison de Cash Hansen se situent également à proximité de la nature, et non loin de la rivière pour le bar. Bien évidemment, plus de la moitié de la population se déplace en pick-up. Matias Bergara permet également au lecteur de jeter un coup d'oeil à une poignée d'habitations, là encore fidèles au genre de construction de la région.

Comme dans le premier tome, les dessins donnent une impression superficielle de manque de finition. Les traits de contours ne sont pas toujours jointifs, pas toujours réguliers. Les traits appliqués à l'intérieur des formes semblent avoir été tracés à la va-vite, ainsi que ceux à l'extérieur pour figurer soit un mouvement, soit une ombre portée. Certaines morphologies auraient mérité d'être un peu reprises pour être plus exactes. Il peut arriver que les dessins disparaissent pendant une page entière, comme si les personnages évoluaient sur une scène complètement vide. Pourtant le lecteur n'éprouve pas une sensation de bâclage, mais plutôt de vivacité. Au fil des pages, il remarque que les expressions des visages sont assez variées, parfois appuyées en cas d'événement grave ou d'agression, mais lors des moments plus calmes, les émotions exprimées sont plus nuancées. le lecteur peut voir la déprime et la résignation empreinte de colère s'installer chez Cash Hansen. Il apprécie l'air mutin de Jolene quand elle parle à sa grand-mère, comprenant ainsi qu'effectivement la jeune femme a bien l'intention de profiter de la vie avant de s'installer. Il peut la voir reprendre un peu sa contenance quand elle se retrouve enfin aux côtés de Cash Hansen qui l'accueille avec bienveillance. Il recule presqu'en voyant l'air incroyablement sournois et matois du fermier qui arrête Cash Hansen sur la route pour lui demander où il se rend. Il prend toute la mesure de la rouerie d'Earl l'officier de police en le voyant conserver son calme malgré l'enjeu pour lui. Sous des apparences un peu frustes, Matias Bergara insuffle en fait une vraie personnalité aux protagonistes, rendant compte de leur état d'esprit.

Alors qu'il pensait qu'il éprouverait des difficultés à se souvenir du premier tome, le lecteur a l'agréable surprise de constater que les dessins lui remettent en mémoire les différents personnages, ainsi que les liens qu'ils entretiennent entre eux. Il peut ainsi se rappeler de l'intrigue générale et de ses mystères ce qui l'avait incité à revenir pour la deuxième partie de cette saison inaugurale. Il a le plaisir de voir que les coscénaristes mènent à bien leur intrigue relative à la disparition de Jolene, ainsi qu'à l'identité de l'individu qui est à l'origine du premier cas de cannibalisme dans la région. Buccellato & Young font le nécessaire pour que les personnages génèrent un minimum d'empathie. le lecteur voit bien qu'ils souffrent, et pas seulement de se faire mordre. Cash Hansen avait bâti un projet de vie à deux qui a volé en éclat, et en plus il ne sait pas ce qu'il est advenu de Jolene, son amoureuse. Danny se retrouve en prison pour un motif pas forcément juste, avec un autre détenu pas très bien dans sa tête. Louise ne supporte pas de voir des adultes mâles jouer à qui a la plus grosse, alors qu'il y a des problèmes autrement plus importants. Même Boone a droit à un moment qui sonne juste, quand il râle qu'il a dû se lever trop tôt pour partir à la chasse, et qu'en prime l'explication de Cash ne tient pas la route.

Ainsi accroché par les personnages bien développés, à la fois du point de visuel, à la fois par leurs réactions et leurs émotions, le lecteur ne s'en trouve que plus impliqué dans l'intrigue. Il constate vite que les coscénaristes ne développent pas plus cette histoire d'épidémie de cannibalisme. Elle se répand donc par le biais d'une morsure, et elle cause un besoin irrépressible de viande humaine chez la personne infectée. La forme des dessins ajoute une dimension expressionniste à ces individus se rendant compte avec horreur qu'ils ne peuvent pas réprimer leur envie de chair fraîche. Les auteurs parviennent donc à intégrer ce comportement tabou dans le récit et à le rendre plausible, en conservant sa dimension immonde et transgressive. Par contre, ils ne l'utilisent pas comme une métaphore de quelque chose, mais juste au premier degré. À plusieurs reprises, ils soulignent que ce comportement enfreint la loi, et qu'une fois qu'un individu a gouté à l'interdit il a toutes les peines du monde à réfréner cette pulsion. Néanmoins cette dévoration ne prend pas une dimension sociale, philosophie ou mystique. Les personnages mangeant de la chair humaine ne s'approprient pas la place d'autrui, ne prennent pas l'ascendant sur lui, n'acquièrent pas ses compétences ou son caractère.

Le lecteur se contente donc de l'horreur au premier degré qu'est le cannibalisme et il découvre qui a mordu qui au cours de ces 4 épisodes. L'intrigue ne se déroule pas de manière linéaire puisqu'il y a quelques retours en arrière. le lecteur peut parfois se retrouver décontenancé car les coscénaristes n'indiquent pas toujours de manière claire, que ce soit par un insert de date ou par une transition explicite, si deux scènes consécutives s'enchaînent du point de chronologique, ou si la narration a basculé du moment présent au passé ou inversement. L'enjeu n'est pas de savoir si les humains sains auront le dessus, ou si la loi triomphera. Il n'est pas non plus de contenir l'épidémie et d'éventuellement trouver un remède à cette maladie. L'enjeu réside dans découvrir qui a contaminé les individus d'une famille ou d'un clan. Finalement, Cash Hansen, son frère et ses potes se serrent les coudes, et en face d'eux un autre groupe en fait de même. le récit s'inscrit donc dans le genre thriller, pour savoir qui sera infecté, qui y échappera, et quel est l'individu qui se repait de ses semblables en restant impuni.

Brian Buccellato, Jennifer Young et Matias Bergara réussissent à emmener le lecteur pour la deuxième fois dans ce coin reculé des États-Unis, dans une petite communauté devant faire face à sa manière à une épidémie de cannibalisme. Les dessins donnent vie aux protagonistes avec une belle sensibilité. le scénario dénoue les différents fils d'intrigue en se focalisant plus sur les liens entre les individus que sur l'épidémie. La conclusion fait beaucoup de dégâts et laisse supposer qu'une nouvelle saison pourrait voir le jour, si les ventes suivent. le lecteur ressort de cette première saison, pas complètement rassasié du fait d'un récit premier degré qui n'apporte pas une clôture assez satisfaisante.
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