AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Folfaerie


Voici un auteur écossais injustement méconnu (ou en tout cas trop vite oublié), qui écrivit toutes sortes d'oeuvres (et la plus célèbre : les 39 marches), en plus d'une carrière politique bien remplie, dont des romans d'aventures destinés à la jeunesse anglaise. Des classiques donc, car ce genre littéraire n'a jamais été méprisé outre-manche, bien au contraire.

Ce roman débute, comme il se doit, en Ecosse, patrie de notre héros, Andrew Garvald, pour s'achever en Virginie où le jeune écossais finit par fonder un foyer et trouver sa place en ce bas-monde. Durant ce long périple, Andrew va croiser la route des coureurs des bois et des indiens dont il va devenir un proche, se lier d'amitié avec un pirate, rencontrer l'amour, et il va même trouver le temps de sauver la colonie de Virginie d'un prédicateur fou.

Fort bien écrit, ce roman a le mérite de brosser un tableau nuancé de la vie de ces immigrants, et plus particulièrement de dénoncer l'attitude des planteurs de tabac face aux simples commerçants, venus coloniser l'Amérique. On assiste aux débuts de la grande transformation, celle qui verra nombre d'immigrants se transformer en chefs d'entreprise, avec la création des comptoirs. Après, on peut regretter ou non, cette irrémédiable transformation de la vie en Amérique, les comptoirs symbolisant une ère nouvelle fondée sur le commerce. Les sentiments du jeune Garvald sont cependant ambigus. Fuyant l'oppression et la pauvreté de son Ecosse natale, il semble trouver juste et légitime de tenter sa chance dans un pays neuf où il pourra enfin être libre, à l'instar de centaines d'autres immigrants qui arrivaient régulièrement par bateaux. Et cependant, les colonies fondées dans ce Nouveau Monde reproduisaient les mêmes erreurs : société divisée en classes sociales, injustices... sans compter un nouvel ennemi commun à abattre : l'Indien. Face aux natifs, les colons retrouvaient enfin leur unité et un semblant de solidarité.
Fort heureusement, c'est également un hymne à la beauté de cette nature sauvage et grandiose, encore intacte, dont les paysages fabuleux devaient éblouir tous ceux qui fuyaient l'Europe. Plus proche de Fenimore Cooper que de Stevenson, Buchan nous offre néanmoins un beau voyage initiatique loin du monde civilisé.
Merci en tout cas aux éditions Phébus d'avoir réédité ce roman.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}