AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782848050508
146 pages
Sabine Wespieser (11/01/2007)
3.72/5   96 notes
Résumé :
Déneiger le ciel. Cette nuit lui paraissait être une porte. S'il la franchissait, il serait libre d'aller et venir n'importe où. Dans le présent, les souvenirs, partout, tant que ses jambes le soutiendraient. A. B. David a soixante ans et vit dans une ferme isolée, sur les hauteurs. Pour la première fois en vingt-six ans, il a décidé de ne pas déneiger la commune. Le soulagement est vite effacé par la culpabilité en ce 23 décembre glacial quand son vieil ami Pierre,... >Voir plus
Que lire après Déneiger le cielVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 96 notes
5
5 avis
4
16 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
0 avis
Ce livre m'a particulièrement touchée car parlant non seulement des hommes qui, comme chacun le sait, savent parfois se montrer cruels, il parle avant tout de la montagne qui, elle aussi, sait être impitoyable et pardonne rarement.

En effet, le personnage principal, Daniel, la soixantaine, veuf, habitant dans la vallée du Jabron, est confronté depuis dix ans déjà au moment de l'histoire à une disparition inexpliquée et qui continue à le hanter, celle de Martine, la fille de sa compagne. Pourquoi celle ci le hante à ce point là ? Tout simplement parce que Martine avait quelques années de moins que sa propre fille, Noémie et que, tant que cette disparition ne sera pas expliquée, lui et Muriel, son actuelle compagne (la mère de Martine), ne pourront tout simplement pas envisager un avenir ensemble. Cela, il le sait et le comprend même s'il voudrait pouvoir apporter des réponses.

Pourquoi je vous disais que cette histoire m'avait particulièrement touchée ? Eh bien, pour la bonne raison que mon grand oncle est porté lui aussi disparu en montagne depuis le mois de juillet 2013, du côté de Seyne dans les Alpes-de-Haute-Provence (département dans lequel se déroule l'histoire d'André Bucher).
Et dans ce cas-là, il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre. Même s'il est vrai que l'on ne le retrouvera sûrement pas vivant, ma famille et moi attendons des réponses, des explications...nous voulons savoir ce qui s'est passé, tout simplement !

Bon, excusez-moi pour ce petit écart et revenons à l'histoire qui vous intéresse. Dans cet ouvrage, même si cette absence, celle de Martine, est très présente, il y a aussi des personnages qui, eux, sont bel et bien là. Citons notamment Antoine, le fils que David aurait voulu avoir, Noémie dont j'ai brièvement fait allusion et ses deux petits-enfants qui, à eux tous réunis, représentent la Vie tou simplement.

Un hymne à la nature, à la vie et à l'amour dans un décor qui m'est familier puisque cela se passe tout près de chez moi. Un livre très bien écrit, sans longueur dans les phrases cette fois-ci mais avec des tournures un peu particulières. Mais, bon, une fois lancé, le lecteur s'y accoutume vite ! A découvrir !
Commenter  J’apprécie          403
Un vrai moment de poésie que cette histoire.

Une nuit froide, où la neige tombe, David part à la rencontre de son jeune ami, Antoine. En chemin, il se remémore le décès de son épouse, sa liaison avec Muriel dont la fille a fugué, de sa fille, qui est mère de deux enfants et qui divorce. Tout ça en une nuit humide et glaciale.

C'est une remise en question, un point sur sa vie, ses réussites et ses échecs.

Quel plaisir de lecture. Merci Monsieur BUCHER.

Commenter  J’apprécie          260
La veille de noël ,au dessus de Sisteron,dans une ferme isolée ,un homme David ,en pleine nuit,,part à la recherche de son ami Antoine en "rade" à 30kms de chez lui.Une tempête de neige fait rage ,les éléments se déchaînent, David en panne de tracteur,part à pied.Malgrė une bonne connaissance des lieux,la nature reprend ses droits,et face à l'homme,l'anesthésie, lui procurant une étrange sensation d'irréalité et de flottement.Entre rêve et réalité, David va être confronté aux images d'un passé douloureux:l la perte de sa femme et la disparition de la fille de son amie infirmière. Un voyage à la limite de l'onirisme, des croyances païennes et du panthėisme. Un petit bijou de poésie où l'homme est bien petit face à cette nature déchaînée. J'ai savouré ⭐⭐⭐⭐
Commenter  J’apprécie          200
Premier livre de cet auteur à mon actif, et certainement pas le dernier. Quelle plume ! de la finesse, poésie, et tant de beauté mais bien dosée dans sa description des lieux, des sentiments, un vrai enchantement.
L'histoire se déroulant au coeur d' une nuit d'hiver où la neige et le froid sont de mise, Daniel part à pied (ayant cassé son tracteur) à la rencontre d'Antoine son invité (venant en stop). Tout le long du chemin il se remémore des instants tragiques notamment la mort de sa femme percutée par un chauffard ivre, mais aussi la disparition étrange de la fille de Muriel. le froid, le noir, les souvenirs, l'entraînent par moments vers des chemins sombres de son mental, il divague mais toujours se reprend. L'angoisse pourrait nous encerclé comme cette nuit froide, mais toujours Daniel nous emporte ailleurs, vers d'autres dérives loin de cette route qui n'en finit pas.
Il finit par récupérer Antoine, le retour a son lot aussi de péripétie, notamment la prise en charge d'un troupeau de vaches prisonnières de la neige. Puis une pause dans une voiture qui a fini sa route dans un fossé, ils se réchauffent dans l'habitacle malgré la lunette arrière brisée et se reposent avant de repartir.
Daniel au grand coeur, n'a pas fini sa nuit, car il pense au vieux tout seul là-haut, il y monte, et le trouve au mauvaise posture. Ma fois, la nuit s'achèvera ainsi près du vieux avant de repartir avec l'aube dans sa demeure, il a déneigé le ciel de ses souvenirs de ses absentes et souffrances. Un nouveau jour se dessine, la nuit et ses vagues à l'âme avec.

Très beau récit qui nous emporte en douceur sur les dérives de Daniel, nous cheminons à ses côtés, nous l'écoutons comme si nous étions de la partie.

court roman mais intense.
Commenter  J’apprécie          150
Un roman dont l'action se déroule pendant une nuit du 23 décembre, en montagne alors que la neige isole les maisons du centre du village aux environs de Sisteron. David, veuf d'une soixante d'années, va se lancer dans une expédition pour venir en aide à son vieil ami Pierre complètement coupé du monde dans sa bicoque à l'écart du village et il devra aussi aller chercher son fils Antoine en rade à une trentaine de kilomètres de là. le périple devient voyage dans la mémoire, la réalité et le souvenir se mêlent quand sa femme décédée, écrasée par un chauffard, ou sa fille partie au loin et qui lui annonce son divorce, lui réapparaissent comme des mirages. Il y a aussi le fantôme de Martine disparue on ne sait où, fille de Muriel qu'il n'ose ou ne sait comment aimer hésitant à se lancer à son âge dans une dernière passion peut-être. Si David trace son chemin dans la neige et la nuit avec sûreté, dans sa tête le doute et les interrogations le rongent. « Que veux-tu ? le mot fin en lettres rouges sur cette immense page blanche que tu déneiges en vain ? »
Un texte court, des mots simples, des émotions essentielles pour des hommes et des femmes vivants au plus près de la nature. André Bucher est agriculteur biologique et il en est à son quatrième roman. Chaque page tournée exhale l'odeur de la terre et chaque ligne lue respire la poésie. Un très beau livre.
Commenter  J’apprécie          100


critiques presse (1)
Telerama
28 octobre 2015
On retrouve la belle langue contemplative et mélancolique d'André Bucher, écrivain trop modeste et secret.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
" Dis papi, elle est où grand-mère ?
- Au ciel.
- Qu'est-ce qu'elle fait au ciel ?
- Je ne sais pas trop. Je crois qu'elle voyage, qu'elle se promène.
- Avec la lune ?
- Oui, si tu veux, avec la lune.
- Et tu la vois la nuit au milieu des étoiles, tout ça...
- Oui, au moins une fois par mois. "
Le petit prenait son temps pour intégrer le fait. Irène, plus vive et plus mature, avait abordé la question à sa manière.
" Dis donc, grand-père ?
- Oui.
Il réalisait que lorsque les enfants vous tenaient, ils ne vous lâchaient pas facilement.
- Et pourquoi la elle disparait une fois qu'elle est pleine ? C'est à cause de grand-mère Mireille ?
David fut pris de court. Il ne sut trop quoi répondre.
- Va savoir. Oui, peut-être qu'elle veut la protéger ou qu'elle n'aime pas que je la regarde trop longtemps.
Marc vint à son secours.
- Moi, je sais. C'est à cause des braconniers. Papa, il dit qu'à la pleine lune ils viennent et tirent plein de coups de fusil.
- Oui, c'est ça, s'empressa d'approuver David. Tu as raison, mon petit loupiot.
- Ils font du bruit et il y a des balles qui se perdent dans le ciel.
- Ils la font tomber ? Irène demanda, soudain inquiète.
- Non, elle se cache juste et lorsqu'elle ressort, comme elle est prudente, pendant un bon moment, elle ne montre que la moitié de sa tête. Depuis tout ce temps, elle a appris à se méfier.
Marc réfléchit encore un peu puis il dit :
- Tu l'aimes la lune, papi ?
- Oui, mais pas autant que ta grand-mère. "
Commenter  J’apprécie          360
David retournait auprès de Mireille.Touchė en plein coeur.Les idées noires se lamentent,c'est comme un poème. Des images qui se poursuivent.Nuit sans lune. Flocons ,papillons d'un jour.Ancolies et pivoines fanées. Une tristesse sans fond.Laneige crie en tombant, ses flocons bruissent d'une voix blanche.《 L'excès de douleur rit et L'excès de joie pleure.》 David dėrivait ,il pensait à ses parents ,à sa fille,à ses petits-enfants. Les uns morts,les autres vivants.On ne devenait vraiment adulte que lorsque nos parents mouraient.Et entre les deux ,on se croyait seul dans l'antichambre.
Il eut l'impression qu'on lui caressait les cheveux en lui chuchotant à l'oreille.Reprends-toi,David.Siffle et chante.Il reconnut la voix de Mireille.Songe aux gens de veille.Les urgences ,les taxis,les pompiers les chauffeurs de car,les services de l'équipement, les policiers,tous ceux qui comme toi sont d'astreinte.Et enfin n'oublie pas ceux qui ,moins chanceux de par le monde marchent ainsi la peur où la faim au ventre,dans la nuit,la souffrance et le froid.
Commenter  J’apprécie          110
Pour la première fois de sa vie, il ressentait à leur paroxysme l'importance et la réalité de tous ses êtres chers [...]. Il se sentait responsable d'eux mais à sa manière. Un peu compliquée, subtile, très personnelle. Qui échappait au sens commun, divergeait du point de vue habituel, pénal, patriarcal ou fraternel. Il s'aventurait dans un tunnel, ou un entonnoir béant, au fond duquel il pêchait les âmes. Chaque fois qu'il en attrapait une pour s'assurer que tout allait bien ainsi qu'un pêcheur examine la taille de sa prise, il la relâchait dans la rivière ou dans l'espace. Le tunnel s'allongeait, sans fin. Si marcher seul induit que chaque pas accompli ressemble à un mot qu'on prononce, d'ici que je remonte, j'aurai de quoi écrire un roman, un journal intime.
Commenter  J’apprécie          120
Ses journées se déroulaient, vacillantes, semblables aux bougies d'un gâteau d'anniversaire. Le vent soufflait dessus, l'une après l'autre, mais plus temps passait, hélas, plus il y en avait, qui se rallumaient, têtues et douloureuses, au surgissement de chaque nuit. Si bien qu'à la fin de l'année, il ne restait plus qu'elles. Le gâteau, lui était consumé.
Commenter  J’apprécie          220
"En définitive, la réalité d'une existence tenait à peu de choses. Deux ou trois dates symboliques, quelques photos, témoins embarrassants, où l'on a l'air en représentation, déguisé quasiment, avant d'enfiler son dernier costume, le cercueil."
Commenter  J’apprécie          230

Videos de André Bucher (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Bucher
Rencontre avec André Bucher autour de son dernier livre "Tordre la douleur", aux éditions Le mot et le reste. Entretien filmé à la librairie Le Bleuet le 16 janvier 2021 (sans public). Partie 5.
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (207) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3656 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..