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EAN : 9782848050263
188 pages
Sabine Wespieser (20/08/2004)
3.98/5   29 notes
Résumé :
Peut-être que ma mère Blanche verra la lettre flotter au fil de l'eau et elle viendra la repêcher sur le dos d'un héron. Peut-être, ou bien elle retroussera sa robe avant d'entrer dans l'eau, elle tendra la main pour la cueillir comme une jolie écrevisse. A. B. Le deuxième roman d'André Bucher est un long blues, dont les notes mélancoliques et poignantes trouvent écho dans la nature grandiose qu'il décrit si bien. C'est au bout du monde, dans la cour d'une ferme iso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Emprunté à la médiathèque- mi-avril 2023

Encore un moment unique en compagnie de notre écrivain-paysan; son style inimitable, ciselé à souhait...A la fois l'âpreté et la tendresse....

Le protagoniste central est Tristan...considéré par certains comme un simplet, alors que sa différence, son décalage avec ce qui l'entoure fait plus songer à une sorte d'autisme !

Tristan que l'on découvre au début, impacté par une terrible tragédie : à six ans, il voit sa mère se faire tuer par deux repris de justices , évadés !

Le père taiseux et sauvage...est dépassé pour s'occuper de son petit garçon...Il se met à boire, complètement détruit par la mort de sa femme, Blanche...

Heureusement, un jour, il va se décider, partir à Paris; il revient avec une femme plus jeune, Maryse...Cette dernière va redonner de la vie et de la gaieté dans une nouvelle maison qu'ils transforment en auberge...

Et puis un nouveau drame...un concours de circonstances remettra sur le chemin de Tristan ,les coupables du meurtre de la Mère et Tristan se défendra, tuera un des deux hommes et devra faire une année de prison; il est taquiné par ses camarades de cellule...de par sa différence, son côté " Pierrot lunaire"..cependant, ils le prennent en affection !

Il aura une permission de trois jours pour l'enterrement de son père...Cette fragile cellule familiale est à nouveau bouleversée ; Tristan apprendra,lors de ce très bref laps de temps,à mieux connaître sa jeune belle-mère, Maryse; d'origine russe, , la vie l' a aussi passablement malmenée ...Lorsque le Père la rencontre à Paris, elle se trouvait dans une situation désespérée ; leur mariage les sauvera l'un et l'autre , pour des douleurs
et des menaces différentes !

Tristan a une passion pour les oiseaux...a tendance d'en remplir la surface de la terre, les mettant en place des Humains ! Tristan, pour ne pas désespérer de la vie, a choisi de nouveaux " compagnons" : les oiseaux et l'amour des mots...sans oublier l'affection simple, spontanée de Maryse...

Personnages attachants, sensibles, aimant la vie, les êtres, les animaux, en dépit des épreuves traversées...

La fin , toutefois, m'a frustrée.. laissée dans une sensation "d'inachèvement "!!

Le grand plaisir de la magnifique prose de cet écrivain continue , malgré cette déception mineure, à me séduire !
Ma première rencontre avec ce poète date de plusieurs années, un jour où j'ai poussé la porte d'une très sympathique librairie " La Cité du vent", à Saint-Flour...où j'ai déniché et emporté une certaine " Fée d'hiver"...qui m'avait enchantée !

J'aime très fort l'univers atypique de cet artiste des champs et des montagnes...qui nous quittés malheureusement à l'automne 2022....
Un univers tour à tour âpre,sensible, poétique, avec des êtres vulnérables, cabossés, qui font comme ils peuvent, avec le " dur métier de vivre "

"Quand ma mère est morte, en 1988, j'ai pensé que le monde- malgré le ciel et les étoiles- celui qui l'avait fait, il l'avait loupé, il s'y était mal pris.Puis j'ai appris avec les années que chacun de nous avait sa pelote de laine et de mots pour faire, défaire ou tricoter une maille de l'univers et donc, moi aussi, je devais essayer. Pour pouvoir le supporter tel qu'il est. C'est ce que je ressens , bien que je n'y sois pas encore parvenu. "

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Tristan n'a que six ans lorsqu'il voit sa mère, Blanche, se faire assassiner sous ses yeux. Ce n'était probablement pas un crime prémédite puisqu'elle a été tuée par deux évadés de la prison de Gap qui pensaient sans doute trouver de quoi se nourrir et un peu d'argent dans cette ferme en plein milieu de la montagne. Concours de circonstances, donc ? Peut-être, puisque les deux malfrats, en apercevant Tristan, ce jeune môme de six ans ont pris peur d'être plus tard identifiés et l'on menacé d'une arme. Blanche, par instinct maternel les a à son tour menacés du fusil de son mari mais c'est elle qui a tout pris. Tristan, le protagoniste et le narrateur de l'histoire (il est toujours utile pour vous, chers lecteurs, de le préciser) s'est alors retrouvé seul avec un père alcoolique du nom d'Alex et ayant pour seul ami un vieil homme du nom de Germain.
Ce n'est que deux ans plus tard qu'Alex présentera à Tristan, celle qui deviendra sa future belle-mère, Maryse, une ancienne prostituée russe mais qui parle couramment le français. C'est elle qui a l'idée, d'ouvrir une auberge dans la ferme qu'occupent Tristan et son père car, ne pouvant pas les aider aux champs car ce serait un travail trop pénible (Alex est en effet agriculteur et Tristan garde des brebis), elle a bien décidé de changer de vie et de devenir une femme respectable. C'est ainsi que naît le cabaret des oiseaux, l'auberge que tient la petite famille. L'on pourrait alors croire que va pour le mieux mais il n'en est rien car le passé, parfois, finit par rattraper ceux qui avaient décider de le barricader et de faire une croix dessus...

Je ne vous en dis pas plus en ce qui concerne l'intrigue mais sachez qu'André Bucher, ici, nous emmène encore une fois dans une histoire où la vie est réellement cruelle -particulièrement en montagne- , écrite dans un style simple et agréable à lire ! La seule chose que je pourrais reprocher à cet ouvrage est qu'il parle, une fois de plus, d'un enfant privé de mère puis qui se retrouve par la suite complètement orphelin et je trouve que c'est un thème qui revient un peu trop régulièrement dans les livres d'André Bucher (bien que je n'en ai lu que trois jusqu'à présent..peut-être vais-je être agréablement surprise par les autres. A découvrir !
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Le cabaret des oiseaux, c'est le nom d'une auberge, c'est aussi l'histoire de Tristan, qui nous conte du fond de sa cellule, le traumatisme qu'il a subi. Tour à tour, le ton de l'enfance, puis celui du jeune adulte qui tente de refaire le parcours pour éclairer ces ombres qui le poursuivent.
J'aime beaucoup le style poétique, tout en finesse , cette relation avec les mots, il en fait part dans le récit également, ce gamin qui aime lire, les mots. On le lit et on le ressent ce lien entre l'écrivain, le personnage et l'écriture. C'est une fusion.
C'est tendre, bouleversant par moment, on espère jusqu'au bout un happy end, mais quand on a la poise on l'a jusqu'au bout. Un récit touchant d'un gamin qui a souffert, le portrait d'un père tout aussi meurtri par ce drame, et puis Maryse qui vient offrir une seconde chance cette famille. Y parviendra t elle ?
Portrait de personnages cabossés, qui tentent de poursuivre leur chemin parmi les hommes. Heureusement la nature environnante va offrir un peu de douceur, les oiseaux, et puis les livres. S'évader et oublier.
C'est spécial mais tellement bien à lire.
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Acheté depuis plusieurs années parmi la collection piment de france loisirs , je m attendais à une petite histoire amusante made in Sophie kinsella, zoé Barnes et compagnie.

J ai été bien attrapée. Passé le moment de surprise, j ai apprécié ma lecture. J ai trouvé la plume très poétique authentique, sincère. l'histoire touchante sans être larmoyante.

Le narrateur est un garçon qui n a pas eu une vie facile. En effet, Tristan assiste à l âge de 6 ans a l assassinat de sa mère Blanche par deux évadés de prison. le papa Alex qui est fermier sombre dans l alcool et frappe Tristan. Viennent quelques années plus calmes quand Alex ramène à la maison une jeune femme russe et montent une auberge " le cabaret des oiseaux">. Nom choisi par Tristan qui a un merle et une corneille comme amis. Les années passent et tout semble recommencer quand se présentent à l auberge deux hommes louches. Cette fois Tristan a grandi .
Une lecture qui m a pris aux trippes. Un gamin qui ne se perd pas malgré l horreur de ce qu' il vit.
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J'ai plongé dans ma PAL afin d'en extraire un livre d'un de mes auteurs préférés : André BUCHER - le Cabaret des Oiseaux.

André BUCHER, c'est le Eri de LUCCA français. Ces deux-là, s'ils se rencontraient se reconnaîtraient d'emblée et auraient à peine besoin de mots pour se comprendre.

Les livres d'André BUCHER, je les garde au chaud. Il faut vraiment trouver le moment adéquat pour les lire. C'est à chaque fois un grand plaisir que de me plonger dans la lecture d'un de ses romans.

Le Cabaret aux Oiseaux est le deuxième roman d'André BUCHER. Celui-ci raconte l'enfance et l'adolescence de Tristan qui assistera à l'assassinat de sa mère, à l'âge de 6 ans.

Au coeur de la montagne, dans une ferme isolée, Tristan va devoir vivre avec ce drame, auprès de son père, qui n'est pas tendre avec lui et qui se met à boire. Plus tard, il y aura Germain et Maryse, lorsque le père de Tristan décidera de déménager et d'ouvrir le Cabaret des Oiseaux.

Il y a également « le docteur de l'esprit », qui le suivra toute son adolescence, l'instituteur, « petit mètre d'école », le médecin, « docteur des généralités », et sa maîtresse dont il admire les jambes.

L'écriture d'André BUCHER m'a touché, comme à chaque fois. C'est un hymne à la nature, aux paysages, mais également à la nature humaine qu'il sait s'y bien décrire. Il y a le chant d'un merle et d'une corneille qui seront les compagnons de Tristan, sans oublier la musique, omniprésente, notamment le Blues.

Un vrai bonheur, même si la mélancolie est prépondérante tout au long du livre.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Le jour, je travaillais à l'atelier de menuiserie, je rabotais, je collais, je sciais.Nous fabriquions de beaux meubles. Dans les moments de loisir, j'étudiais l' encyclopédie universelle et le dictionnaire de la langue française. Me plongeais à corps perdu dans l'univers des mots.Dernièrement, accolé à tristesse, j'ai trouvé douleur et, bien sûr, mélancolie. En les rapprochant tous trois, j'obtenais une définition assez juste. La mélancolie, c'était de la tristesse plus un peu de douleur douce, un blues qui tombait comme la pluie.

( p.137)
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"Ce qu'il y a de bien avec les mots : si j'en prends un, il s'explique vite par le suivant. On examine le deuxième, ce qu'il veut dire et cela n'a plus de fin. Un peu comme dans la vie, les mots nous font avancer."
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Après le départ du policier, j'ai cherché le mot dans le grand livre des explications. À deuil,
" faire son deuil", j'ai lu, finir par accepter d'être privé de quelqu'un de proche, qui est décédé récemment. Travail de deuil.Je partageais la colère de mon père. On travaillait déjà bien assez tous les deux et, surtout, nous ne voulions plus travailler avec la mort.

( p.45)
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Quand ma mère est morte, en 1988, j'ai pensé que le monde- malgré le ciel et les étoiles- celui qui l'avait fait, il l'avait loupé, il s'y était mal pris.Puis j'ai appris avec les années que chacun de nous avait sa pelote de laine et de mots pour faire, défaire ou tricoter une maille de l'univers et donc, moi aussi, je devais essayer. Pour pouvoir le supporter tel qu'il est. C'est ce que je ressens , bien que je n'y sois pas encore parvenu.

( p.40)
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Un peu comme dans la vie, les mots nous font avancer. (...)Heureusement, il existe des mots joyeux. On en trouve un, tiens, il me fait chaud au cœur, celui-là .On en essaie un de plus, ils ont l'air de s'entendre, de se compléter, et puis on bâtit une phrase et ça va de mieux en mieux.

( p.54)
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Videos de André Bucher (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Bucher
Rencontre avec André Bucher autour de son dernier livre "Tordre la douleur", aux éditions Le mot et le reste. Entretien filmé à la librairie Le Bleuet le 16 janvier 2021 (sans public). Partie 5.
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