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EAN : 9782253006220
222 pages
Le Livre de Poche (01/07/1971)
4.03/5   659 notes
Résumé :
Préface de Louis Gillet

"Dans un petit village dé Chine, que n'a pas encore touché la tourmente politique et sociale, une femme, jeune encore, s'est résignée à ne connaître qu'une vie de travail et de misère. Avec son mari, sa belle-mère, les enfants que chaque année lui apporte, elle voit se dérouler une existence sans joie et sans heurt. Un jour, le mari part pour la ville et ne revient plus. Les enfants grandissent, la vieille meurt. Le désespoir e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
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Magnifique roman. Difficile de faire un résumé tant j'ai été émue. Une histoire touchante dont la mère est le pilier : paysanne chinoise, ni belle ni laide, au corps vigoureux et qui aime enfanter. Pour elle, donner la vie, il n'y a rien de plus beau au monde. Cependant son jeune mari est trop beau et trop avide des belles choses de la ville pour rester prisonnier de cette existence morne. Il choisit donc de fuir sa famille. Elle reste seule et doit travailler la terre et se charger de tous les travaux que son mari accomplissait.

Je ne révélerai pas toute l'histoire mais les thèmes tournent autour de la vie paysanne, de l'ignorance, la superstition, l'avènement du communisme et la joie de mettre au monde une nouvelle vie qui vient réconforter de la perte d'êtres chers.
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Il ne se passe rien dans ce roman, et pourtant il se passe tout, tout ce qu'il y a d'important. Tout quoi ? La vie. La vie d'une mère. Et cette vie se déroule devant mes yeux, morne et répétitive. Apre aussi, dans cette Chine féodale. le dur travail aux champs, toujours pareil, rythmé par les saisons. Jour après jour, rien ne se passe hormis les petites joies, les petites querelles, les petits drames. Et tout se passe, au rythme de ces autres saisons, les élans passionnés, les naissances entre deux travaux des champs, le tarrissement du lait, les enfants qui grandissent, le mari qui fuit cette vie trop étroite, déjà l'ainé le remplace, puis se marie... Et aussi un moment d'égarrement, le corps qui exhulte une dernière fois, et l'erreur que l'on ne se pardonne pas. Mais la vie reprend son cours inlassablement, dure, âpre et morne à la fois... le mariage de la fille, nouvelle séparation, et le plus jeune quitte la maison, et ce petit-fils qui ne vient pas... Avec la fille qui meurt, voilà venir la dernière saison. Et bientôt c'est le plus jeune des fils qui meurt aussi, hâpé par la grande Histoire. Mais qu'est-ce que L Histoire à coté de cette vie qui raconte toutes les vies ? Enfin le petit-fils arrive comme une rédemption...

En refermant avec délicatesse ce petit livre, je suis profondémment touché. La mère... du coup, il me semble un peu mieux comprendre une moitié de l'humanité. Il ne s'est donc rien passé, si ce n'est un morceau de tendresse ancré à jamais dans un coin de mon coeur.
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On ne s'ennuie pas une seconde à la lecture de ce chef d'oeuvre;*presque pas de dialogues mais on est tenu en haleine jusqu'au bout de cette histoire vraie et tellement poignante que l'on peut à peine respirer. L'histoire d'une vie en apparence ordinaire, en réalité une vie d'héroïsme dans le dur labeur du quotidien...
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Brave petite mère, courageuse et travailleuse inlassable, maniant le sarcloir, un enfant sur le dos ou dans le ventre, tenant le foyer miséreux avant le point du jour et jusqu'à la tombée de la nuit.
Dure petite mère, donnant à chaque enfant moins que le minimum d'attention faute de temps, entêtée et de plus en plus irascible avec les années.
Pauvre petite mère, abandonnée par son homme, condamnée à la misère, esclave de ses maigres passions qu'elle paiera cher.

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu Pearl Buck, dont je me souviens que mes professeurs de littérature et d'histoire chinoises reconnaissaient la qualité. Ce fut un plaisir d'y revenir à travers cette chronique de la vie paysanne dans une Chine qui bien vite ne sera plus éternelle, le communisme s'annonçant déjà à travers le personnage du plus jeune fils qui s'y livre alors que l'aîné perpétue la tradition.
Ce personnage de mère est quant à lui éternel,ce qui fait la force de ce roman champêtre, dur et touchant.
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Je suis une de ses affligeantes personnes qui recherche certaines lectures de son passé.

Histoire de ma vie :

J'étais au collège en troisième, j'avais l'obligation de lire des ouvrages.
Je vous le fais court.
Le prof m'a reproché de ne pas lire des livres dits « classiques…. Bonne lecture » et m'a imposé un livre. Que je me suis entêté à détester, à haïr même…
Mais voilà il trône toujours dans ma tête… mais je ne me rappelle ni l'auteur, ni le titre seulement le récit d'une jeune fille pauvre, chinoise et qui récolte du riz. Alors je consulte des bouquins qui peuvent correspondre à ce maudit livre… (et ce n'est pas ce roman, je le recherche donc encore)

Critique du livre :

Au premier abord j'ai eu du mal à me mettre dans l'histoire. On parle de mère, d'enfants, mais aucun prénom ni identité. Lorsque mon cerveau s'est habitué à l'écriture, je n'ai pu le lâcher et j'ai adoré chaque événements et chaque combats de cette famille. J'ai le coeur serré en refermant ce court récit.

Un ouvrage qui ne me quittera pas de si tôt…

Bonne lecture !

PS : désolé, je ne sais pas se qui me prends de faire une critique si longue :-)
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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
"Il m'a affirmé que c'étaient des peaux de mouton", murmura la mère, le regard fixé sur le colis.
(...)
Mais il n'y avait que des livres : beaucoup de livres, petits, et imprimés en noir, puis un grand nombre de feuilles de papier dont quelques-unes étaient illustrées d'étranges scènes de mort et de sang ; on voyait des géants battre de petits hommes, trancher leurs membres avec une lame de couteau. Devant ce spectacle, ils restèrent bouche bée et se regardèrent tous les trois sans comprendre, ils se demandaient quelle raison peut entraîner un homme à voler et à cacher du simple papier marqué d'encre.
Ils avaient beau considérer ces livres, ils n'en découvraient pas le sens ; aucun d'entre eux n'était capable d'en lire un mot, ni même de savoir ce que signifiaient ces illustrations ; ils voyaient simplement qu'il s'agissait de tueries, d'hommes poignardés et mourants, de gens coupés en morceaux et de ces spectacles sanglants et atroces comme il n'en existe que chez les brigands.
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Ensuite, après que le grain avait été mesuré dans le village, il fallait encore préparer un festin pour l'homme d'affaires, et chaque maison devait fournir un plat. Même par cette année de solitude, la mère prit une poule, la tua et l'accommoda pour ce grand souper. Elle la fit mijoter à petit feu, à la vapeur, jusqu'à ce qu'elle se trouvât à point. S'imaginer la saveur de cette volaille, respirer son odeur pendant les longues heures de cuisson, c'était plus que les enfants ne pouvaient supporter ; ils ne quittaient pas les abords de la cuisine, et le petit garçon s'écriait : "Je voudrais que ce soit pour nous ! Je voudrais qu'une fois au moins nous puissions manger un poulet nous-mêmes !"
Mais la mère répondit, aigrie par la fatigue : "Qui peut manger de cette viande-là, sinon un homme riche ?"
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Elle savourait sa vie : enfanter, travailler la terre, manger, boire et dormir, balayer et mettre un peu d'ordre dans sa maison, s' entendre louer par les autres femmes pour son adresse au travail, ses talents de couture, et même se quereller avec son mari, ce qui aiguisait leur amour, autant de jouissances pour elle ; c'est pourquoi, chaque matin, elle se réveillait avec entrain.
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Sa mère, debout, la regardait partir, le coeur souffrant d'une douleur impossible à concevoir ; les pleurs coulaient de ses yeux et cependant elle ne voyait pas de quelle autre manière elle aurait pu agir. Elle demeura immobile jusqu'à ce que la montagne s'élevât entre sa fille et elle, la cachant à ses yeux.
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"Toutefois, lorsqu'elle eut travaillé la terre un moment, la douce brise d'automne souffla dans son coeur agité et le rafraîchit a son insu. Les feuilles qui tombaient, le flanc brun des montagnes, dépouillé de la verdure de l'été, le ciel gris et le cri lointain des oies sauvages volant vers le sud, le pays paisible, toute la tranquille mélancolie de l'année finissante pénètrèrent son âme sans qu'elle s'en doutât et la rendirent de nouveau bonne. Et pendant que sa main éparpillait le blé d'hiver dans la terre molle et bien cultivée, elle redevint sereine et se souvint qu'elle aimait cet homme, dont le visage rieur lui apparut et l'émut."
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Video de Pearl Buck (1) Voir plusAjouter une vidéo

André Bay
- André BAY : ses goûts, ses croyances, son livre "Des mouches et des hommes" ; sa carrière de directeur littéraire aux Editions STOCK et HACHETTE, son travail de directeur littéraire ; sa rencontre avec Pearl BUCK, sa découverte d'Anaïs NIN ; ses écrivains préférés ; ses traductions ; le rôle de l'éditeur et du directeur littéraire ; anecdote sur Isaac Bashevis SINGER et sur Roger...
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