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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire de Carie, Américaine expatriée en Chine pour suivre la mission évangélique de son mari, pourrait sembler être une fiction tant elle est parsemée de malheurs et d'abnégation. En réalité, l'auteure est la narratrice très discrète, presque cachée, de la biographie de sa propre mère.
Consolation raconte, à travers ses souvenirs d'enfant et les récits qu'on lui a rapportés. Carie est décrite comme un personnage haut en couleur. Elle a franchi un océan par devoir envers son mari, Andrew, droit et froid, et par désir d'interpeller Dieu, dont elle regrette l'absence dans sa vie. de cette relation avec cet homme, on n'en sait pas grand chose, sinon les naissances d'enfants, nombreux, qui meurent parfois, une épreuve intolérable pour la jeune femme qui avait enfin appris à s'affirmer à travers eux. Néanmoins, elle continue de se donner, chaleureusement, aux plus miséreux de son pays d'adoption.


Ce roman nous apporte une image de la condition de la femme occidentale à la fin du XIXième, sensée vivre dans l'ombre d'un mari, même s'il est souvent absent et pris dans des idéaux absolutistes. Il nous offre aussi une peinture d'une Chine parfois brutale mais aussi ouverte à la main tendue de cette femme courageuse qui refuse de se cantonner à la bonne tenue de son foyer. Cependant, si elle perçoit l'humanité qui la lie à ce peuple de moins en moins étranger, Carie défend aussi avec force les valeurs de l'Amérique dont elle entretient le souvenir auprès de ses enfants.

De ce livre, je retiens la tristesse de ces absolus non vécus comme ces missions religieuses inflexibles ou ce mariage non partagé, mais aussi l'engouement de la découverte des autres, en particulier de ceux qui nous sont différents qui permettent une communion plus vraie, et belle.
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Carie est née dans une famille protestante puritaine originaire des Pays-Bas et partie s'installer aux Etats-Unis pour pouvoir continuer à pratiquer sa foi. La petite fille puis l'adolescente grandit avec une idée fixe : devenir quelqu'un de bon et suivre les enseignements de Dieu (et toute sa vie elle attendra un signe de Lui pour lui dire qu'elle est dans la bonne voie). Très tôt germe en elle l'envie de devenir missionnaire. C'est donc assez naturellement qu'elle décide d'épouser un jeune pasteur qui veut lui aussi partir en mission. Une fois marié, le jeune couple quitte donc les Etats-Unis pour la Chine, et L'Exilée raconte ce que sera la vie de Carie et de la famille qu'elle construira dans cette Chine pauvre, sale, et parfois carrément hostile. Pearl Buck connaît bien la Chine vu qu'elle-même y passera une bonne partie de sa vie. Dans L'Exilée, c'est la biographie de sa mère qu'elle raconte, en prenant la place de la narratrice. A certains moments la lecture est assez surprenante car la narratrice parle d'elle-même à la troisième personne, comme s'il s'agissait d'une de ses soeurs. Mais en dehors de cette particularité, le récit est absolument passionnant.
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Comme l'indique le résumé intérieur, Pearl Buck raconte dans ce roman la vie de sa mère Caroline, dite Carie, épouse de missionnaire, de sa jeunesse à la fin de sa vie en Chine, où elle vécut la plupart du temps, mis à part trois séjours dans son pays natal, au sein de la grande maison familiale en Virginie, contrée qu'elle affectionnait tant. Elle écrira également la vie de son père dans L'Ange combattant.

Le thème de ce livre ne me passionnait pas, mais c'est une autrice que j'ai appréciée plus jeune, et je voulais la redécouvrir au travers d'un de ses romans que je ne connaissais pas. Son père, Andrew Stone, est présenté comme un puritain un peu fanatique, qui n'aime rien tant que la difficulté de prêcher seul sur les routes - j'ai du mal à admettre qu'on arrive en conquérant dans un pays d'une culture millénaire, qui possède ses propres religions (mais dont on appellera les habitants païens), convaincu d'apporter le progrès et la lumière à de pauvres indigènes incultes. Il est vrai que Carie s'élève contre cette façon de voir, qu'elle a tendance à considérer les femmes chinoises comme ses semblables, mais elle est également divisée. Elle admire la foi et la constance de son époux, mais elle s'en trouve éloignée affectivement, et souffre de devoir constamment se plier à ses choix à lui. le fait même que plusieurs de ses enfants meurent en bas âge (quel courage, cette vie de mère est si affreuse !) dans des conditions souvent insalubres n'aide pas l'acceptation, quoi qu'elle s'y efforce.

Nous suivons donc dans ces quelques 200 pages la vie entière de Carie, d'une manière fluide et très lisible. Dans ces pages, la narratrice nous dépeint l'environnement de Carie, son art de vivre et de créer une atmosphère authentique, sa manière d'être profondément américaine ; certains épisodes traduisent sa compassion et la richesse de sa personnalité, son ouverture d'esprit, mais aussi son courage. Peut-être les événements historiques traversés, comme la révolte des Boxers ou la Révolution chinoise auraient pu être développés davantage - j'ai parfois eu l'impression de les voir se dérouler par le petit bout de la lorgnette, alors même que l'évocation de Carie dans son jardin, ou encore de Carie en Amérique, Carie et la musique, est un peu répétitive. L'autrice nous tient un peu en haleine, car elle semble connaître l'héroïne de son roman, mais nous ne connaissons son identité qu'à la page 151. Grâce à cet ancrage, nous en apprenons également sur la jeune femme d'alors, son rapport avec sa mère, et les débuts d'une conscience féministe. Ce n'est donc pas un roman inoubliable, mais une lecture plaisante et instructive.
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Carie est l'héroïne de l'histoire. Elle est petite fille, du côté paternel, d'un pasteur hollandais dont le fils Hermanus a épousé une française. le pasteur, son fils Hermanus et son épouse – bien sûr ont émigré aux EU ou ils exploitaient une ferme. le ménage eût une fille Carie qui adorait sa mère qu'elle a soignée avec grand dévouement alors que la mère mourait de tuberculose. Carie cherchait, des années durant ce que Dieu attendait d'elle, mais n'avait jamais de réponse. Un jour elle rencontra dans son Eglise un jeune protestant, pasteur de formation, qui avait le projet de partir comme missionnaire en Chine. Carie avait également ce projet, dont uni par le projet, ils se marièrent et partirent en Chine.

Le livre est pénible dans ces 75 premières pages où il est difficile d'intégrer qui est qui, les liens de parenté. L'histoire semble démarrer lorsque les jeunes mariés partent en Chine.

Carie trouve que tout est si sale dans ce pays. Elle pense qu'avant d'évangéliser, ils convient d'abord de mettre l'homme debout et elle s'y emploie. L'époux par contre, cherche à imposer Dieu aux indigènes et lorsque la misère, la santé des gens se dégradent, qu'il y a d'éprouvant deuils, il dit : « C'est la volonté de Dieu. » N'est-ce pas un peu court ?

Et puis Carie est enceinte. Elle fait l'expérience de la maternité. Elle eut des enfants 5 ? 6 ? je n'arrive plus à les compter, presque tous décédés. Lorsqu'ils étaient petits sa priorité était de s'occuper de sa famille. Lorsque les enfants devenaient plus grands, elle recommençait à soigner le corps des chinois miséreux. A part le fait de croire à un certain Dieu et d'avoir son mari et elle des enfants en commun tout la séparait de son mari.

Les enfants voyaient rarement leur père. Andrew, c'est le nom du pasteur, était un père géniteur mais pas adoptif. Il ne remplissait pas son rôle de père ; Qui des deux avait-il le mieux compris les attentes de Dieu ? Incontestablement, elle dont l'esprit était pourtant parsemé d'immenses doutes.

Son mari avait la bougeotte, il fallait régulièrement déménager et se trouver une nouvelle maison à aménager. Les décisions étaient souvent difficiles car les projets de l'un ne coïncidaient pas nécessairement aux projets de l'autre.

Un jour Carie marche en rue et entend un cri de détresse venant d'une habitation, elle n'est pas indifférente à la souffrance des autres au point d'agir pour l'alléger. Elle entre dans l'habitation et trouve un enfant mort sur les genoux de sa mère, le mari en avait fracassé le crane. Dans la Chine de l'époque c'était la toute-puissance de l'homme auquel la femme n'avait d'autre choix que de se soumettre. Carie invite avec détermination la femme à la suivre. Elle l'accueille chez elle pour la protégé du mari. La chinoise l'aide à s'occuper de ses enfants, mais lui dit : Vous êtes si bonne ait-ce votre Dieu qui vous façonne de la sorte ? Si oui je suis prête à vous écouter à vous donner raison et à intégrer votre croyance.

Carie a connu beaucoup de souffrances. Sa vie n'était pas un long fleuve tranquille. Incontestablement l'amour du prochain était inné chez elle. Elle était une femme juste, comme Job, perpétuellement soumisse à l'épreuve avec la lancinante question : « Qu'est-ce que Dieu attend de moi ?

Un jour Carie était très malade, il n'y avait pas de médecins blanc à des kilomètres à la ronde et pour le mari aller à Shanghai était hors de question alors pour s'aider à guérir elle imposa à son mari un nouveau déménagement pour trouver l'air pur de la montagne.

Elle mourut d'une maladie tropicale sans même avoir la chance d'être entourée de ses enfants encore en vie.

Carie est Pearl Buck. C'est une biographie.

La solidarité humaine a-t-elle du sens ? Ce livre est une piste de réflexion.

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Il s'agit d'un mélange entre un roman et une biographie, Carie, le personnage principal, étant lourdement inspirée de la mère de Pearl Buck. Une famille de puritains hollandais s'installe aux Etats-Unis, et leur fille, Carie, éprise d'aventure, épouse un missionnaire qui souhaite aller en Chine. Leur vie s'y développe dans des conditions extrêmement pauvres. Plusieurs choses terribles leur arrivent, le couple étant de plus très différent, Carie étant une personne pratique, alors que son mari, Andrew, est obsédé par la religion et se désintéresse totalement des choses matérielles. On y apprend de nombreuses choses sur la Chine des années 1880-1920, mais non d'un point de vue général et impersonnel, du point de vue d'une Américaine modeste qui tente de faire le bien à son échelle.
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Une lecture très agréable qui me donne envie de lire plus de livres en lien avec la Chine. Une très belle découverte. Je possède d autres livres de cet auteur que je lirais avec plaisir plus tard.
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