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Critique de Biblioroz


Le printemps est tardif dans cette province du nord de la Chine. Mais pour le festin donné en cette veille de la Pâque juive, Pivoine, la jeune esclave, a pu, comme chaque année, embellir la demeure de jolis rameaux de pêchers en fleurs.
Achetée toute jeune enfant par Ezra et sa femme pour servir leur fils unique David, Pivoine ignorait au début qu'elle n'était qu'une esclave et avec l'insouciance des enfants, elle partageait jeux et confidences avec le jeune maître. Mais, comme Mme Ezra le souligne, les années sont passées trop vite et désormais, à dix-sept ans, la place de Pivoine doit être bien définie comme servante.

Pivoine, discrète, gracieuse et pleine de patience, aime la chaleur de ce foyer juif. Mais entre bonheur et tristesse, Pivoine, avec sa grande sagesse, oscille pour pouvoir concilier son amour pour David et sa condition d'esclave.

David qui, de son côté, est tiraillé entre l'application des vieilles coutumes de la Torah, chères à sa mère, et la vie plus plaisante à la mode chinoise dont son père vante les avantages. Il est modelé par les femmes qui marquent inévitablement son esprit ; sa mère, Pivoine, la fille du rabbin et la belle Kueilan.

C'est également, avec le temps et les générations qui se mélangent inévitablement avec des chinois, la perte progressive des pratiques religieuses qui définissaient ce peuple juif en exil.
Au-delà de ce bel amour platonique éprouvé par Pivoine, ce roman est un très bel hommage à l'hospitalité du peuple chinois envers ces étrangers juifs persécutés car il est riche en réflexions sur les différentes croyances de ces deux peuples.

De très belles images de fleurs glissées dans les cheveux, de chatoyantes étoffes de satin et de soie, de chaises à porteurs, d'un paisible jardin de pêchers, de fleurs de lotus, illuminent cette lecture.

L'écriture toute en finesse de Pearl Buck nous mène, avec une grande délicatesse, vers le destin de Pivoine. Entre petites joies quotidiennes et souffrances de l'âme, son parcours a su me charmer et c'est avec tristesse que je l'ai quittée.
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