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Les fans des Schtroumpfs ont conspué cet ouvrage à sa sortie en 2011 : qu'on touche de cette façon à un mythe, à leur 'madeleine de Proust' les a fortement énervés. La polémique fut vive (totalement démesurée, hors de propos ?) sur internet. Antoine Buéno, l'auteur politologue, s'est fait huer, a été accusé de détruire l'image de cette série BD (sacrilège !), a été abreuvé de messages insultants, et a même reçu des menaces de mort. Ce débat m'avait totalement échappé, en pleine affaire DSK.

Si vous n'êtes ni spécialiste, ni inconditionnel des lutins bleus, en revanche, vous pouvez vous régaler à la lecture de ce petit ouvrage génial et totalement jubilatoire. Ce fut mon cas.

La problématique annoncée : quid de l'univers des Schtroumpfs, du système socio-politique de leur communauté ? Peyo, leur auteur, s'est en effet vu taxer de bien des maux au fil de ses albums : racisme, antisémitisme, homophobie, misogynie, propagande nazie, communiste, réactionnaire...

Après avoir précisé en préface que Peyo n'a jamais eu l'intention de transmettre de telles idées, Antoine Buéno décortique les raisons de ces accusations, replace l'oeuvre dans son contexte historique. Jusque là, tout va bien pour les fans. Cela devient épineux et inadmissible pour eux lorsque Buéno démontre que ces théories politiques peuvent en effet s'appliquer au monde des Schtroumpfs. Mais il le fait avec beaucoup d'humour.

Avant cela, il pose les bases de la schtroumpfologie en répondant (preuves scientifiques à l'appui) à des questions pertinentes et très drôles sur les petites créatures elles-mêmes. Leur anatomie, leur sexualité, leur régime alimentaire, etc.

Un excellent moment de lecture : à la fois passionnante, instructive et distrayante. A condition de se convaincre que l'auteur s'est amusé, qu'il respecte Peyo et son successeur - le propre fils du créateur - et qu'il dénature moins l'esprit Schtroumpf que bien des adaptations américaines...

Cet essai est à donc à prendre avec recul, humour. Il m'a donné envie de découvrir l'intégralité de cette série BD avec un oeil neuf. Je trouvais jusqu'alors les quelques albums lus bien gentillets, limite ennuyeux...
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C'est Canel qui m'a rappelé que j'avais ce petit livre dans ma PAL. Et comme je venais de terminer une lecture très prenante, je cherchais quelque chose de totalement différent pour faire la transition. Alors je l'ai sorti de mes étagères.
Comme le laisse voir l'auteur dans les dernières pages de son livre, celui-ci a provoqué des réactions assez extrêmes. Quoi, les schtroumpfs seraient des figures du nazisme ou du stalinisme ? Loin de porter ce propos volontaire à l'oeuvre de Peyo, Antoine Buéno montre qu'ici il est possible d'y lire des traits caractéristiques de ces idéologies. Un exemple qui est le plus marquant pour moi, car même étant petite j'avais tiqué : la schtroumpfette est diabolisée lorsqu'elle est brune et acceptée dans la communauté lorsqu'elle est blonde. Oui, je suis brune, c'est peut être pour ça ! Apologie des traits aryens ? Cela sera discuté dans cet essai.
Du reste, on pourra argumenter le parti pris de l'auteur. Mais l'exercice se tient. Il ne tient qu'au lecteur de savoir le prendre au second degré car après tout on peut faire dire tout et son contraire, l'auteur n'étant plus là pour exprimer lui-même les choix de représentation qu'il a fait : pourquoi sont-ils bleus ? pourquoi sont-ils petits ? pourquoi sont-ils cent et pas un de plus ? pourquoi n'y a-t-il qu'une seule femelle ? Tout le long de la lecture, il ne faudra pas oublier qu'il s'agit avant tout d'une oeuvre destinée à des enfants et qu'à l'époque, l'imagerie et les codes de lecture qui leur sont proposés sont forcément simplistes.
L'auteur s'amuse à définir la nature même du schtroumpf dans une première partie. de sa taille à sa nature biologique, en passant par sa sexualité et son habitat, tout y passe. Nous croiserons bien sûr Gargamel et son affreux chat, la salsepareille, et parfois Johan et Pirlouit. Puis, dans une deuxième partie, il va nous démontrer comment cette communauté de petits êtres bleus s'inscrit dans une conception dictatoriale.
L'auteur n'exposera ici que les arguments qui iront bien dans le sens de sa thèse. Certaines fois, cela semble évident (comme je l'ai déjà fait remarqué pour l'esthétique de la schtroumpfette), d'autres sont pourquoi pas acceptables, d'autres enfin sont vraiment tirés par les cheveux, comme l'histoire du schtroumpf qui serait une version européenne de la souris Mickey, qui pourrait s'entendre comme une caricature visant à décrédibiliser le capitalisme américain. Là, j'avoue, je n'ai pas du tout été convaincue. le Grand Schtroumpf serait Staline, le Schtroumpf à lunettes serait lui rapproché de Trotsky. Ça c'est pour le côté communiste. Côté nazi, on retrouve la caractéristique raciste avec le tout premier tome et les schtroumpfs noirs, forcément mauvais. Et puis, forcément, le parallèle entre le language schtroumpf et le novlang du monde d'Orwell, la comparaison est facile.
Si certaines fois on peut se demander ce qu'a fumé l'auteur, il n'en reste pas moins un exercice intéressant et qui nous ouvre les yeux sur la façon d'interpréter des univers. A prendre avec humour, que l'auteur n'hésite pas à annoncer clairement d'ailleurs. Et puis il n'est jamais mauvais de se voir rappeler que l'esprit critique peut s'exercer sur n'importe quel sujet.

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Comme tout un chacun, mon enfance a été bercée par les bandes dessinées, notamment les Schtroumpfs. Alors quand il y a quelques années, je suis tombé sur le petit livre bleu, sous titré "Analyse critique et politique de la société des Schtroumpfs", je n'ai pas pu m'empêcher de me plonger dedans.

Dans cet essai sociologique, Antoine Buéno procède à une analyse détaillée de la société schtroumpfesque, son organisation, le rôle et la place de chacun, leurs interactions, pour nous montrer en quoi elle a l'aspect d'une société totalitaire. Ça paraît totalement loufoque de prime abord mais petit à petit, au fur et à mesure des éléments avancés par l'auteur, on commence à voir les choses différemment. Il suffit de penser à la figure paternaliste toute puissante du Grand Schtroumpfs, à la Schtroumpfette blonde et cantonnée aux tâches ménagères ou encore à l'importance donnée aux grands travaux collectifs sur le barrage, pour ne prendre que quelques éléments troublants.

En bref, un petit livre érudit mais très facile à lire qui vous fera voir les Schtroumpfs différemment et vous poussera à rouvrir, au moins par curiosité, une bande dessinée pour en vérifier le contenu.
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La seconde partie est, certes, plus intéressante, mais elle n'est pas subliminale... on peut trouver ça tout seul, sans Bueno.
On reste souvent sur notre faim et on aurait envie que l'étude soit un peu plus approfondie...

Néanmoins, le Petit Livre bleu sera pour moi un excellent outil de travail que je vais prochainement exploiter avec mes Bac pro : le programme de première, ça tombe bien, vise à étudier des exemples de sociétés utopiques !
Je vais innover et tenter de vérifier la thèse de Bueno avec eux, histoire de sonder la jeune génération et de voir si elle peut prendre un peu de recul... affaire à suivre.

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Un petit livre fascinant sur l'analyse de la société des Schtroumpfs. C'est une analyse assez remarquable qui permet de découvrir les Schtroumpfs sous un nouveau jour emprunt de machisme, de totalitarisme, de communisme et même de nazisme et de racisme.
Comme l'indique l'auteur en préambule, loin de l'idée de créer la polémique et de fustiger Peyo, cette analyse est plus divertissante et une façon de montrer que même dans les oeuvres les plus simples se cache un sens caché.
Ce livre ravira les fans car l'auteur s'appuie énormément sur les différents albums pour établir son analyse.
Il est vrai que Peyo, avec ses Schtroumpfs, a fait preuve de coïncidences troublantes : des schtroumpfs noirs abrutis et cannibales, un Gargamel profil type du juif avide d'or... Comme l'explique l'auteur tout peut s'expliquer dans l'époque où il vit (une scène assez édifiante est la description de Peyo de la Schtroumpfette aux américains... qui fait écho à sa description de cette dernière dans le grimoire de Gargamel).
La description du régime politique est tout aussi édifiant de logique ; Peyo, inconsciemment, à créer avec son petit village des lutins bleus, une parfaite société totalitaire et utopique.
Bref, je ne vous gâche pas la surprise mais j'ai adoré de bout en bout ce petit livre qui vous fera (re)découvrir les Schtroumpfs sans toutefois, et heureusement, vous en dégoûter. Au contraire, j'ai encore plus envie de (re)lire les Schtroumpfs !
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J'étais très intriguée par ce livre, je voulais comprendre comment ces petits lutins bleus pouvaient être associer de près ou de loin à Staline ou aux nazis. le livre répond très bien à cette question et l'analyse que fait l'auteur de la société des schtroumpf est vraiment très intéressante. Je ne pense pas que Peyo se soit rendu compte de ce qu'il faisait quand il a créé ce village de champignons et tous les personnages qui l'habitent mais il faut reconnaître qu'une fois qu'on a lu ce petit livre bleu, on se demande comment autant de coïncidences sont possibles.


L'analyse est vraiment très bien faite mais certaines phrases de l'auteur montre bien ce qu'il pense de son propre travail (il s'en amuse). Sa conclusion principale reste qu'on peut absolument tout analyser et en arriver à des résultats surprenants, comme avec les petits lutins bleus. Est ce que, parce que l'analyse est correcte, la conclusion l'est aussi ? Oui. On peut voir les schtroumpf comme ça ou en rester aux représentations de notre enfance. Pour moi, les deux ne sont pas incompatibles et c'est pour ça que j'ai apprécié ce petit livre. de plus, j'ai appris plein de choses sur l'histoire des schtroumpfs (notamment l'origine du nom) et rien que pour ça, c'était sympa à lire.


Ce que je n'ai pas apprécié est plus dans la forme que dans le fond : l'auteur emploie parfois des expressions qui sont difficiles à comprendre qu'on ne s'intéresse pas de près à la politique et il fait énormément de répétitions.


Ce livre peut déplaire à ceux qui n'aime ni la politique ni qu'on touche à leur enfance mais tant qu'on ne le prend pas totalement au sérieux, c'est un bon moment de lecture.
Lien : http://grignoteuse.wordpress..
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Sorti ce mois de juin 2011, le petit livre bleu d'Antoine Buéno a provoqué un véritable tollé dans le petit monde de la bande-dessinée. Sous titré ‘Analyse critique et politique de la société des Schtroumpfs', cet ‘essai' vise à démontrer que ‘les Schtroumpfs sont l'archétype d'une utopie totalitaire empreinte de stalinisme et de nazisme'.

Avant même sa sortie en librairie, ce petit livre bleu suscitait déjà la polémique et une levée de boucliers face aux accusations de nazisme et de stalinisme chez les Schtroumpfs. Tout d'abord, il faut bien nuancer les choses, et Antoine Buéno le fait très explicitement dans l'introduction dudit ouvrage ainsi que dans les très nombreuses interviews qu'il a pu donner à différents média. Ainsi retrouve-t-on dès les premières lignes de l'avant-propos de l'essai ceci : « Ni dénonciation, ni désenchantement, le présent texte n'a vocation ni à accuser, ni à démolir. Juste analyser. » S'en suit une relaxation de Peyo qui n'est nullement considéré comme étant un vilain extrémiste. de ce fait, il n'est pas question ici de juger, juste d'émettre des hypothèses et des analyses politiques suite à une observation approfondie de cette fameuse BD belge que constitue Les schtroumpfs. Ceci étant dit…

L'ouvrage se scinde en deux parties bien distinctes. Dans la première, Buéno nous présente les Schtroumpfs, leur histoire, leur génèse, ainsi que quelques anecdotes sur leur création avec notamment la principale, concernant un repas entre peyo et Franquin durant lequel celui-là, ne trouvant plus ses mots, demande à celui-ci de lui passer le… le… le Schtroumpf ! Ainsi naquit le nom de ces petites créatures bleues que le dessinateur belge n'avait alors même pas encore à l'esprit. A base de considérations faussement sérieuses, Buéno s'amuse ensuite à définir ce qu'est clairement un schtroumpf. Quelles sont ses caractéristiques physiques, sexuelles ou anthropologiques. Lu au premier degré, certaines considérations n'apparaîtront pas comme dignes d'intérêt. Par exemple, un Schtroumpf étant haut comme trois pommes, on peut s'interroger sur sa taille concrète :

« Comme chacun sait, il existe une grande variété de pommes, de tailles très différentes. Une courte enquête maraîchère permet de réaliser l'opération suivante :
-les plus petites pommes sont les rainettes : en moyenne 5 cm ;
-les plus grandes pommes sont les goldens : en moyenne 10 cm ;
-conclusion : un schtroumpf (adulte) doit mesurer, en moyenne, entre 15 cm (3x5) et 30 cm (3x10) »
Amusant ? Peut-être. Pertinent ? Aucunement.

Passée cette présentation générale, la seconde partie se présente au lecteur et il s'agit là de s'atteler au véritable sujet proposé, ce qui fait le sel de ce livre : l'approche politique et sociale opérée par Antoine Buéno.

Tout d'abord, L'auteur aborde le caractère utopique et uchronique de la société des schtroumpfs. de ce côté, pas grand-chose à redire sachant que l'emplacement du village et inconnu et demeure secret. Buéno en profite pour effectuer une piqure de rappel sur les notions sus-citées en faisant bien évidemment référence à Thomas More. Ce n'est qu'ensuite, lorsqu'il traite du caractère stalinien du régime schtroumpf qu'il fera bien évidemment référence aux trois grandes dystopies (ou contre-utopies) que sont Nous autres de Eugene Zamiatine, le meilleur des mondes d'Aldous Huxley ainsi que l'inévitable 1984 de Georges Orwell. Et là, les choses sérieuses commencent…

Buéno se contente d'effectuer une série d'exemples visant à appuyer sa thèse, bien évidemment, mais le fait non sans une certaine maladresse qui confine souvent au ‘capilotractage'. Par exemple, pour lui, les schtroumpfs ne sont rien d'autre que des espèces de Mickey bleu, donc des anti-mickey et Mickey étant, selon lui, ‘le symbole de l'Amérique, du capitalisme et de l'anticommunisme', on peut donc en déduire toute la portée communiste des petits hommes bleus.

Assimilé à Karl Marx et à Staline, le grand Schtroumpf devient le petit père des Schtroumpfs (en référence au petit père des peuples qu'était Staline), d'ailleurs, précise l'auteur, dans un épisode, il revêt un vêtement rouge… même si le rouge est tout aussi assimilable à sont bonnet qui est de la même couleur et qui, de ce fait à plus à voir avec la révolution française qu'avec les couleurs du communisme. Toutefois, Buéno a bien remarqué cela et souligne par-là même la portée révolutionnaire du bonnet phrygien.

Vient ensuite l'exemple du schtroumpf à lunette, comparé à Trotski, parce que Trotski… avait lui aussi des lunettes. Est-t-on toujours dans le registre du sérieux là ? Gargamel, lui, étant le méchant, est naturellement assimilé au Juif mécréant qui court après l'argent, et, avec son chat Azraël (Israël ?), ils forment le duo ennemi tout désigné d'un village vivant en communauté et dont les plans de travail renvoient au goulag.

Puis viennent les comparaisons au modèle nazi et raciste. Les schtroumpfs sont ainsi comparés au Ku Klux Klan… parce qu'ils portent un bonnet. (?) le Schtroumpf noir, premier épisode des schtroumpfs, est lui, un parfait exemple de racisme dans la mesure ou le schtroumpf noir mord les autres et les contamine ainsi. A noter que le Schtroumpf noir est sauvage et, incapable de parler, ne s'exprime qu'en faisant des ‘gnap !'.

Le monde des Schtroumpfs est également antisémite, car, comme vu précédemment, Gargamel qui représente le méchant récurent est l'image du juif. La schtroumpfette, quant à elle, symbolise l'idéal de la beauté aryenne dans toute sa splendeur.

Buéno consacre une dernière partie à énumérer les divers éléments renvoyant au totalitarisme dans sa globalité. Il y aborde notamment le pan antidémocratique avec le grand schtroumpf faisant office de gérontocrate tout puissant sans lequel aucune décision ne peut être prise. Puis, parmi ses arguments finaux, il compare la langue des Schtroumpfs à la novlangue développée dans 1984 et visant à brider la langue et par-là même la pensée.

On sort assez décontenancé de la lecture de cet ouvrage. Si cette dernière est agréable et simple, il est à noter que le contenu lui aussi est parfois simple, trop simple. Et on ne sait jamais trop sur quel pied danser avec ce travail d'Antoine Buéno. Car si on en croit l'auteur, il affirme ne pas se prendre au sérieux et pourtant, ce livre ne parvient pas à se départir d'un premier degré parfois franchement malvenu. Par exemple, Buéno nous propose un livre divertissant et pertinent… mais enjoint toutefois, dans son épilogue, le lecteur à demeurer vigilant face à tout type de sujet, y compris ceux qui n'ont pas l'air de se prendre au sérieux. Comme un ultime avertissement moralisateur.

D'un autre côté, cette analyse est présentée comme étant rigoureuse et ne l'est pourtant pas sous bien des aspects. Celle-ci est inégale et nombreux sont les arguments tirés par les cheveux. du reste, certains raccourcis sont un peu effarants pour un « maître de conférence » usant notamment ce genre de syllogisme :
«-majeure : la propagande national-socialiste présente « le juif » comme le pire ennemi du peuple allemand ;
-mineure : Gargamel est présenté par Peyo comme le pire ennemi du peuple schtroumpf ;
-conclusion : Gargamel est juif. »
Ainsi Gargamel représenterait une caricature juive notamment parce qu'il a un gros nez et un physique ingrat qui renverrait au chancre de l'Europe des années 30-40 ? Mais les sorcières, dans leur ensemble, et celles de Walt disney en particulier, ne partagent-elles pas cette laideur ? N'ont-elles pas elles aussi un nez et des doigts crochus ? Est-ce à dire qu'il faut crier à l'antisémitisme partout ?

D'autre part, on compte de nombreuses redites et il est réellement dommage que certaines remarques ne soient pas aussi pertinentes que les référents cités. Les remarques sur les couleurs et les icones sont autant de topos qui peuvent avoir des significations non-politisées. Par exemple le noir a toujours été une couleur renvoyant à l'obscur, au mal et ce genre d'acquis judéo-chrétien est à des milles du racisme soupçonné par Buéno. Est-ce à dire que ses considérations sur la décolonisation belge sont inexactes ? Non, bien évidemment, mais il est dommage de remarquer que le travail n'a été fait qu'en partie. Dommage également de citer Pastoureau sans faire davantage référence à son travail sur les couleurs. Ainsi déplore-t-on les raccourcis et les inexactitudes présentes dans ce livre.

Quoiqu'il en soit, il est difficile d'avoir un avis clairement tranché sur celui-ci, car il se révèle toutefois distrayant et sait même se montrer parfois intéressant.
Enfin, difficile de ne pas s'interroger sur l'efficacité d'une telle polémique alors que « Les schtroumpfs » sort au cinéma cet été. Voici donc une belle occasion de faire parler de soi. Monté en épingle par les média et probablement par l'éditeur, le petit livre bleu n'est pourtant pas un ouvrage si polémique que cela. Il a surtout servi à faire le buzz et à l'auteur de se faire connaître.

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Grande fan des Utopies (littéraires ou non), j'attendais avec impatience la sortie de cette analyse du monde des schtroumfs.

Or, me voilà un peu déçue par les deux premières parties :

- La première n'est que pure conjectures, inutiles à mon sens, surtout lorsque l'auteur cherche à faire des petits hommes bleus un objet d'étude scientifique (au sens biologique du terme) : est-ce que les schtroumfs sont des mammifères ou des reptiles ? d'où leur vient leur couleur bleue ? Cette partie m'a parue un peu ridicule par moments, sans compter que Bueno semble assez imbu de sa personne et s'auto-congratule régulièrement d'être l'unique et le seul à avoir pensé à faire cette analyse...

- La seconde partie est, certes, plus intéressante puisqu'elle s'attache à montrer en quoi le monde des schtroumfs se situe dans la lignée des grandes utopies... néanmoins, pas besoin de Bueno pour comprendre que Peyo trace ici les traits d'une société imaginaire parfaite dans laquelle chacun a sa place et s'y sent bien... un gros effort n'était pas non plus nécessaire pour comprendre que ce pays peut également être considéré comme la métaphore d'une classe dans laquelle le grand schtroumf fait figure de maître...

Je ne remets pas en question le petit livre bleu, mais j'ai l'impression que ce que Bueno a mis des années à comprendre peut être compris assez vite si l'on a l'esprit d'analyse un peu aigisé...

J'attends donc beaucoup des parties suivantes !

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Antoine Bueno a sorti « le petit livre bleu » en 2011, une « analyse critique et politique de la société des Schtroumpfs » comme le vend la première de couverture. L'auteur a décortiqué l'univers des Schtroumpfs sous plusieurs angles : culturel, économique, historique, psychanalytique et même pédagogique.
De bien belles théories qui, j'en suis certaine, raviront là encore tous les amateurs du complot, mais qui restent à prendre très à la légère. Voyons en « le petit livre bleu » un ouvrage divertissant, qui porte un regard différent sur ces petits êtres qui nous accompagnent depuis maintenant plus de 60 ans !
Lien : https://commedansunlivre.fr/..
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Voilà un livre pour le moins original ! le petit livre bleu est une étude sociologique portant sur le mode de vie des Schtroumpfs et leurs personnages les plus célèbres ...
Une autre façon de découvrir ces petits héros bleus.
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