« Gens du voyage », « manouche » pour les qualifications gentilles, » de la graine de vaurien », » des cambrioleurs », « des voleurs de cuivre » pour les pires.
Quand le photographe
Alain Bujak arrive au Camp du Rond (situé dans les Landes), ce sont tous ces mots blessants qu'il amène avec lui. Mais sa rencontre avec les habitants change vite sa perception.
Son rôle est de photographier ce camp une dernière fois avant le relogement des personnes dans un nouveau lotissement. Il va à leur rencontre, les interroge sur leur vécu et leur manière de vivre.
La raison du démantèlement du camp est l'insalubrité qui règne et la proximité d'un aéroport militaire qui entraîne de fortes nuisances sonores, « même les chiens sont sourds ». Mais ces manouches ne veulent pas quitter ces lieux, ils y ont toujours vécu et souhaiteraient y mourir. Ils savent aussi que leur emménagement n'est pas spécialement désiré par les gens du coin. Les préjugés ont la dent dure.
Commence alors le long chemin de la reconstruction d'une identité. Ce ne sont pas seulement des habitations que l'on démantèle mais des familles avec leurs histoires, des maisons qui ont « vécu ».
Donner la voix à des personnes que l'on préfère ignorer et vers lesquelles on a des appréhensions, est encore rare et ce documentaire permet de faire des rencontres touchantes.
Les photographies insérées parmi les dessins rend le tout « vrai ». On s'immerge totalement parmi Marie, David et les enfants.
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