Apporte-moi de l'amour

Pour commencer, la couverture de ce petit livre est géniale et effrayante, contrastée avec le titre du recueil Apporte-moi de l'amour. Cet opus est illustré par Robert Crumb dessinateur-collectionneur de 78 tours de Jazz issu d'une famille de doux-dingues. Ces deux nouvelles de Bukowski sortent de sa prose ordinaire et insiste sur l'absurdité de la vie et la fatalité. Il y a aussi le côté très vulgaire de Hank, comme sa vision de la vie américaine : vulgaire. Pour finir une postface de Jean-Luc Fromental où l'on apprend beaucoup sur Bukowski et Crumb et une biographie qui donne envie de découvrir l'oeuvre entière de Charles Bukowki, homme en marge de la société américaine assumant ses excès et qui voue un amour à la littérature et aux femmes.

Charles Bukowski aux mots et Robert Crumb aux images. Les deux hommes ne se connaissent pas mais ont en commun un univers bien particulier que les éditions 1001 nuits réunissent pour un court recueil de deux nouvelles.

D'un côté, Charles Bukowski, passionné de musique classique avec Bach, Brahms, Beethoven. de l'autre côté, Robert Crumb, auteur du fameux Fritz the cat, passionné de rock, de blues et de 78 tours. Leur point commun, à part le fait d'avoir eu un père autoritaire et castrateur. Ils sont devenus les pères de l'underground, critiquant la religion, le pouvoir avec une défiance envers le genre humain. Apologie de la solitude, du vagabondages, de l'alcool, du sexe, de la lubricité, de la folie.

La première nouvelle Apporte moi de l'amour, met en scène Harry, qui vient rendre visite à sa femme Gloria dans un hôpital psychiatrique. Elle accuse sans cesse son mari de l'a trompé, de sucer des putes. A force de faire des rencontres extra-maritales, elle est devenue folle. En plus, à l'hôtel où il dort, une femme l'accompagne. Innocemment?

Dans la seconde nouvelle, There's no business, il nous présente un comique qui arrive en fin de carrière, car il ne fait rire plus personne. On suit la déchéance de cet homme dans une société dur et injuste. Surtout lorsqu'on sait qu'il va se faire remplacer par un faiseur de bulles qui réalise des pénis avec les bourses.


Une lecture rapide et incisif d'un pessimisme absolue, mais délicieux tout de même. Les dessins de Crumb correspondent à l'univers de Bukowski. Envie d'un peu d'écriture morose loin de l'univers des bisounours, tenté Bukowski, vous n'allez pas être déçu.
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Les fans comme moi apprécieront. Mais objectivement, ces deux nouvelles ne sont pas extraordinaires dans l'oeuvre de Buko.
Les dessins de Crumb sont bienvenus, mais c'est un peu pour les collectionneurs.

Un incomparable sens de la formule, une langue effilée comme un poignard, tranchante comme une lame. Un sens de l'observation et une connaissance profonde des noirceurs de l'être humain. Un regard acéré sur la société blanche étasunienne.
On retrouve tout ça dans ces deux très courtes nouvelles du génial Bukowski mais ça constitue plutôt une petite mise en bouche qu'un plat de résistance.

C'est comme ça que je l'aime, Buk: quand il fait court.
Rien d'insultant ou de méprisant, bien au contraire. Je dis juste que Buk, c'est pas de la bière: c'est de l'alcool fort, très fort. Il a presque un nom de vodka et il se lit comme on la boit: avec un shooter. Imaginez de la vodka dans un saladier. Assez rapidement, vous seriez profondément écoeuré, non? C'est un coup à vomir et à ne plus jamais supporter le mot "vodka". Hé ben Buk, c'est exactement la même chose. C'est à consommer vite, très vite, et avec modération.
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