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3,72

sur 1987 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au risque de passer pour une frustrée, je me lance ...

Alea jacta est

Christine la masculine :
Vingt et un contes plutôt vingt et un portraits au vitriol lancés comme des scuds et je vous assure certains font très «mâles». On m'a conseillé de lire ces nouvelles au second degré et mon côté masculin s'est rapidement exécuté. Comme un voyeur, j'ai maté à travers le trou de la serrure et j'ai adoré. Un mélange de fascination et d'admiration m'a envahi pour cet auteur : son manque de tact qui envoie valser les conventions, son sexisme dérangeant, son franc parlé déroutant, sa violence verbale et sa force d'écriture. Un écrivain provocateur à la verve brutale, sans limite avec un je ne sais quoi de désespoir, de colère et de révolte.

Entre réalités et fantasmagories, mensonges, vérités, divagation et abus d'alcool Charles Bukowski est infecte, détestable, ignoble, exécrable mais délicieusement jubilatoire. Il décrit une Amérique profonde en pleine crise et balance la baise dans la misère et la folie sociale. Il dépasse les limites de l'acceptable, c'est un fait, on l'accepte ou pas mais putain on en demande encore !

Christine la féminine :

Tchhhh, Tchhhh, Charles à nous deux !

Depuis le temps que je voulais me payer ta tête, tu vas t'en retourner dans ta tombe avec tout le respect que je te dois.

Il y a pas à dire, tu ne sais PAS parler aux femmes toi, mais tu sais quoi, ton haleine fétide et ton coup de rien, pardon de rein, qui dure le temps d'un va et vient, merci trop peu pour moi. Je te la fais rapide, comme les lapins : toutes ces femmes, les filles du bordel et du bar à putes, Linda, Sarah et les autres, elles simulaient. Ben oui ! Faut pas abuser non plus, tu ne crois quand même pas que pour 2 dollars, avec ces hommes répugnants dénués de sentiments, elles allaient atteindre le nirvana ? Et oui, Charles, un orgasme, il faut aller le chercher, le désirer, le mériter, l'accepter avec respect, douceur avec un temps soit peu de rêve et d'amour, c'est le prix.

Connais-tu la différence entre un bon et un mauvais vin ? Un bon vin, tu le caresses du regard, tu admires sa robe soyeuse, tu l'humes, ensuite tu le grumes pour augmenter sa température et dans ta bouche quand il présente une bonne longueur, tu fais durer le plaisir et là tu avales par petites gorgés, un délice. Un mauvais vin, tu avales et tu vas gerber. Et bien entre l'amour et la baise c'est la même chose…

Bukowski déteste les femmes ou plutôt il adore ce qui lui sert de vidoir ! Tout y passe, dans le livre j'entends : exhibitions, érections, éjaculations, fellations et quand il n'y a pas de femelles, un whisky, une branlette et au dodo. Les femmes ou plutôt leur con est étalé comme un morceau de viande, dans toutes les positions, sous toutes les coutures, pourvu que ça rentre que ça sorte que ça rentre que ça… Oups ben même pas le temps que ça gicle déjà, rooh !... Bukowski, je te le dis entre quatre yeux, tu es immonde, dégueulasse, abject avec les femmes, un tue l'amour dépourvu de coeur et d'humanité.

J'ai quand même voulu comprendre pourquoi ce laid et odieux bonhomme est devenu misogyne. Je me suis dis celui-là il n'a pas du avoir une enfance douce et heureuse ! Bingo ! Père violent, alcoolique, castrateur et mère soumise et inexistante. Même schéma de construction, il est vrai que pour se construire ce n'est pas l'idéal. Quand on a compris le personnage on comprend son oeuvre, il écrit ses mots comme il les pense pour panser ses maux.

Bon vous aurez compris, j'ai été intéressé par le regard acerbe de Bukowski sur les femmes qui sont sa douleur et toute sa vie. Parfois touchée mais souvent agressée, mon côté féminin et le premier degré l'ont souvent emporté mais je dois admettre une certaine fascination pour son écriture.

Sans rancune Charles ! Bon c'est vrai je me la joue facile, tu ne peux me répondre mais c'est un juste retour des choses après t'être tant vidé. Peut être nous verrons nous dans l'au-delà, tu iras baiser sur ma tombe et moi j'irai cracher sur la tienne.

Au nom du père
Du fils
Du Bukowski

Amen !


Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Ce qui est le plus drôle avec ce recueil de nouvelles, c'est de lire les critiques. Il y a tout et son contraire, et si j'osais le blasphème, ce qui est de mise avec l'auteur, je tenterais un : on croirait une compilation religieuse.
Il doit y avoir au moins une secte Bukowski. Avec du cul, pas de thune et de la crasse. Et au moins une autre qui ne supporte pas.
Depuis Miller et sa trilogie sexus, je n'avais rien lu de comparable.

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Bukowski, c'est un peu une comme une vieille maison délabrée, comme une verrue au milieu d'un lotissement flambant neuf. Une tache. Très moche selon les conventions, car pas entretenue mais elle défie les années malgré les intempéries et on se demande comment!

Pour le raffinement, les circonvolutions pour parler de sexe, d'alcool ou des servitudes organiques, il faudra changer d'adresse! Ce serait comme infliger un ravalement puis un bardage à cette maison qui finalement n'a pas besoin d'embellissement car il se pourrait bien qu'elle soit une sorte de décor underground.

L'ouvrage a un style. le style direct d'un clochard céleste.




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« Harvey a débouché un nouveau litre. On a parlé de Kafka, Dosto, Tourguéniev, Gogol. Tous les emmerdeurs. »


C'est-à-dire que Charles Bukowski n'est pas un emmerdeur, lui. C'est-à-dire qu'il parle de bière, de whisky, de putes et de bastons. Mais en fait, là n'est pas le point nodal - la thématique abordée. La question à se poser à propos de ces passionnants objets d'étude est plutôt la suivante : comment bien en parler ? Même si Kafka, Dosto, Tourgéniev et Gogol racontaient leurs beuveries et leurs partouzes, Bukowski les trouverait sans doute toujours aussi chiants. Quant à lui, il parvient au miracle de ne pas l'être malgré le radotage de thématiques sexuelles et alcooliques qui finissent pourtant rapidement par tourner en rond.


Comment rigoler avec Bukowski ? On peut commencer en ouvrant l'index et en feuilletant au hasard des titres de ses Contes de la folie ordinaire. On aura peut-être envie de connaître la « vie dans un bordel au Texas », de découvrir une étonnante « machine à baiser », de comprendre pourquoi « la politique est l'art d'enculer les mouches » ou de pleurer un peu à l'évocation de l'histoire des « douze singes volants qui ne sont jamais arrivés à baiser ». Ouais mais enfin, tous ces titres n'évoquent pourtant pas le principal objet de mécontentement, de fascination et d'admiration mêlés de Bukowski : les femmes. C'est en cherchant à mettre le plus grand nombre d'entre elles dans leur pieu que les personnages de ces contes s'instruisent le mieux. Ils découvrent des mentalités dérangées –qui se taillade par excès de vanité, qui transforme son homme en gode vivant- et des univers loin de toutes les expériences qu'ils n'avaient encore jamais pu imaginer –ici un zoo lâché en pleine demeure, là le cabinet d'un savant fou qui n'a pas tiré son coup depuis longtemps et qui invente une femmoïde dernier cri. Des femmes partout à en vomir.


« Tous ces noms, toutes ces femmes qui boivent, qui chient, ont des règles, baisent des mecs, se font boucler dans des lit-placards, ça me dépasse. »


Alors, pour décompresser, les personnages de Bukowski s'alignent du pinard, écrivent des journaux underground, se bastonnent ou zigouillent des gens qui l'ont bien mérité. le tout avec très peu de sentiments parce qu'il s'agit de toute façon des dernières activités qui demeurent un tant soit peu intéressantes pour des hommes blasés et revenus de tout le reste. La lucidité n'a pas disparu mais la volonté s'est tarie depuis belle lurette et porte à la résignation. Une résignation sans sentiments, bien sûr.


« J'étais magasinier chez un concessionnaire automobile et j'avais du mal à joindre les deux bouts. Mes seules joies étaient la bouffe, la bière et l'amour avec Sarah. C'est pas ce qu'on appelle une vie bien remplie mais il faut faire avec ce qu'on a. »


Ainsi se succèdent les passages de grand ennui, de baise et de bastons, dans l'égalité la plus indifférente. Charles Bukowski veut se donner l'apparence d'un mauvais garçon stupide et dégénéré, mais sa sincérité ne peut s'empêcher de transparaître dans le moindre dialogue anodin. Il faut savoir lire entre les lignes. On imagine le comptoir d'un bar auprès duquel seraient alignés quelques vieux à la vie décousue, misérable, loin de leurs idéaux, avalant bière sur bière dans le silence ou –pire encore- dans une monotonie agitée de discours à bâtons rompus. Une beigne de temps en temps. Un coup de baise en rentrant. Et c'est reparti pour un tour.


« Maintenant, oubliez-moi, chers lecteurs, je retourne aux putes, aux bourrins et au scotch, pendant qu'il est encore temps. Si j'y risque autant ma peau, il me paraît moins grave de causer sa propre mort que celle des autres, qu'on nous sert enrobée de baratin sur la Liberté, la Démocratie et l'Humanité, et tout un tas de merdes. »


Il n'empêche, qu'il le veuille ou non, Charles Bukowski ne peut s'empêcher d'évoquer les grandes thématiques des emmerdeurs. Il le fait en douce en appuyant bien sur leur absence. Si la liberté, la démocratie et l'humanité disparaissent, ces petits contes de la folie ordinaire deviendront bientôt de plus en plus fréquents. N'est-ce pas un puissant plaidoyer en leur faveur ? A moins que ce ne soit en fait qu'une révélation de leur inutilité. Dans les deux cas, les emmerdeurs n'ont plus de raison d'être.


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Les « contes de la folie ordinaire » sont un recueil de nouvelles écrites par Charles Bukowski entre 1967 et 1972 pour des magazines de genres divers : presse masculine, revues littéraires ou publications alternatives. Pour l'édition française, publiée en 1977, le recueil a été scindé en deux, le présent volume ne comprenant que vingt récits. le titre a été tronqué, celui de l'édition originale est beaucoup plus parlant et n'a pas besoin d'être traduit « Erection, ejaculation, exhibitions and general tales of ordinary madness ». Dommage ! mais on retrouve ce génie de la formulation dans certains titres de contes qui comptent parmi les plus beaux de la littérature mondiale, je cite, par exemple : « Douze singes volants qui ne sont jamais arrivés à baiser ». A noter que les textes ont été traduits par deux piliers de la culture underground en France : Jean-François Bizot et Léon Mercadet.

Il faut balayer d'emblée le Bukowski caricatural qui fit scandale à Apostrophes. La préface de Bizot ne nous y aide pas. Il raconte son entrevue avec l'écrivain et le présente comme un phénomène de foire. le « vieux dégueulasse » ne doit pas masquer l'écrivain et le poète. A la lecture de ces récits, je suis convaincu que Bukowski est un conteur remarquable. Il ne lui faut que deux ou trois paragraphes pour entraîner son lecteur dans une histoire sordide et invraisemblable dans un bouge de Californie ou un lupanar du Texas. Même quand il peine à broder et qu'il rédige une nouvelle poussive avec une histoire complètement insensée, il le fait avec facilité et talent. Je le rapproche de Simenon (que j'adore), qualifié « d'imbécile de génie », qui sans être un puriste du style et sans appartenir à aucune école de la littérature, est reconnu comme étant l'un des meilleurs romanciers du siècle passé. Il s'agit bien de 'contes' puisque le style des textes est très proche de l'oralité. Il livre avec des phrases simples la vie à l'état brut, une réalité crue et violente.

L'existence de Bukowski est la pratique d'une liberté totale, délivrée des convenances morales, en marge de la société, un quotidien qui ne se projette pas plus loin que la nuit à venir ou que les fonds de bouteille. Cette liberté, l'auteur ne la théorise pas, il l'exerce au quotidien et nous l'offre en retour par ses récits. Il vit dans l'instant et dans l'instinct. Bukowski cesse d'être convaincant quand il parle de politique. Interpellé par un lecteur sur ce sujet, il expose son nihilisme (la politique est l'art d'enculer les mouches...) et conclut « maintenant oubliez-moi (…), je retourne aux putes, aux bourrins et au scotch, pendant qu'il est encore temps », autrement dit, il évacue le sujet une fois pour toute.

En lisant ces contes, on comprend que Bukowski ne doit être enfermé dans aucun Panthéon. Il est étranger à la ‘'pleïade'' de la littérature américaine. Il se montre sans concession sur son ‘talent'. S'il connaît ses classiques, il ne cherche absolument pas à rencontrer ses contemporains, et il se montre même très critique envers ceux dont le succès a tari le talent. Quand il raconte sa rencontre avec « André B. », un illustre poète français séjournant en Californie, il vante non pas la qualité de ses vers mais la taille de son sexe et la facilité avec laquelle il enchaîne les partenaires.On sent aussi qu'il n'a aucune sympathie pour les beatniks chez lesquels pourtant il bénéficie d'une petite notoriété. La littérature, pour lui, est plus un moyen de subsistance que de reconnaissance.

Mais qu'est-ce que la folie ordinaire dont il est question dans ce livre? Est-ce la folie d'un pays en pleine guerre froide qui égare des bombes H dans les mers du globe ? Est-ce la folie d'une société d'employés gris et ternes centrés sur leur confort et leurs existences modestes? Ou est-ce la folie de cette faune urbaine, de cette populace noyant sa misère dans l'alcool et le sexe, les copains de boisson, les prostituées, les marginaux et autres originaux fréquentés par Bukowski?

Tous les contes ne sont pas au même niveau. Certains sont fastidieux, d'autres vous marqueront l'esprit. Des passages sont vraiment très drôles, ce qui devient rare. Vous pouvez vous procurer ce recueil et lire deux ou trois contes entre deux lectures de romans froids et poussifs, histoire de respirer, de rigoler ou de vous indigner. Replongez-y de temps à autre, sans suivre d'ordre ou de sens, terminez-le ou non (de toute façon Bukowski s'en foutrait et vous enverrait au diable). Et n'oubliez pas : ces textes sont jubilatoires et il n'y a que ça qui compte.
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La culture du cul, c'est de la culture ou c'est du cul ? C'est con comme question, non ?

Et pourtant, on peut se la poser ma question lorsqu'en visitant un musée, on tombe sur un espace, délimité par des rideaux de velours verts, strictement réservé aux femmes , strictement interdit aux hommes car c'est un espace consacré au mystère féminin voyez-vous ... Je ne vous décrirai pas ce que j'ai vu dans cette salle car toute description pourrait être surprise par un homme (oulala sacrilège !) Attention, une gardienne s'assure qu'aucun homme ne pénètre dans cet espace préservé.

Par contre, lorsqu'on se promène dans les couloirs du musée, on tombe sans problème sur des dizaines voire des centaines de moules de cons (en français, ça fait sens de faire des moules de moules me direz-vous), on se demande s'il est pertinent d'en faire, ailleurs , tout un mystère, du mystère féminin, alors que dans les couloirs du musée, les moules sont exposé.e.s à la vue de tous comme si c'était de la pornographie ... de la pornographie disponible comme sur internet ...

Alors que dans le musée, une gardienne s'assurait de l'impénétrabilité du mystère féminin (oulala c'est tabou), aucune gardienne ne faisait la sécurité à l'entrée d'une salle avec du contenu pour adultes (oulala là c'est pas tabou) , seul un panneau prévenait les familles, les dissuadant d'entrer avec leurs enfants ... mais des familles qui ne savaient visiblement pas lire ne se sont pas abstenues d'entrer avec leur progéniture et je me suis retrouvée dans cette salle un peu malsaine ou étaient exposés des dessins, des cartoons, des peintures, des photographies pornographiques, zooophiles, nécrophiles, pédophiles et cie ... en compagnie d'enfants, et j'en reste traumatisée d'avoir contemplé ça en présence d'enfants ... Et je me souviendrai pendant longtemps de cet enfant de 8-9 ans qui courait dans cette salle en criant à ses parents -Mais pourquoi vous m'avez amené ici ??! - et de la réaction de ses parents qui riaient sous cape tout en continuant de parcourir la salle avec leur gosse qui courait derrière... Et je me souviendrai aussi de cette petite fille fascinée par un flipper alors qu'il y avait dessus des photographies de femmes et de petites filles nues dans le style des photos de Lewis Carroll et la petite fille demandait à l'adulte qui l'accompagnait s'il avait déjà fait ça (question flippante mais je crois qu'elle parlait du flipper).

Bref, c'est plus choquant d'aller au musée que de lire Bukowski.
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Au menu de ces contes : de l'alcool, du cul, des jeunes paumés, des vieux dégueulasses. Parfois à la limite du fantastique, d'autres fois presque autobiographiques : de la « réalité mise en scène », comme Bukowski l'a dit lui-même.

Clairement, je n'aimerais pas l'avoir comme voisin. Ni même voyager en avion assis à côté de lui. L'avoir posé sur les étagères de ma bibliothèque me suffit largement. Et pourtant, on ne peut pas s'empêcher d'éprouver de la sympathie pour Bukowski : parce qu'à côté de lui, tous les autres ont l'air de robots mécaniques sans âme. Lui seul paraît réellement vivant. Et on ne peut que se demander, pendant le temps de la lecture, si ce n'est finalement pas lui qui a raison, et si le vrai sens de la vie, ça ne serait pas de picoler, de baiser tant qu'on peut, de se dire que demain est loin, et qu'on aura bien l'occasion d'y songer un peu plus tard.
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Beurk dégueu le gars... mais on le lit quand même. Sûrement parce que c'est Bukowski.
Car il faut bien reconnaître que son histoire personnelle et son excentricité sont pour beaucoup dans sa renommée. Sans ce vécu sur lequel il s'appuie (violence, alcoolisme, débauche sexuelle, ouais ça vend pas du rêve sa vie...) pour ma part je détesterais ses livres et leur vulgarité. Mais lui, il sait de quoi il parle, du coup sa vie d'oisiveté et ses perversions le rendent presque touchant. Attention, touchant dans son écriture et sa lucidité sur ses vices, parce que niveau humain, il est plutôt à gerber quand même...

Ceci dit je comprend qu'il ait eu du succès tardivement: fallait des sacrées cojones (n'est pas Bukowski qui veut, j'ai du mal à écrire vulgairement, et c'est vraiment casse-couilles ça) pour éditer le bonhomme. Et au passage, les mêmes sacrées cojones pour écrire aussi crûment et proposer le manuscrit. Mais ça, on comprend vite qu'il en a des couilles lui (finalement on s'y fait vite..), vu qu'il en parle toutes les deux pages. Plus de secret sur l'anatomie de monsieur, ni sur ses pratiques sexuelles, et pas de préliminaires s'il vous plait: dès les premières pages, on devient super intime. Cool...
Et de la bibine aussi il en parle pas mal tiens, une arsouille de première le Hank, nourri à la bière. Remarque il n'a pas tort, ça doit sûrement être plus facile d'écrire bourré. Pas besoin de réfléchir, il écrit comme il parle, comme il pense. Faut oser quoi. Et lui il ose.

L'avantage c'est qu'on sait à quoi s'attendre avant d'ouvrir un de ses livres. Vocabulaire cru, sans détour, vulgarité à tous les étages, pas de filtre, pas de censure. Donc on ouvre ou pas, au choix. Sauf que ses écrits sont indispensables pour connaître et comprendre l'homme, donc on se doit de lire ces nouvelles avant de le juger sur son image ou ses frasques télévisuelles. Car aujourd'hui, plus que son talent d'écrivain, il a peut-être davantage marqué les esprits suite à son mémorable passage chez Pivot, ce qui n'est pas sa meilleure pub en soi. D'un autre côté, je crois qu'il s'en foutait pas mal de sa pub...
C'est donc seulement après l'avoir lu qu'on peut affirmer haut et fort qu'il est en effet écoeurant et abject, avec les femmes, ses potes, lui-même et le monde entier en fait. C'est évidemment ce qui saute aux yeux, il ne cherche pas à s'en cacher et assume pleinement sa vie dissolue et sa misanthropie, sans remords. L'écriture devient alors un échappatoire à cette dépravation. Et toute sa force d'écriture réside dans ce simple fait qu'il ne cherche jamais ni à se justifier ni à s'excuser. Il raconte tel quel, à prendre ou à laisser. Brut(e). Et il nous dit zut. Pardon, il nous crache à la gueule serait plus juste.
Bukowski était libre, et faisait ce qui lui plaisait qu'on se le dise.

Bourré oui mais pas con. Finalement Bukowski est peut-être un détestable personnage (peut-être car j'ose parfois croire naïvement qu'il grossit le trait...), mais reste admirable de courage, de réalisme, atypique et toujours fascinant.
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Je redécouvre une quinzaine d'années plus tard ces nouvelles du «vieux dégueulasse» en version audio.

Le Bukowski n'a pas perdu de sa verve et la voix grave et rocailleuse de Denis Lavant colle aux différents personnages, que ce soit Hank ou Charles.

Dans une Amérique poisseuse, souvent en Californie, Buck, quand il ne se met pas en scène lui-même, donne sa voix à tous les paumés, alcoolo, baiseurs et ratés outre-Atlantique.

Bon, les nouvelles sont un peu sans grand rapport entre elles et on tourne en rond autour des mêmes thèmes : l'alcool, toujours l'alcool, le cul, toujours le cul. En toile de fond, le monde des journalistes et des poètes, les naufragés des motels et les travailleurs en usine... Seules deux nouvelles m'ont bluffée et je m'en souvenais déjà de ma première lecture, «le petit ramoneur» et «le zoo libéré».

Alors oui, ce recueil est abject, obscène, minable, sexiste à mort, provoc à souhait ! On y rencontre des trous, du cul, de la merde, du sperme... Mais quand on y regarde de plus près, on y voit beaucoup d'humour, de la poésie et un regard tendre sur ses contemporains laissés en marge.

On aime ou on n'aime pas ! Je fais partie des gens qui aime Bukowski. Sa plume me charme et j'ai une tendresse pour le personnage, pourtant pas fréquentable.

Pour découvrir le Bukowski drôle, je vous conseille «le postier». Mais ne passez surtout pas à côté du grand «souvenirs d'un pas grand chose», sans doute un de mes romans préférés ever !
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Ne pas avoir d'idée préconçue !

J'ai voulu découvrir les écrits de Charles Bukowsky, et sortir, comme on dit ici, de ma zone de confort.

Si vous voulez en découvrir plus sur l'homme et son parcours, faites comme moi allez sur wikipédia.
Enfance pourrie avec un père qui l'a tabassé jusqu'à ses 16 ans avant qu'il ne se rebelle ; et acnée qui a grêlé son visage et son corps , rapport aux femmes par le fait cruellement difficile.

Mais là, il s'agit de son bouquin "Contes de la folie ordinaire" dont le tire original était "Erections, Ejaculations, Exhibitions", tout un programme !

Vingt petites histoires ; n'en ai lu que 5 pour l'instant, mais cela me suffit pour un long moment, reprendrais le reste au fil du temps ; mais là, surdose de grossièretés en tous genres.

Il a quand même, malgré - baise -cul - bite - chatte .... et bières à foison une imagination fertile qui sort de l'ordinaire, même si elle se situe toujours en dessous de la ceinture.

Le sexe, toujours le sexe mais c'est "sa patte" visiblement.

Pourtant, il a écrit de nombreux poèmes. Suis allée en lire 2 ou trois notamment "il y a un rossignol" et "vies de merde" qui m'ont surpris (pas de sexe).

Enfin, pour l'instant j'ai laissé tombé ce livre.
Qu'auriez vous fait à ma place ? (c'est ce qu'il dit souvent à la fin de ses histoires).

Bon, j'y vais.
Je vais aller b..... et boire une bière :))))

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Ai voulu terminé le bouquin.
Voulais voir jusqu'où Bukowski pouvait aller dans ces histoires cochonnes, infectes , dégueus
Violence conjugale pour commencer ;
S'ensuit :
- Vie et mort d'un journal,
- La politique et l'art d'enculer les mouches !
- puis la taule, les taulards, alcool à gogo , dégueulis et sexe en tous genres
- un mariage zen qui finit au mitard après ingurgitation massive d'alcool
- poèmes ! - cuites monumentales et grossièretés à n'en plus finir
- Et le summum !
Carol belle rousse, cinglée, zoophile qu'il mettra enceinte d'un être !
Et là on frise la folie !
Beurk! beurk!
Vais revenir, quand même , à des lectures plus appropriées.



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