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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si t'as ce livre entre les mains, ce n'est certainement pas le fruit du hasard. Tu ne peux pas tomber dessus, comme ça!! Faut le connaître, le chercher, le vouloir... et seuls les inconditionnels de Bukowski peuvent être dans cette démarche! Pas besoin de résumé ni de critique, je dirai qu'une seule chose: JE T'AIME, CHARLES!
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J'aimerais bien devenir Bukowski ! Je ne sais pas si mon souhait est d'écrire comme lui, avec autant de sincérité, d'humour et de rythmes, ou de vivre comme lui, sans le moindre souci, avec toutes ces femmes et boire autant sans penser au lendemain. À chaque fois que je lis un Bukowski, c'est ce qui m'arrive. Je me demande si je ne devrais pas quitter mon boulot pour me lever à midi, picoler, et arrêter de m'en faire avec tous les tracas de la vie. J'me dis qu'il y a surement quelque chose que je n'ai pas compris. Bukowski, lui, a tout compris !

Je viens de terminer Je t'aime, Albert. Un recueil, certainement pas le plus connu, mais comme on les aime, l'univers « bukowskien » tel quel, sans fioriture, avec ses aventures sans queue ni tête. On retrouve un vieil ami, alcoolo, qui nous fait rire et qui nous fait passer une belle soirée.

Je crois qu'on arrive à Je t'aime, Albert, seulement une fois qu'on est accro à ce vieux dégueulasse. Si, jusqu'à là, (à l'exception de Pulp) j'adorais ses livres sans faire aucune distinction, comme on mange à grandes bouchées sans porter attention à ce qu'on engloutit, avec ce recueil, mon regard s'est affuté sur l'oeuvre de Bukowski. Je me demande si je ne devrais pas reprendre tout du début pour saisir les nuances, les légers mouvements, les fixations de l'écrivain qui se déplacent au fil des années.
Dans Je t'aime, Albert, recueil publié dans les années 1980, Hank, Chinaski, Henry est moins présent et surtout, les personnages vont moins souvent au champ de course que dans les autres recueils précédents. Ils tuent des moustiques avec le feuillet des courses et ils mangent sans arrêt des oeufs durs, pas à la coque, ça c'est son père. Si on avait l'habitude de trouver Hank en célibataire endurci (sauf dans women), ici les personnages sont souvent en couple, souvent depuis longtemps, ce qui ne les empêchent pas de faire un détour avant de rentrer à la maison. Si pour la plupart, ils sont poètes ou écrivains, l'une de leurs particularités est qu'ils sont nombreux à vivre aux crochets d'un autre, sans remord, évidemment.

Ces nouvelles ont une place particulière dans l'oeuvre de Buko, parce qu'elles nous laissent entrevoir ce qui arrivera par la suite, avec Pulp, la part de fiction irréelle qui m'a fait personnellement décrocher, mais aussi nous permet de mieux comprendre ce qui venait avant, même si on pouvait s'en douter. Il y a la question de la chance. Les malheurs comme les réussites, pour Bukowski, sont dûes à la chance. On gagne aux courses, on se trouve au lit avec telle femme et pas telle autre, ou simplement, on est encore en vie, tiennent seulement à la chance. On ne peut gagner à tous les coups. Ce qui n'empêche pas d'essayer.

Et une dernière chose que j'ai comprise à la lecture de ce recueil et que je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus, Bukowski l'exprime par l'un de ses personnages, dans la nouvelle La mort du père :
- « Votre père parlait souvent de vous.
- Ah bon ?
- Il disait que vous manquiez d'ambition.
- Il avait raison.
- Vraiment ?
- Ma seule ambition est de ne rien être ; ça me paraît la chose la plus raisonnable qui soit. »
Le pas grand-chose dit bien « rien être » et non « rien faire », la différence, subtile, mérite qu'on s'y arrête un instant, le temps pour se siffler une autre bière ou pour terminer notre bouteille de rouge tord boyaux.
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C'est un recueil de 36 nouvelles généralement assez courtes, parues au départ dans diverses revues puis regroupées sous le titre de « Hot water Music » (Musique de l'eau chaude). Une série de petites histoires toutes simples en apparence, pleines de mélancolie ou de désespérance, dans la ligne des « Contes de la vie ordinaire », « Le postier » et surtout « Journal d'un vieux dégueulasse », mais un cran au dessous. Bukowski décrit de petites scènes de la vie quotidienne de personnages qui lui ressemblent tellement qu'on se demande si ce ne sont pas des tranches de sa propre vie (il utilise son pseudo « Chinaski » ou d'autres) le personnage s'occupe accessoirement de lectures publiques de poésies et d'écriture, mais surtout d'alcool, de femmes et de paris sur les courses de chevaux. Tout est sinistre, glauque et souvent médiocre et se termine parfois carrément dans l'horreur la plus absolue. L'univers de Bukowski est assez terrifiant et n'est pas trop à conseiller si l'on n'a pas le moral ou si l'on cherche juste une lecture pour se détendre. Toutes les femmes sont des putains aux yeux charbonneux et au rouge à lèvre dégoulinant ; tous les hommes des obsédés sexuels ou des gogos…
Mais ce qui sauve le livre, c'est le style si particulier de l'auteur. Bukowski c'est Hemingway en moins verbeux, Céline sans les imprécations et Fante avec encore plus de noirceur et de désespérance. Avec des phrases d'une simplicité limpide, il va à l'essentiel. Il dit tout avec un minimum de mots. Il ne s'embarrasse d'aucune description, d'aucune explication, d'aucune des habituelles finasseries des romanciers de gare, il va droit à l'essentiel et fait mouche à tous les coups. Un petit reproche (je peux me le permettre car on a compris que je suis assez fan du phénomène) : pas mal de nouvelles tombent à plat avec des fins banales ou décevantes, ce qui montre que ces textes devaient être assez « alimentaires ». Si vous ne connaissez pas le génial poète alcoolique obsédé sexuel américain (mort en 1994), commencez plutôt par ses meilleurs titres (cités plus haut). Celui-ci vient en complément. Pour les aficionados.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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« Je t'aime Albert et autres nouvelles » de Charles Bukowski. Des poètes déchus , confits dans l'alcool , accrochés à des femmes bouées de sauvetage dans le naufrage de leur vie . C'est du Bukowski, c'est âpre comme du mauvais vin , violent et désespéré, ce n'est certes pas « me too » compatible …. Mais la poésie fulgure au moment où l'on s'y attend le moins , le rire aussi jaillit des actes absurdes de ces hommes infantiles , de leur trivialité innocente et exaspérée. 36 nouvelles , 36 épaves de vies naufragées ,mais l'essentiel est littérature .
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