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Thierry Beauchamp (Traducteur)
EAN : 9782268064284
237 pages
Les Editions du Rocher (07/02/2008)
4.1/5   136 notes
Résumé :
Publié en 1969, "Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines" est considéré par nombre d'amateurs de Bukowski comme son meilleur recueil de poésie, et même l'un de ses meilleurs livres. Hantés par la figure de Jane Cooney Baker, sa première compagne décédée en 1962, ces poèmes se penchent aussi dans un style poignant et incisif sur le sort des laissés-pour-compte de la société - losers, marginaux, clochards, prisonniers. Qu'il évoque une journée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Triquons à la folie du dé comte d'une mort moche et p(u)éril sans gloire mais tristesse, l'homme moche s'élève la bite au gland à bafouiller, aigri, triste mais amère, le sourire béant au son vulgaire de ses écrits alcoolisés, titubant sans rime, tripotant sans romantisme, le cul affalé entre deux fesses de bois, les deux mains posées sur le saint des seins, la langue qui pue la sueur des prolétaires, la clope et le cancer, de la misère qui s'effluve brulante avec les rats dans les placards à balais, il n'y a que l'amour qui vous remue l'espoir vin d'un cul de sac, la descente généreuse, à gerber dans l'entre jambe d'un espoir vain mais sain et aussi clair qu'un pipi de bière, lumière éteinte , la vermine s'agenouille, grattouille, et la nuit s'est endormie avant la fin de la bouteille…

La crasse brille dans la peine des malheureux et des "mâles torchés", faut pas mélanger les degrés, les six-roses qu'ils se payent à tour d'ivresse, comme des romantiques, faits comme des rats, les yeux ternes, débraillés, quelques grammes d'un salut prochain dans chaque poche, à qui le tour ? la roulette tourne, les fleurs malades sont remplacées par les coups qui saignent du nez et de la bouche, douleurs anesthésiées par les arômes qui piquent la sobriété des oubliés, des « mâles femmés », des dégueulasse qui ne pensent qu'au rien de rien, à la-vie tranchée sur presque tout, santé…

Le soleil se fane, couché à même la nuit, lune immortelle, la bite dedans, la brise au vent qui souffle ses effluves du lendemain, la puanteur nocturne avec ses bêtes humaines qui grouillent, rampantes, bruyantes, il n'y a plus le gout, les odeurs s'endorment dans l'oubli, il n'y a plus âne qui vive dans les troquets de la bile… Faut pas se ménager, faut savoir vivre pour savoir mourir, erreur de la nature, ou la place est déjà prise par le beau et le splendide, par le luxe et le capitalisme, regardez les se pavaner avec leur morale à deux balles, fatigués par leur réussite, épuisés par leurs con-quêtes, coquettes, peinturlurées, les jolies bagousées se promènent dans la démesure, avec leur mal de tête, leurs maux d'amour et leurs souffrances éphémères…

Les ratés dans leur domicile de biture, sautent les salopes qui n'ont queue faire de leurs rides, de leur peau fripée, de leurs seins qui tombent et rampent entre nos doigts jaunis, elles écartent les jambes sans décence, ivre d'envie Bukal, analmorlement déformées par la bestialité des hommes murgés, elle se laissent plonger dans cette folie furieuse d'une vie sans but et sans mépris, juste vivre pour mourir, et mourir pour vivre, mais dans ce sens-là t'es bien bourrée…

Buko c'est l'âme de la déchéance, c'est l'AUTHENTIQUE baroudeur des paumés, des alcooliques de comptoir, j'aime ses écrits, ils puent, ils donnent soif, et ils me parlent, j'en comprends la folie, le sens, l'amour, la haine et tout ce qui va avec… j'ai trop côtoyé les alcoolos dans ma jeunesse, ils ressemblaient à rien, ils titubaient de gauche à droite, la route déserte entre deux, ils jacassaient seuls dans la nuit à la lumière des lampadaires… une clé résonnait dans la porte d'entrée, les paris étaient ouverts sur l'état dépravé d'un paternel à l'équilibre précaire, couché dans un cendrier de gitanes, matelas dégueulasse, sans drap, habillé avec le ronflement nocturne des poètes de la nuit glauque et entre 6 et 14 ans ça vous marque ces enculés.

A plus les copains
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Henry Charles Bukowsky ( 1920 - 1994 ) . Il fera inscrire sur sa tombe l'épitaphe suivante : DON'T TRY ce qui en dit long sur le bonhomme et son rapport à la vie . Ce mec , c'est une gueule ravagée par l'acné et un parcours qui auraient mérité de s'afficher sur grand écran ! Meme si de son vivant , cette idée de biopic l'aurait surement fait marrer...

Une vie tumultueuse passée dans l'euphorie illusoire des champs de course ; traversée d'amours aussi intenses que douloureux ; noyée dans les vapeurs d'alcools qui seront , au final , ses plus fideles compagnons .
Élevé dans un foyer modeste au contact d'un pere violent qui le battra régulierement et d'une mere soumise , il s'en émancipera à l'age de 16 ans , comptant désormais vivre de ce qu'il croit etre sa vocation : l'écriture . Des débuts difficiles dans un pays qui ne l'adoubera jamais , il sera pourtant un acteur majeur de la contre culture Américaine . Les femmes , les clodos , les alcoolos , la misere , les drogués , autant de themes que l'auteur déclinera avec plus ou moins de succes mais toujours en connaissance de cause...Peu de ses écrits furent traduits en Français . Les plus parlants étant , sans doute , Les Contes de la Folie Ordinaire , le Postier ( boulot qu'il exercera par intermittence quelques années , lui permettant ainsi de voir venir financierement et de s'adonner , dans une certaine sérénité , à l'écriture ) et Journal d'un Vieux Dégueulasse . Loser magnifique , provocateur patenté : numéro mémorable de poivrot dragueur chez Pivot qui , pour le coup , sera en parfaite symbiose avec son émission , ne cessant de l'apostropher en vain..La vie de Bukowsky s'apparentera à une bouteille balancée à la mer , ballottée par les flots ( meme si associer eau et Bukowsky apparait totalement antagonique ;), qui n'aura jamais , au final , trouvé la sécurité et la sérénité d'un ilot salvateur . Composant tant bien que mal avec ses démons liquides , il sera toujours en quete de reconnaissance et d'amour . Sorte de Gainsbarre à l'Americaine , ravagé par l'alcool , le désenchantement et la misere , Bukowsky aura vécu , mal , tres souvent , mais toujours fidele à lui-meme...

Lorsqu'il rencontre , à 26 ans , Jane Cooney Baker ( femme de 10 ans son ainée , véritable loque humaine dotée d'une descente et d'un morne passé n'ayant rien à envier à l'auteur ) , Bukowsky ne se doutait pas un instant que celle-ci deviendrait sa muse ; son amour indélébile , de ceux qui marquent au fer rouge . Dix ans de vie commune , une séparation , une douleur irremplaçable . Jane s'éteindra en 1962 , laissant un Bukowsky dévasté . Il n'aura de cesse de la faire revivre au travers ses romans , ses poemes , Les Jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les Collines lui étant amoureusement dédié .

Rien que pour le titre , j'ai eu envie de découvrir Bukowsky le poete .
Mais attention , toi l'amoureux de la rime , le drogué de l'Alexandrin , le fou-fou du dizain , passe ton chemin car Bukowsky , tout comme un certain Jourdain , fait dans la prose , l'allégorie , l'élégie .
Il magnifie la misere , anoblit la tristesse , fait de l'amertume et du regret un douloureux canevas nostalgique qui n'aura de cesse de le ronger . de fait , en lisant ce recueil , il est bien rare que j'ai eu envie de sortir sur le seuil , d'interpeller le voisin pour lui exploser mon bonheur à la face . Bukowski s'appréhende difficilement . J'avoue etre parfois totalement passé au travers...Cependant , il ne fut pas singulier que sa plume m'interpelle , m'amuse et m'attriste . Son propos est noir , son cheminement parfois incohérent ( l'alcool aidant ) mais il fit mouche plus souvent qu'à son tour . On ne peut émettre un jugement sur l'art qu'est la poésie car cette derniere est un ressenti , une émotion de tous les instants qui vous habite ou vous incite à descendre de cheval pour stopper net l'aventure . Pour ma part , j'ai adoré la balade...

Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines , rien que pour ça...
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Quand on apprécie la lumière des poèmes de Bobin, la force parfois douloureuse de ceux d'Hugo ; quand on fond pour la chaleur amoureuse d'Aragon, parfois désespérée et flamboyante de ceux d'Apollinaire ; quand on s'émeut pour la poésie d'Eluard ou de Char, on risque d'être fort décontenancé par les poèmes en prose de Charles Bukowski.
Possible que certains ne les considèrent même pas comme de la poésie et qu'ils veuillent passer leur chemin. Parce qu'il faut bien le dire, Charles ne fait pas dans la dentelle. On aura prévenu…
Ses mots à lui crissent comme un grain de sable entre les dents. Ses pensées sont rugueuses et âpres comme une bouteille de rouge bon marché, un mal de crâne et une nausée persistants après une soirée de soulerie.
Bukowski, c'est l'amer, le cash, le trash. C'est l'argot des rues, les mots crus qui choquent et s'entrechoquent. Il est comme ça. Il s'en fout de ce que tu peux penser. C'est pas trop l'genre à proposer à une mignonne d'aller contempler la fragilité d'une rose, ni d'avoir la larme à l'oeil pour la douceur d'un soir ou le sourire d'une passante. D'ailleurs, chez la passante, faut pas s'leurrer, c'est tout autre chose qui le fait frétiller. Au sourire, sauf s'il est prometteur, il préfèrera le galbe d'une jambe, une poitrine affriolante. Et le voilà qui s'anime !
Mais pour sûr, ça ne lui viendrait pas à l'idée de lui conter fleurette et encore moins de lui proposer un scrabble un soir de printemps. L'amour courtois, Charly, il connait pas. C'est pas du politiquement correct chez lui. Avec lui, c'est tout un ‘'autre'' programme… Faut dire qu'il a d'autres jeux en tête que les mots d'esprit. Et il ne va pas aller par quatre chemins pour le lui dire et arriver (ou non) à ses fins. Et gare à elle, s'il n'arrive pas à ses fins... On vous avait prévenu qu'il ne faisait pas dans la finesse…
Il ne va pas nous raconter que la vie est belle. Non, elle est même cruelle et dégueulasse. le nez dans le ruisseau, il connait, Buko. La dèche, il sait ce que c'est. La violence, les bagarres et les esbroufes aussi avec les autres galériens du comptoir.
Alors, tu voudrais quoi ? Qu'il te fasse des sourires, qu'il te raconte de belles histoires ? Mais, il peut au moins t'offrir une autre tournée s'il est en veine, agrémentée d'une bonne dose d'ironie le plus souvent. Ça colle mieux avec le temps. Parce que ce sont l'alcool, le jeu et le sexe ses chères compagnes, pas toujours délicates, il est vrai, mais au moins fidèles, elles. Et la plus belle de ses maîtresses, c'est l'écriture, celle qui sauve peut-être d'une descente aux enfers irrémédiable (comme la lecture de grands auteurs, son admirations pour certains peintres ou musiciens). Et tant pis pour toi si elle te plait pas, sa p'tite bafouille.
Charley, il est seul, il est saoul, il est soul. Et dans tous ses mots d'une vie et d'un quotidien ordinaire ou pas, on sent la rage et le désespoir, le coeur à vif, l'humeur sombre vagabonde et l'humour noir. Au point où, faut bien se l'avouer, on a besoin d'un peu d'autres choses entre deux poèmes, cinq verres de bière et le postier qui passe pour nous déposer le journal. Il nous faut faire une pause, reprendre son souffle, aller prendre l'air, chercher un rayon de soleil, ou déboucher une autre bouteille... Parce qu'il faut s'accrocher quand même à cette noirceur, à ces idées folles et bizarres, à ces mots qui irritent la peau, parfois plus que désagréablement, de peur de ne pas sombrer nous aussi.
Dans les mots de Buko, y a de l'amour brisé, une désillusion blasée, une entaille profonde. Une solitude et un besoin d'amour criant, hurlant aussi. Les bras d'une femme dans lesquels il aurait pu se reposer. On traverse l'averse glacée des journées tristes et sans fin, et parfois une éclaircie s'annonce. Et les mots tranchants se font plus tendres. Mais quel que soit le temps, Bukowski a la poésie dans les veines. Charles Bukowski a les mots sauvages, énergiques, qui ébouriffent sans peine, arrachent un sourire parfois, fait tressaillir un coeur, et tant pis s'il manque des rimes, il est aussi libre que les chevaux sauvages dans les collines.
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Les détails, à condition qu'on ne les dénigre pas, prouvent qu'une vie apparemment insignifiante vaut quand même le coup d'être vécue. La picole aidant, on revient à la ligne quand on veut. On découvre alors le réseau subtil des significations voilées.
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A dix-sept ans, je rencontrais par le hasard de la vie, l'auteur qui chamboula ma courte existence, qui éveilla ma soif littéraire, j'ai nommé John Fante. Pourquoi parle-je de Fante? Parce que c'est ainsi que je découvris Buko' (pour les intimes), par le biais de la préface de Ask to the dust.

Ainsi, le jeune Buko voyait et même pouvait ressentir ce que j'avais pu ressentir en lisant son oeuvre. Voire même s'en être inspiré dans ses écrits.

Ni une, ni deux je commençais par Contes de la folie ordinaire. Je pense qu'à cet âge là, j'étais plus dans l'émotion. Celle de me dire que je lisais une oeuvre qui aurait déplu à mes parents. J'aimais le cru, la violence qui transpirait dans sa prose, une sorte d'interdit. J'aimais son cri. .

Bien des années plus tard, c'est-à-dire aujourd'hui, je démarrais son recueil de poésie. Buko' se considérait avant tout comme un poète. J'ai la sensation de le (re)découvrir. Je dirais même plus, d'avoir rencontré l'homme. Et l'homme que j'y ai croisé m'a chamboulée et touchée.

Dans les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, les thèmes des poèmes sont variés. Allant des poèmes-histoires, aux poèmes écrits les soirs de beuverie, - j'ai été saisie par d'une image, celle de lui, accoudé sur une table, un nuage de fumée, les cadavres de bouteilles à ses pieds-, aux poèmes plus intimes, notamment ceux pour Jane. On y croise toujours, les thèmes chers à l'auteur: le sexe, l'alcool, les femmes mais on y croise aussi des textes empreints d'une profonde tristesse et de mélancolie.

Et ce sont ces derniers qui m'ont fait entrevoir l'homme. Une oeuvre à découvrir, indispensable pour saisir toute la complexité et la richesse de l'écrivain.

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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Un poème est une ville remplie de rues et d'égouts
remplie de saints, de héros, de mendiants, de fous,
remplie de banalité et de bibine,
remplie de pluie et de tonnerre
et de périodes de sécheresse, un poème est une ville en guerre,
un poème est une ville demandant à une horloge pourquoi,
un poème est une ville en feu,
un poème est une ville dans de sales draps
ses boutiques de barbier remplies d'ivrognes cyniques,
un poème est une ville où Dieu chevauche nu
à travers les rues comme Lady Godiva,
où les chiens aboient la nuit et chassent le drapeau ;
un poème est une ville de poètes,
la plupart d'entre eux interchangeables,
envieux et amers...
un poème est cette ville maintenant
à 80 kilomètres de nulle part,
à 9h09 du matin,
le goût de l'alcool et des cigarettes,
pas de police, pas de maîtresses, marchant dans les rues,
ce poème, cette ville, fermant ses portes,
barricadée, presque vide,
mélancolique sans larmes, vieillissante sans pitié,
les montagnes rocheuses,
l'océan comme une flamme lavande,
un lune dénuée de grandeur,
une petite musique venue de fenêtres brisée...

un poème est une ville, un poème est une nation,
un poème est le monde...

et maintenant je colle ça sous verre
pour que l'éditeur fou l'examine de près,
et la nuit est ailleurs
et les dames grises indistinctes font la queue,
les chiens suivent les chiens vers l'estuaire,
les trompettes font pousser les gibets
tandis que de petits hommes enragent contre des choses
qu'ils n'arrivent pas à faire
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les requins

les requins frappent à ma porte
et entrent et demandent des services ;
les voici qui soufflent dans mes fauteuils
en examinant la chambre dans ses moindres détails ,
et ils exigent des actes :
de la lumiere , de l'air , de l'argent ,
tout ce qu'ils peuvent grapiller :
de la biere ,des cigarettes , des demi-dollars , des dollars ,
des pieces de cinq et dix cents ,
et tout ça comme si ma survie était assurée ,
comme si mon temps n'était pas compté
et que leur présence avait de la valeur .

ouais , nous avons tous nos requins , j'en suis sur ,
et il n'y a qu'un moyen de s'en débarasser
avant qu'ils ne vous dévorent vivants :
arretez de les nourrir ; ils trouveront un
autre appat ; ça fait bien douze fois
que vous les engraissez -
à présent balancez-les
à la mer .
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Liberté

il a bu du vin toute la nuit du
28 et il n'a pas arrêté de penser à elle:
sa façon de marcher, de parler et d'aimer
sa façon de lui dire des choses qui semblaient sincères
mais ne l'étaient pas, et il connaissait la couleur de chacune
de ses robes
et de ses chaussures— il connaissait la forme et la courbure de
chaque talon
aussi bien que la jambe qu'il modelait.

et quand il est rentré, elle était encore sortie et
reviendrait encore avec cette puanteur spéciale,
et c'est ce qui s'est passé
elle est revenue à 3 heures du matin
aussi sale qu'une truie bouffeuse de merde
et
il a pris le couteau de boucher
et elle a hurlé
en se réfugiant contre le mur du meublé
d'une certaine manière toujours jolie
malgré les relents d'amour
et il a fini son verre de vin.

cette robe jaune
sa favorite
et elle a encore hurlé.

et il a brandi le couteau
a débouclé sa ceinture
a déchiré l'étoffe devant elle
et s'est coupé les couilles.
et il les a prises dans sa main
comme des abricots
les a jetés dans la cuvette des W.-C.
en tirant la chasse d'eau
et elle n'arrêtait pas de hurler
et la pièce est devenu rouge

MON DIEU OH MON DIEU
QU'AS-TU FAIT ?

et il était assis là pressant 3 serviettes
entre ses jambes
sans plus se préoccuper de savoir si elle était
encore là
portait du jaune du vert ou
n'importe quoi d'autre.

et pressant d'une main et soulevant
de l'autre il s'est versé
un autre verre de vin.

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un truc vraiment horrible,
c’est
de se retrouver au lit
nuit après nuit
avec une femme que l’on n’a plus
envie de baiser.

elles vieillissent, elles ne ressemblent plus
à rien -elles ont même tendance à
ronfler, à perdre
leur entrain.

alors, dans le lit, il arrive qu’en se retournant,
vos pieds touchent parfois les siens –
bon sang, c’est affreux !-
et la nuit est là dehors
derrière les rideaux
qui vous enferme ensemble
dans la
tombe.

et le matin vous allez dans la
salle de bains, passez dans le couloir, parlez,
tenez des propos bizarres sur des œufs frits et des moteurs
à démarrer.

mais assis face à face
il y a 2 étrangers
fourrant des toasts dans leurs bouches
brûlant leurs têtes et leurs tripes douloureuses avec du
café.

dans 10 millions de foyers en Amérique
c’est la même chose :
deux vies desséchées s’appuyant l’une sur
l’autre
et nulle part où
aller.

vous montez dans la voiture
vous vous rendez au boulot
et là-bas il y a encore plus d’étrangers, la plupart
maris et femmes de quelqu’un
d’autre, et à côté de la guillotine du travail, ils
flirtent et plaisantent et se pincent, et parfois même
réussissent à aller baiser en vitesse quelque part-
ils ne peuvent pas le faire chez eux-
puis ils
retournent chez eux
en attendant Noël ou la fête du travail ou
dimanche ou
quelque chose.
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Restes

tout va bien puisque je ne suis pas encore mort
et les rats s'activent entre les canettes de biere ,
les sacs en papier s'emmelent comme des petits chiens ,
et ses photographies sont collées sur une peinture
à coté d'un Allemand mort et elle aussi est morte
et il m'a fallu 14 ans pour la connaitre
et s'ils me donnent 14 années de plus
je la connaitrai encore mieux...
ses photos collées sur le verre
ne bougent ni ne parlent ,
mais j'ai quand meme un enregistrement de sa voix ,
et elle parle certains soirs ,
de nouveau elle-meme
si réelle qu'elle rit
qu'elle dit les milliers de choses ,
la seule chose que j'ai toujours ignorée ,
qui ne me quittera plus :
j'ai eu l'amour
et l'amour est mort ;
une photo et un morceau de scotch
ne sont pas grand-chose , ai-je appris sur le tard ,
mais donnez-moi 14 jours ou 14 années ,
je tuerai tout homme
qui osera toucher ou prendre
ce qui reste .
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