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Critique de SBys


Un nouveau recueil de Bukowski.
Des poèmes pour les morts et les vivants.
Des poèmes inédits ou publiés dans d'obscurs magazines, conservés dans des collections privées. Un régal comme toujours.
Des poèmes écrits au début des années 1960, jusqu'à sa mort, avec un premier poème envoyé par fax. Rassemblés de manière chronologique, les poèmes donnent un aperçu de la vie du bonhomme, un peu comme avait tenté de le faire Avec les damnés, mais en beaucoup mieux, selon moi. D'une part, on n'a pas le sentiment (comme avec les damnés) que les éditeurs ont opéré une censure qui cherche à montrer Buko sous son meilleur jour. D'autre part, lorsque Chinaski nous écrit un poème à la fin de sa vie et qu'il nous parle de sa jeunesse, et bien, il a la langue d'un vieux dégueulasse avec 70 balais au compteur, et non plus celle acerbe d'un jeune homme désespéré à trier du courrier à la poste et qui cherche à sauver sa peau.

Henry le dit lui-même à l'un de ses lecteurs qui aimerait bien « vos trucs d'avant » : «toutes les embrouilles avec les femmes [...] toute la dinguerie, les bagarres dans les ruelles, les descentes de police.» Henry Chinaski lui répond qu'il ne peut tout simplement pas, il n'est pas un imposteur. Il écrit ce qu'il vit, de manière plus ou moins véridique, alors il ne peut laisser entendre qu'il vit toujours dans un taudis en carton, à 1,25$ la semaine, sans éclairage, sans chauffage, alors qu'il se trouve bien au chaud, avec sa femme Linda et ses nombreux chats. Il ne peut tout simplement pas.

C'est pour cette raison que Tempête pour les morts et les vivants me semble si précieux. En plus de revoir de manière condensée l'ensemble de ses lubies : les femmes, les courses de chevaux, son amour pour Dostoïevski, Anderson, Fante, McCullers, la musique classique et j'en passe, il nous montre que même si Buko change de milieu, sort de sa misère, et bien, son style, son regard sur la vie, son écriture restent les mêmes. Une authenticité du début à la fin. Chapeau bas !
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