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EAN : 9782757853436
320 pages
Points (18/06/2015)
3.62/5   13 notes
Résumé :
Muharem fuit la ferme où il travaillait et son propriétaire, un paysan cruel, n'emportant avec lui que son coq. Sur son chemin, il prend part aux festivités du mariage de la femme dont il est secrètement épris. Pris de boisson, les autres convives veulent s'en prendre à son coq et à Muharem lui-même. Le jeune homme doit à nouveau s'enfuir, l'animal sous le bras.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Mes amis quelle noce!
Apparemment les habitants de l'ex-Yougoslavie (ici c'est le Monténégro) ont un certain goût pour la fête fantasmatique et cruelle.
Un jeune homme, Muharem, promène son coq sous le bras, son seul compagnon, et arrive par hasard dans une noce.
Kaïitsa, le jeune marié, rechigne à son mariage et préfère vagabonder dans les prés.
Ivanka, la mariée plus très jeune, solide comme une tour, observe tout avec distance et pense à ses intérêts.
Ilïia, le vieil oncle de Kaïitsa qui a organisé ce mariage sent arriver sa fin.
Il y a aussi deux vagabonds, torturés par la faim, mais qui regardent la noce de loin, deux fossoyeurs complètement imbibés qui ne savent où enterrer le cadavre musulman qu'ils trimbalent, Mara la folle qui fait voler les graines de pissenlit, avant de se mêler à la noce, pour son malheur.
Tous ces personnages sont torturés par la hantise de ne pas exprimer ce qu'ils ressentent, et expriment donc l'inverse, ce qui fait souffrir tout le monde.
Tout le monde, sauf la foule des noceurs, qui dans leur ivresse épique s'amusent cruellement aux dépens de Muharem et de son coq.
Un conte cruel, d'où le fantastique n'est pas absent et où les secrets les plus enfouis remontent à la surface. Les humains ne se font pas du bien, mais la personne à laquelle ils infligent le plus de douleurs c'est encore eux-mêmes. C'est très bien vu et exprimé dans une langue flamboyante.
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Quel livre et quelle ambiance tellement particuliers !
L'auteur nous y présente des personnages haut en couleurs et nous fait une sacrée description de ce petit village du Monténégro. Il a très bien su planter le décor. Nous avons l'impression de suivre une farce tout au long du roman, il y a des situations absurdes et il y a surtout une méchanceté gratuite envers les plus faibles qui me met hors de moi.
J'ai beaucoup aimé les va-et-vients entre différents personnages, nous faisons un bout de chemin avec quelques-uns, retournons ensuite avec les autres : les deux vagabonds, Mara la folle, les deux "charognards", le vieux Iliïa et bien sûr Muharem, tenant son fameux coq.
J'ai été surprise par cette atmosphère si particulière, cette chaleur ambiante, une vraie canicule, et surtout par la pauvreté régnante : la plupart des gens ne possède presque rien, ils sont vêtus en haillons, et chose étrange qui ressort : ils semblent tous être très laids.
L'égoïsme et la méchanceté humaine apparaissent ici dans toute leur "splendeur", et ce qui m'horripile le plus est le fait que la pauvre victime pense que ce qui lui arrive est méritée. J'ai beaucoup aimé tout de même le destin de ce coq qui est une très belle métaphore.
Ce fût donc une lecture fort surprenante mais agréable !
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Le coq rouge, de Miodrag Bulatovic, a attrapé mon regard dans la librairie de mon quartier ; sa belle couverture ainsi que la préface de Mathias Enard m'ayant convaincue qu'il fallait oser s'attaquer à « ce roman très balkanique, de bruit et de fureur, qui avait de quoi effrayer le bourgeois » lors de sa parution initiale, en 1963, en France.

Et quel ouvrage ! J'emprunte cet extrait du chapitre XII pour le résumer : « Une fuite sans retour, un chemin vide sans consolation, sans espoir ». Dans un huis-clos infernal, des scènes grotesques, absurdes et crues mettent à nu quelques personnages dégénérés, qui se débattent face à la mort, face à la vie, face à la violence, à la pauvreté, à tout.

Ce roman est indescriptible. Il fait partie de ces oeuvres rares, qu'on ne referme jamais tant les sensations qu'il provoque nous accompagne des heures durant. Ce roman est incompréhensible, au lecteur lambda qui peine à trouver un sens à ce qu'il lit, à ce qu'il sent, et pourtant, on y revient. Serait-ce un plaisir pervers ? Je n'en sais rien, mais les 305 pages se dévorent, nous dévorent et je peux que vous encourager à vous laisser tenter par cette expérience de lecture hors-norme.
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Une écriture particulière. Entre fièvre et alcool. Un récit halluciné. On pense à Kusturica et aux “Temps des Gitans”.
Un voyage dans un monde parallèle où les opposés sont peut-être la réalité. Écrit en 1959!
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il avait envie d'en finir avec cette vie mesquine, en ouvrant d'un coup de couteau son gros corps pourri, envie de se perdre, de s'oublier dans des souffrances surhumaines, dans le dégoût, un dégoût horrible de lui-même, de sa vie sordide et fausse, et du monde qui l'entourait. Quelques verres de rakia suffisaient pour lui faire ressentir ce qu'il ressentait maintenant : un froid soudain et un vide dans le coeur, une brume sanglante dans son gros crâne, et le spectacle, à portée de main, de toute cette hypocrisie.
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Il passa une éternité: des milliers d'instants en poussière. Ils étaient si serrés l'un contre l'autre, qu'ils rêvèrent le même rêve: ils n'avaient qu'un seul coq pour eux deux. Les hommes avaient des cous très gros, des bras très longs et des yeux avides. Le coq rouge échappait à la foule ivre, ne se rendait pas. Les hommes le menaçaient avec des armes, et eux deux se jetaient à leurs pieds : braves gens, disaient-ils, braves gens; ne nous prenez pas notre coq, ne nous laissez pas sans notre coeur; Les hommes ne comprenaient rien et ils gémissaient: braves gens, si vous nous le prenez, vous nous prenez tout. Heureusement, les hommes ne comprenaient toujours rien: le coq s'enfuyait à tire d'aile et chantait...
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Eh bien, moi, il me semble que le cœur ressemble à un coq, chuchota Petar. A un grand coq rouge. Et la vie dure aussi longtemps que ce coq chante.
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