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Critique de pgremaud


Peut-on imaginer un endroit aussi perdu que cette île de St-Kilda ? C'est une terre tellement éloignée et inhospitalière qu'on se demande ce qui a pu pousser des hommes à s'y installer !
C'est un peu comme pour certains villages isolés de montagne, je pense par exemple à Derborence. Mais, en montagne, malgré tout, on peut quand même essayer de redescendre en plaine quand on se sent oppressé par le poids des sommets ! A St-Kilda, pas de possibilité de fuir puisque l'île n'est visitée par un bateau que deux fois par an.
Pourtant des familles vivent ici depuis des générations, soumises à l'autorité d'un lord écossais lointain, mais qui rappelle régulièrement son pouvoir, et du pasteur qui régit leur vie quotidienne. Elles survivent plutôt, se nourrissant des maigres produits de la terre, de l'élevage des moutons et des oeufs des oiseaux de mer. A part quelques individus, personne ne pense que c'est peut-être mieux ailleurs.
Cela change à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. En 1852, une trentaine de St-Kildiens partent en Australie. Malgré des passages de touristes, personne ne s'installe sur l'île dont la population baisse. En 1930, lors d'une réunion, miss Barclay, l'infirmière installée depuis quelques années, convainc les habitants qu'il serait préférable de quitter l'île. le 31 mai, les trente-six derniers habitants écrivent donc une lettre au gouvernement pour pouvoir partir de St-Kilda.
C'est cette scène que nous présente le narrateur pour ouvrir le roman. Puis la narration fait de fréquents allers-retours entre cette année 1930, notre époque et différents moments de la vie de St-Kilda, avant de se clore au moment où les habitants quittent définitivement l'île trois mois après la scène du début.
Nous pouvons donc assister à différents épisodes de la vie de la communauté sur place, avec souvent des moments très durs ou avec la présence forte et contraignante des pasteurs. Nous suivons des habitants de l'île qui essaient d'émigrer vers l'Australie et qui parfois reviennent. Nous accompagnons le narrateur et sa compagne qui font partie d'un visage touristique sur l'île et qui découvrent les témoignages de sa vie passée.
Puis nous revenons à St-Kilda en 1930 pour suivre les préparatifs du départ des habitants et quand nous refermons le livre, comme eux, nous gardons une dernière image, celle d'un “doux adieu sans fin, jusqu'à ce que l'île, là-bas, tout au fond, ne soit plus qu'une tache, puis un point,, une poussière, puis s'efface derrière l'horizon d'un bleu sans pitié.” Finalement, nous sommes peut-être devenus des St-Kildiens... et nous avons de la peine à quitter "notre" île !
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