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EAN : 9782809432305
520 pages
Panini France (05/06/2013)
3.69/5   29 notes
Résumé :
Alors que les bûchers de l'Inquisition embrasent l'Europe, une jeune esclave africaine, Awa, se voit forcée de devenir l'apprentie d’un nécromancien. Après que celui-ci l'a affligée d’une effroyable malédiction, elle découvre que son salut réside, peut-être, dans un grimoire que son professeur a caché quelque part au cœur de ce continent en proie à la guerre et à la superstition.

Au cours de sa quête, elle rencontrera le peintre Niklaus Manuel Deutsch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Après un premier roman détonnant (« La triste histoire des frères Grossbart »), voilà que Jesse Bullington revient avec « Danse macabre », ouvrage tout aussi original et réussi que le précédent. Nous voici donc parti aux côtés de la jeune Awa, sorcière mauresque en quête d'un moyen de rompre la malédiction jetée par son ancien maître nécromancien. Il faut avouer que niveau scénario, l'auteur ne fait jamais dans le classique ou la facilité, et là encore cela fonctionne à merveille. Les personnages, quant à eux, sont loin d'être des modèles de vertu, et c'est ce refus de tout manichéisme et cette ambiguïté qui règne tout au long du roman qui les rend particulièrement attachants, à commencer par le protagoniste, dont l'auteur est parfaitement parvenu à retranscrire les dilemmes et les tourments intérieurs. Les personnages secondaires ne sont toutefois pas en reste et possèdent eux-aussi une personnalité bien fouillée, qu'il s'agisse de Manuel, artiste-soldat un peu trouillard mais incroyablement généreux, ou de Monique, géante au grand coeur, tour à tour forgeronne, mercenaire, tenancière de bordel... le style très percutant et impeccablement rendu par la traduction participe également beaucoup à la réussite de ce roman et donne lieu à des dialogues savoureux, bourrés de jurons, d'argot et d'expressions farfelues qui rendent la lecture très vivante et plaisante.

Comme dans son roman précédent prenant place au Moyen-Age, Jesse Bullington brosse ici un très beau portrait de l'Europe du XVIe siècle à propos de laquelle il s'est de toute évidence abondamment documenté (comme le prouve d'ailleurs la conséquente bibliographie proposée en fin d'ouvrage). Naissance de la réforme protestante, essor de l'Inquisition dans les pays du sud de l'Europe, chasse aux sorcières, émulation artistique sans précédent, importantes découvertes médicales..., tout les éléments caractéristiques De La Renaissance sont là en toile de fond et participent à la totale immersion du lecteur dans cette époque passionnante et tourmentée. Les connaisseurs ne manqueront également pas d'être ravis de reconnaître certaines figures historiques bien réelles et particulièrement représentatives de cette période, qu'il s'agisse du médecin-alchimiste Paracelse ou encore de l'artiste Niklaus Manuel Deutsch. Sans oublier que le roman donne aussi l'occasion au lecteur d'en apprendre davantage sur des sujets généralement peu exploités tels que la nécromancie, le pillage de tombe (thème décidément cher à l'auteur !), l'homosexualité féminine, la condition des Maures résidant en Europe après la Reconquista...

« Danse macabre » est incontestablement un très bon roman et Jesse Bullington un auteur à suivre ! A ceux qui auraient apprécié l'ouvrage et qui souhaiteraient prolonger un peu le plaisir, je vous conseille d'aller admirer certaines des principales oeuvres de Niklaus Manuel Deutsch dont il est fait question dans le roman, notamment « La jeune fille et la mort » et « Le jugement de Pâris ».
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Ah le pouvoir de faire danser les morts ! de discuter avec les esprits, d'avoir des esclaves immortels ou presque et vraiment corvéables à merci. le rêve quoi, non ?
Non pas pour Awa, jeune esclave africaine, devenue malgré elle l'apprentie d'un nécromancien vieux de plusieurs siècles. Et le voilà qu'il lui lance en plus une malédiction, qu'elle a 10 ans pour conjurer. Si elle peut. Et elle est très mal partie. Des années de quêtes infructueuses dans les cimetières, puis des années infructueuses comme infirmière de bordel (la seule au monde à savoir guérir de la petite vérole : le rêve de toute mère maquerelle). Puis l'illumination.
Mais ne croyez pas qu'elle fut seule, non : une arquebusière Hollandaise et homosexuelle et un peintre Suisse l'escortent, la soutiennent, la poussent à vivre.
Des ennemis acharnés et souvent décharnés. L'inquisition et le racisme seront aussi sur sa route.
Ca dépote, ça sent souvent le cadavre pas très frais (sans parler de la crasse dans cette Europe qui regarde l'hygiène avec suspicion) Vraiment, j'ai passé un très bon moment en compagnie d'Awa, jeune esclave violemment affranchie qui découvre le monde et tachant d'y rester, puisque finalement on s'y amuse bien. Tout cela ne sera pas de tout repos, n'ira pas sans crise et sans découragement. Mais l'écriture allègre, les caractères trempés des personnages, leur humanité font que l'on veut qu'elle réussisse. Nous font aimer cette petite jeune femme à la recherche d'elle-même.
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Attention, livre à l'ambiance noire, très noire : l'impression d'une lecture morbide vous reste derrière les paupières longtemps après avoir refermé l'ouvrage. Paradoxalement c'est aussi un hymne à la vie, à l'amitié et à l'aventure. Une lecture fascinante, dérangeante dans le monde des nécromanciens. le premier chapitre d'introduction avec Boabdil ne m'avait pas emballé, ni les traces de langage ordurier mais une fois que les "hommes d'os" viennent enlever notre future héroïne, Awa, on est plongé dans le récit. Awa est sous la coupe d'un nécromancien qui veut faire d'elle son esclave, son élève puis finalement se révèle avoir un plan diabolique à son encontre...il lui réserve un sort pire que la mort.
Awa est une héroïne qui se révèle pleine de ressources et qui a la sympathie du lecteur car elle se pose souvent des dilemmes moraux. Forcée d'apprendre l'art de ressusciter les morts, elle préfère demander aux éléments et aux morts ce qu'ils souhaitent qu'elle réalise plutôt que de les contraindre. Malgré cela, elle fera une énorme erreur en tant que débutante en voulant ressusciter Omorose, une très belle femme dont elle est amoureuse. Celle-ci l'accusera, à juste titre, de l'avoir violée et sa haine la poursuivra. La culpabilité d'Awa ne trouvera d'expiation que lorsqu'elle avouera ce crime à son ami Niklaus.
L'amitié avec Niklaus est un moteur de l'action et nous donne de magnifiques pages de philosophie. Tout particulièrement lors de leur rencontre, lorsque celui-ci explique sa conception de Dieu. Awa est heureuse de rencontrer quelqu'un qui pense par soi-même.
Certaines scènes à vous glacer le sang resteront longtemps en mémoire : la fuite d'Awa et le brouet que le nécromancien lui fait manger pour la punir, la "mort" du manipulateur, la fameuse scène de danse macabre dans le cimetière ou encore l'attaque de la hyène. Des images viennent hanter nos pensées. La force de l'écriture tient à la fois de ces évocations morbides persistantes et de la complexité du récit enchâssé. Avec brio l'auteur nous fait suivre le présent d'Awa (ses aventures avec Niklaus et Monique, la géante ordurière) et son histoire passée.
Un roman puissant, à conseiller aux adultes avertis.
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Danse Macabre allie habilement le fantastique, l'horreur, l'historique et l'épique.

Ce récit d'aventure est une réussite, assez unique en son genre. le suspens et le rythme de l'histoire son soutenu, avec fort peu de moment de battement et l'alternance dans les chapitres des époques où des point de vu fait que l'on lit très vite cette histoire extremement riche, parfois très sombre mais toujours réaliste.
Les personnages sont admirablement battis et l'auteur ne céde à aucune facilité pour les rendre plus attachants. Je déplore légèrement la présence trop épisodique de Paralese qui m'a beaucoup plus.

Un très bon roman qui sort vraiment du lot.
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Même si j'affectionne les thèmes de l'inquisition, des sorcières et de la nécromancie, je n'ai pu trouver satisfaction dans ce livre. L'histoire débute avec une écriture de l'auteur particulièrement soutenue, et de l'humour. Mais, tout se dégrade au fur et à mesure : c'est de plus en plus vulgaire, dans le style ou dans l'histoire (j'accepte que des personnages soient grossiers, mais dans ce livre, cela devient parfois insupportable). le thème principal est la nécromancie : il est bien mis en avant avec des sortilèges, grimoires, potions, etc. J'ai bien apprécié... Mais répéter les scènes de nécrophilie avec des détails crus n'apporte rien de plus à l'histoire, à part de dégouter et d'empêcher réellement de se plonger dans le récit.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
10 juillet 2013
Ce n’est pas la « quête » en elle-même que l’on retiendra avant tout, mais bien l’atmosphère de ce récit crépusculaire, qui n’hésite pas à multiplier les visions grotesques, au sens propre du terme, pour mieux nous entretenir de la morale ou de l’amitié, entre autres sujets.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
-La plupart des cadavres que j'ai dessinés n'étaient pas aussi morts, dit Manuel en choisissant un corps sur lequel se concentrer. Et puis cette commande sera une Danse Macabre.
-Oh, tu aurais du me le dire. Je peux leur demander de faire ce que tu veux.
Avant que Manuel n'eût pu évoquer la remise aux goûts du jour des thèmes médiévaux et la symbolique de la mort en tant qu'image artistique, les quatre cadavres se mirent par deux et commencèrent à danser. La seule danse que connaissait Awa était une gigue andalouse syncopée que le chef des bandits lui avait apprise. Les diriger tous les quatre lui demanda un tel effort de concentration qu'elle remarqua que Manuel lui parlais uniquement lorsque ce dernier lui secoua le bras. A ce moment, les morts avaient trouvé leur rythme et n'avaient plus besoin de ses instructions. Cependant que les deux vivants discutaient à voix basse, les corps virevoltaient dans le cimetière, envoyant les jambes en tous sens et bondissant sur les pierres tombales. 
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Je ne suis pas une sorcière. Ou peut-être que si. Lui préférait le terme de « nécromancien », mais je crois comprendre qu'il n'y a guère de différence entre les deux, alors ce sera « sorcière » si tu veux. Bruja, thaumaturge, magicienne, enchanteresse, sorcière nécromancienne, démoniste, c'est du pareil au même : je sais ranimer les morts, et je sais leur ordonner d'accomplir ma volonté. Je sais parlementer avec les esprits, les démons, et je peux tuer n'importe quel être vivant d'un simple contact.
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