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EAN : 9782369120087
160 pages
Ici même (26/11/2014)
3.81/5   36 notes
Résumé :
Un roman graphique bouleversant sur le destin d’une famille ravagée par la politique et l’histoire.
1975. Peter Bunjevac, serbe nationaliste exilé au Canada, vit à Toronto avec sa femme et leurs trois enfants. Il appartient à une organisation anticommuniste qui milite pour l’indépendance de la Serbie. Sa femme, soupçonnant la nature de ses activités militantes et craignant pour la sécurité des enfants, décide de retourner en Yougoslavie. Elle persuade Peter d... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'histoire de la Yougoslavie est complexe, je ne suis pas sûre de bien comprendre toute la subtilité  des differents mouvements politiques. Cela n'enlève en rien la profondeur du message de "Fatherland" qui montre très bien la déchirure  d'un couple au nom des convictions politiques, des croyances, en fonction de sa propre histoire familiale.
Le graphisme colle parfaitement bien au texte. le procédé ressemble à la technique du pointillisme,  tout en noir et blanc ,ce qui donne une certaine rigidité,  une rigueur qui sied parfaitement à l'ambiance décrite.
Peter, serbe nationaliste est exilé au Canada avec sa femme, ses 2 filles et son fils. Il milite pour l'indépendance de la Serbie et contre Tito. Par peur des actions anti communistes de son mari, sa femme part avec ses filles en Yougoslavie en laissant leur fils puisque Peter refuse de le laisser partir.
Leur séparation de soi-disant 15 jours sera définitive.
Nina Bunjevac raconte, à travers cet album, l'histoire de son père et l'Histoire de la Yougoslavie qui est, je me répète, complexe.
Cette bande dessinée est réussie, didactique, nous avons des cartes qui nous aident à comprendre les événements géopolitiques qui restent, pour moi je dois l'avouer, assez flous. Cet album est d'une grande richesse et soulève finalement une question centrale, comment devient-on ce que l'on est ?ce que l'on pense ? sommes-nous le fruit de nos parents ? de leur histoire ? de l'Histoire ?
C'est une BD qui va me permettre de renouer avec un ami de longue date avec qui j'aimerais échanger sur ce témoignage...
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Je comprends pourquoi cet ouvrage était sur la liste des ouvrages en vue d'obtenir le Prix littéraire des lycéens et apprentis de la région PACA pour l'année 2015 / 2016, par contre je ne comprends pas pourquoi il n'a pas été primé. Eh oui, cet ouvrage est une véritable bombe, et ce dans tous les sens du terme. L'on ne peut pas dire que Peter Bunjevac n'aime pas sa femme et ses trois enfants mais il est avant tout engagé dans une cause, quoique perdue d'avance mais pour laquelle il ne peut plus se rétracter car étant trop engagé. Quoique vivant désormais au Canada, il est toujours resté fidèle à ses origines et est même prêt à la payer de sa vie mais cela vaut-il également de risquer celles de sa femme, de ses deux filles et de son fils ? En tant que serbe nationaliste, il est prêt à tout faire pour libérer la Serbie de l'emprise communiste et vous vous doutez bien que seul, il ne pourrait jamais agir. Ayant intégré une bande clandestine qui se bat à ce sujet, Peter se met dans les ennui jusqu'au cou et son épouse ne tarde pas à s'en apercevoir. C'est la raison pour laquelle elle décide de rejoindre ce qui était encore à l'époque la Yougoslavie afin de se mettre en sécurité chez ses parents, elle et ses enfants . Tous ? Non, car si Peter accepte qu'elle prenne quelques semaines de vacances qui ne vont pas tarder en s'éterniser en années, il refuse qu'elle emmène avec elle et ses deux filles leur fils Petey. Choix on ne peut plus insoutenable pour cette mère, qui éperdue d'amour pour ses trois enfants, va devoir apprendre à faire le sacrifice de l'un d'entre eux afin de sauver les deux autres...

Trop de non-dits dans cet ouvrage que l'on peut qualifier de roman graphique, tout en étant historique, trop de malheurs qui s'abattent sur des peuples et en ce qui nous concerne ici, sur une seule famille. le fait que cet ouvrage soit illustré en noir et blanc rajoute du drame dans cette épouvantable histoire qui, vue comme elle était partie, ne peut que s'achever en désastre...Cependant, certains protagonistes réussiront à en sortit indemnes (ne comptez pas sur moi pour vous dire lesquels car je m'aperçois que je vous en ai déjà trop dit) mais, même si les corps résistent à l'épreuve, les souvenirs, eux, ne s'en vont jamais...

Un ouvrage que je ne peux donc que vous recommander et qui m'a surtout donné envie de me replonger dans mes livres d'Histoire, tant je me suis rendue compte que ma connaissance sur ce sujet était limitée...une tare qu'il me tarder de combler !
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Dilemme insoutenable d'une mère, contrainte de d'accepter d'abandonner un enfant derrière elle, pour épargner les autres.

Dans les années 70, une famille serbe vit au Canada, où le père, anticommuniste virulent, s'engage de plus en plus dans des activités terroristes pour l'indépendance de la Serbie. Une implication chaque jour plus dangereuse et qui contraint la mère à rentrer au pays pour la sécurité de ses enfants. Un éclatement familial inacceptable pour le père qui refuse le départ du fils aîné âgé de 7 ans.
Le voyage va durer 15 ans...

Récit âpre, rude, cruel... une bande dessinée en valeurs de noir et blanc, glaçante, illustrée d'images statiques et récits maternels, qui parle d'exil et de séparation. Sans jugement ni pathos, Nina Bunjevac creuse l'historique de sa famille et de ses origines, cherchant à comprendre. Par ses planches très photographiques, elle brosse un drame humain, mais aussi une illustration du contexte géopolitique de la Yougoslavie et du nationalisme féroce du peuple serbe.

Un roman graphique très attachant.
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« 1975. Peter Bunjevac, serbe nationaliste exilé au Canada, vit à Toronto avec sa femme et leurs trois enfants. Il appartient à une organisation anticommuniste qui milite pour l'indépendance de la Serbie. Sa femme, soupçonnant la nature de ses activités militantes et craignant pour la sécurité des enfants, décide de retourner en Yougoslavie. Elle persuade Peter de la laisser partir avec les enfants pour de prétendues vacances chez ses parents. Peter accepte mais, méfiant quant aux intentions réelles de sa compagne, exige que leur fils aîné, Petey, alors âgé de 7 ans, reste avec lui au Canada. Terrible « choix de Sophie » auquel se trouve alors confrontée la mère : abandonner l'un de ses enfants pour mettre les deux autres en sécurité, ou bien risquer la vie des trois. Elle décide de partir avec ses filles. Ce qui devait être un voyage de quinze jours deviendra un séjour de quinze ans, la famille demeurera séparée à jamais. » (synopsis éditeur)



Dans cet album autobiographique, Nina Bunjevac revient sur son enfance. Pour elle qui, à l'âge de deux ans, a été amenée malgré elle à quitter son père, elle tente ici de reconstruire l'histoire de sa famille… sa propre histoire. Comprendre les tenants et les aboutissants qui ont motivés des choix importants et définitifs, toutes ces décisions qui ont influencé la dynamique familiale. Il y eu la décision de sa mère bien sûr, celle de partir du Canada pour se soustraire aux risques liés à l'activité militante de son époux. Mais il faut également remonter le temps et revenir sur ce choix pris par le père de Nina Bunjevac lorsqu'en 1959, il déserte l'armée et s'exile au Canada. Il s'intègre assez facilement, trouve un emploi mais ce n'est qu'à la fin des années 1960 – peu après la naissance de son premier enfant – qu'il rejoint un groupuscule anticommuniste et devient membre actif de cette organisation, mettant ainsi sa vie et celle de ses proches sur un fil. Comprendre ensuite le choix de ses grands-parents paternels lorsque dans les années 1940, ils décident de quitter les Etats-Unis pour revenir en Yougoslavie, pensant que le climat du vieux continent serait plus à même d'aider leur fils (Peter Bunjevac) à combattre la tuberculose.

Dans la généalogie de Nina Bunjevac il y a, à chaque génération, un départ. Un aller simple vers le nouveau continent dans l'espoir de trouver du travail et ainsi pouvoir faire vivre sa famille, un aller pour fuir une menace (dictature, guerre…). Un retour, quelques années plus tard, motivé par l'état de santé d'un proche, le mal du pays ou tout simplement l'âge de la retraite qui a sonné l'heure de rentrer auprès des siens.

Ce récit personnel ressemble à une catharsis. L'auteur semble s'être approprié, par le biais de son travail, sa propre histoire de vie et l'histoire de sa famille. Un livre pour asseoir son identité, s'approprier ses propres racines familiales, les ordonner pour mieux se les représenter. On voit durant la lecture de « Fatherland » comment l'auteure, fille d'immigrés, donne du sens aux actes de ses parents. Une quête d'identité que l'on sent nécessaire. Aujourd'hui, elle vit au Canada et reçoit les visites régulières sa mère (c'est presque les seuls éléments que nous apprendrons d'elle et de son quotidien). Entre incompréhension et indignation, elle donne du sens à son histoire et l'intègre à part entière dans l'histoire de l'ex-Yougoslavie. Son exaspération initiale a laissé place à de l'empathie ; ainsi, elle a appris à accepter l'obstination et le refus de sa mère de lui parler de son père.
(...)
Lire l'article complet sur le site : https://chezmo.wordpress.com/2016/05/18/fatherland-bunjevac/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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(NB971) Une lecture certes intéressante mais fastidieuse et le graphisme ne l'allège en rien ce qui était un objectif intentionnel au regard des enjeux autobiographiques dramatiques. Non pour moi pour le Prix.

(EM971) J'ai adoré cette BD, tout particulièrement le graphisme noir et blanc tramé. BD à la fois autobiographique et historique autour des activités des serbes nationalistes anti-communistes entre région des Lacs au Canada et aux Etats-Unis, terre d'exil et Yougoslavie. Scénario construit sur de nombreux flash back. Atmosphère lourde, pesante mais histoire prenante. Toutefois, ardue sans doute pour nos élèves. Je dirais donc oui en recommandation mais non pour le Prix.

(IK971) Cet album historique retraçant les origines du conflit serbo-croate à travers l'histoire d'une famille installe une atmosphère pesante et lourde tant dans la psychologie des personnages que dans le drame des thèmes abordés. le graphisme soigné, remarquable mais trop figé pour moi contribue à l'intensité dramatique. Pas inintéressant mais trop complexe pour nos élèves. Non pour le Prix.

(JC971) Magnifique. Histoire poignante. Retour en arrière édifiant en ce qu'il nous éclaire sur une partie de l'histoire de cette partie du monde dont les élèves ignorent souvent tout. Coup de coeur.

(CL971) Une histoire dure. le graphisme noir / blanc se charge aussi de durcir davantage les personnages rendant également la lecture fastidieuse. C'est un coup de projecteur sur l'Europe de l'Est, mais... Je m'interroge pour le Prix.

(SC971) On est tout de suite happé par cette histoire familiale (plus que par L Histoire) dramatique, bien mise en valeur par un graphisme noir et blanc très austère. Mais c'est clairement non pour le Prix collège.

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critiques presse (3)
Liberation
07 avril 2015
Elle passe son récit à l’épreuve des faits et atteint une neutralité froide, parfaitement servie par son graphisme d’une singulière puissance.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
14 janvier 2015
Dosage ­minutieux de hachures et de pointillés, le dessin en noir et blanc tend vers un hyper­réalisme quasi photographique. Encap­sulé dans ces images faussement léchées, comme ­figées dans le mouve­­ment, le récit autobiographique décolle, diffusant une troublante, et souvent poignante, impression de cauchemar feutré.
Lire la critique sur le site : Telerama
BoDoi
31 décembre 2014
Nina Bunjevac alterne flashbacks et récit au présent pour nous plonger dans une destinée familiale complexe, écho singulier d’un pan de l’histoire européenne, celle de la Yougoslavie, mosaïque fracturée.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Mon Dieu! comment se fait-il que tu aies tant vieilli ?
- Eh bien, il faut croire qu'ils ont tout sauf des miroirs en Amérique.
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Maintenant que je suis plus âgée, que j’ai traversé moi aussi des périodes difficiles, je comprends enfin à quel point cette mémoire sélective a été cruciale pour sa survie.
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