Jeanne est bien vieille déjà (90 ans) mais a la chance d'encore vivre dans sa maison, entourée par quelques amies, un jardinier, Angèle qui vient lui faire le ménage …
Elle n'est évidemment plus en grande forme mais dans l'ensemble, elle se maintient. Un peu de gymnastique, un repas léger le soir, mais elle ne refuse pas un repas avec les copines, un petit verre de blanc, à l'occasion elle se met aux fourneaux. Elle continue à recevoir ses enfants, ses petits-enfants, pour un repas ou même pour les vacances de printemps (puisque maintenant on ne peut plus parler de vacances de Pâques).
Par le biais d'un journal "intime" rédigé durant une année, en 4 chapitres, un par saison, l'autrice relate la vie plus ou moins réelle de Jeanne, qui est largement inspirée de la vie de sa maman. Comme à chaque fois que je commence une lecture, je me suis documentée sur la genèse de cette production et j'ai écouté l'interview de l'autrice lors d'un échange en librairie avec ses lectrices. Elle parle de littérature qui n'aborde pas souvent le point de vue des personnes âgées. Après le journal de Bridget Jones, pourquoi pas le journal de Jeanne?
J'ai un bilan mitigé de cette lecture: c'est sympathique, léger, et entre deux textes plus denses, ça peut reposer un peu. Néanmoins j'ai trouvé ça longuet, on surfe clairement sur la vague du feel-good en s'inspirant du titre "beignets de tomates vertes" sans arriver à la cheville de ce texte. Cela m'a aussi fait penser aux textes de
Barbara Constantine tels que "
et puis Paulette". J'ai néanmoins trouvé ce livre bien mieux écrit que l'exaspérant "quand nous souvenirs viendront danser" de
Virginie Grimaldi dans lequel elle utilisait un langage "d'jeun" complètement ridicule.
Jeanne est sympathique, ses questionnements sont ceux d'une vieille dame de notre époque. J'y ai retrouvé les remarques de ma grand-mère et dans une moindre mesure celles de mon père. Ils se perdent avec les "nouvelles technologies", ils aiment raconter leurs souvenirs, leurs amis s'en vont et ils restent bien seuls, ils craignent l'Alzheimer, la perte d'autonomie, … ces moments-là m'ont replongée dans mes propres souvenirs et dans mes pertes puisque tant ma grand-mère que mon père sont partis maintenant. Mais y a-t-il là matière à écrire un livre de 378 pages? Je ne le pense pas, d'ailleurs j'avoue avoir respecté le "deal" de 2/3 de lecture avant d'abandonner ...
Je n'ai vraiment pas apprécié les leçons données par l'autrice sous couvert de réflexion de Jeanne … dans mes mots croisés j'ai appris que … Ogino … oh et son prénom c'était … oh et vous savez avant …
Là j'ai vraiment eu l'impression que l'autrice s'est dit : "on va cultiver un peu la ménagère de moins de 50 ans" qui n'a pas vraiment eu l'occasion d'apprendre tout ça à l'école mais comme elle n'est tout de même pas trop stupide, balançons-lui quelques informations qui lui donneront l'impression de se distraire tout en apprenant.
Jeanne lit
Le Figaro, rédige les mots croisés du Figaro … L'autrice est-elle sponsorisée par
Madame Figaro pour en parler autant dans son livre?
Et la messe, la religion, Pâques, la Toussaint, tout y passe, en détails … désolée mais cela ne m'intéresse pas. J'ai pris le temps de passer des heures avec ma grand-mère, à l'écouter raconter exactement ce que Jeanne raconte dans son livre, mais c'était ma grand-mère. Lire Jeanne m'a finalement profondément ennuyé même si je reconnais que l'idée de base était sympathique et alléchante.