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EAN : 9782490494163
462 pages
Sable polaire (09/01/2019)
3.95/5   19 notes
Résumé :
Dans un pays imaginaire d'Afrique, André Saint-Souris, fils d'Européens né sur une plantation, lance une révolte contre la dictature et la corruption intervenues après l'indépendance.
Pour cette folle cavalcade à travers les grands espaces, le jeune idéaliste réunit les quatre ethnies qui peuplent sa propriété et s'en va à travers plaines et savanes, de succès en succès.
Lutte à mort contre un ennemi insaisissable, embrasement de tout un pays, prise de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Deux jours pour lire une cinquantaine de pages. Je me traîne dessus avec cette sensation désagréable de tourner en rond. Un régisseur raconte son patron, celui que l'on nomme le lion sans crinière parce qu'il a tué un lion à mains nues. Une révolte se prépare contre un dictateur qui exploite les paysans. de longues pages de descriptions de nature et de personnages. Un style trop travaillé qui se refuse à moi.
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Le lion sans crinière est un roman remarquable et étonnant à plus d'un titre. Écrit par un jeune auteur de 26 ans dans un français admirable, il semble à première vue s'inscrire pleinement dans la catégorie des romans d'aventure en reprenant les grands poncifs du genre : exotisme, nature vierge, animaux sauvages, épopée guerrière. Il ne saurait cependant y être réduit. L'auteur s'amuse à brouiller les pistes et à casser les codes. Il n'accorde en effet qu'une importance succincte au suspens, pourtant l'un des ressorts majeurs du récit d'aventure. Dès les premières pages on comprend en effet que la révolte humaniste menée par André St Souris, le lion sans crinière, et ses hommes contre le dictateur Ambutu finit mal. le narrateur, Perrier, ami fidèle du héros, contraint à la fuite en Europe, explique même les causes de cet échec. C'est que finalement le dénouement importe peu. Edouard Bureau privilégie au travers des 462 pages de son roman la complexité et les ambiguïtés des personnages, vues au travers des yeux de perrier. L'auteur évite judicieusement une vision manichéenne simplificatrice plaçant un héros humaniste dans le camp des bons et un dictateur sanguinaire dans celui des mauvais. Ce récit tout en nuances est bienvenu compte tenu du sujet.

Malgré la multiplication des péripéties (batailles, avancée des rebelles, prise de pouvoir, guerre civile), l'auteur garde un évident souci de vraisemblance, notamment grâce aux nombreuses descriptions des combats dans ce qu'ils peuvent avoir de plus violents, de plus cruels. Malgré une intrigue se déroulant dans un pays africain imaginaire, le récit reste pleinement ancré dans le réel de par les thèmes abordés (contexte de la décolonisation, conflits interethniques).

Au delà de la qualité indéniable de l'écriture, j'ai aimé trouver derrière le prétexte d'une aventure plaisante à suivre mais un peu vaine, une réflexion sur la nécessité d'une guerre "juste" et de ses limites, sur la condamnation d'un (post)colonialisme français trop souvent déconnecté des réalités locales, sur les faiblesses humaines quand le pouvoir corrompt même les âmes qui semblaient les plus nobles.

Enfin, ce roman résonne comme une véritable ode à la beauté du continent africain étayée par de somptueuses descriptions oniriques. On peut y déceler également un vibrant appel à une prise de conscience environnementale et à une préservation d'un patrimoine naturel fragile et précieux.
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Édouard Bureau nous propose, chez Sable Polaire, son premier roman le Lion sans crinière. Il y met en scène une révolte à l'africaine en un premier roman typique. En effet, l'auteur y multiplie les belles descriptions dès le départ, pour conter une Afrique ressentie, presque fantasmée, très orientée sur la nature sauvage et les affres guerrières. le Lion sans crinière est un premier roman sympathique, mais largement améliorable et qui finit par être assez redondant.

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L'entretien - un peu hésitant :) - du jeune Edouard Bureau avec François Busnel durant l'émission La Grande Librairie avait attisé ma curiosité.

Ce que j'ai retenu de l'interview ? Que l'auteur a à peine 27 ans, n'est jamais allé en Afrique (mais que son père y a vécu et lui a conté de nombreuses histoires africaines), qu'il s'est inspiré de Giono pour magnifier la nature avec sa plume.

Le décor de l'histoire : le continent africain... Comme j'y vis depuis des années, le livre m'a grandement intéressé.

Justement, il est dense, écrit dans une prose superbe, chaque phrase se déguste dans une poésie douce et raffinée, le vocabulaire est recherché, parfois soutenu (j'avais le dictionnaire avec moi), la nature est magnifiée constamment dans un déluge de couleurs, d'émotions, de ressentis, de descriptions parfois fantastiques (le peuple sinople).

L'Afrique est célébrée, une Afrique rêvée, vierge, où foisonnent quantité d'animaux dans une flore abondante et exotique...

C'est aussi un livre sur l'amour et plus encore sur l'amitié entre le narrateur et le personnage central, une histoire sur les poètes et les héros, sur la grandeur et le dépassement de l'être humain dans les causes grandes et nobles et, a contrario, sur la petitesse et la bassesse de l'homme, sa cupidité, ses calculs au contact du pouvoir.

Ce jeune auteur a écrit dans un prodigieux lyrisme un roman surprenant de maturité et de profondeur...

Il me semble donc nécessaire d'en faire la promotion... et j'ai déjà hâte et suis curieux de savoir ce que cet écrivain très prometteur donnera comme suite à sa carrière littéraire !


Lien : https://www.nomadisant.com/
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Après l'indépendance, dictature, corruption et massacres embrasent ce pays imaginaire d'Afrique.  André Saint-Souris, fils d'Européens, né sur la plantation, guidé par ses idéaux et soutenu par ses employés, décide que le temps de la révolte est venu. Respecté et adulé de tous, ce jeune homme qui, à ses douze ans, a tué un lion à mains nues, n'a pas de mal à réunir en une seule troupe déterminée les quatre ethnies (Kari-Kari, Barens, Mandandas et Okhelos) qui peuplent sa propriété. Cependant, malgré l'exaltation du combat et la liesse des succès, cette unité se trouve bientôt fragilisée par de vieilles querelles tribales. Les scissions claniques et la soif de pouvoir consument le pays.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous restâmes l’un à côté de l’autre, le regard invariablement rivé sur le ciel, qui s’assombrissait sous l’effet combiné de la fin du jour et des incendies. C’était à cette heure où toute la Terre se couche que, chaque soir, soufflaient un vent d’ouest, une brise légère, régulière et fidèle sur toute la plantation. Les toucans, rassemblés autour de goyaviers, lançaient un caquètement vif, des gibbons y répondaient par leur ululement dont nous riions à chaque fois. André les imitait, le visage tourné vers les cris, les singes reprenaient de plus belle, et nous nous étouffions de nos rires francs. Le foehn bruissait son souffle continu, soulevait les cimes et y découvrait bucorves, amarantes et perroquets youyous aux yeux ébahis. Des jabirus s’échappaient en volée bruyante et nous nous sentions, comme des marins à la vigie, capitaines de cette infinie verdure. C’était encore à cette heure où le vent d’ouest soufflait que nous sentions le parfum des jours à venir. L’odeur tamisée et mate de la terre glaise annonçait les nappes de chaleur, parfum sec qui imprégnait les vêtement sans rester dans notre nez. La pluie, elle, s’annonçait dans ce vent par des saveurs de fruit que l’on ouvre, agrumes humides offerts dans cette brise.
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Les hommes, avec leurs femmes, leurs baisers, leurs coïts, leurs sourires, leurs éclats, leurs nuits, leurs sudations, n’étaient plus rien à mes yeux. J’avais cru en eux et ils m’avaient déçu. Au fond ils révélaient leur part d’humanité, là où j’avais rêvé de voir des anges. Ils étaient petits, cruels et faux. Ils mentaient, ils dissimulaient, ils manipulaient, ils abandonnaient avec la même facilité, pour grappiller ce qu’ils pouvaient. Mais ils ne méritaient plus de posséder, ni leurs femmes, ni leurs baisers, ni leurs coïts. Ni leurs sourires, ni leurs éclats, ni leurs nuits, ni leurs sudations. Ils n’avaient plus à avoir aucun privilège car ils n’avaient plus à mes yeux aucune grandeur d’âme. Rien ne les extirpait de la fange de leur humanité. André avait eu pour eux les rêves d’épopée qu’ils n’avaient pas osé avoir, les plus grands rêves qu’on puisse avoir ! Et maintenant il fallait partir pour sauver ma peau, menacée par ces hommes, faibles et veules, ah quelle sottise…
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Nanga cherchait à me ménager, il savait bien que je n'avais rien à voir avec tout ça mais que j'en étais tout de même l'héritier.
"Ça a dû bien leur aller, eh, que ce soit un Baren, Ambutu, qui arrive au pouvoir. Ils devaient savoir que serait une source d'instabilité. C'est pour ça qu'ils reviennent. Le colon d'hier jubile, il triomphe: il veut nous dire que l'indépendance n'est pas pour nous. Mais non, c'est simplement que nous n'avons jamais été indépendants. Dans un nouveau pays, avec de nouvelles frontières, peut-être, oui. Mais pas maintenant, pas avec les émissaires de l'ancienne métropole dans nos palais ..."
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Une ébauche de bleu, encore noyée d’orange et de nuit, barbouilla l’horizon et s’étala jusqu’au-dessus de nous, cependant qu’une érubescence lui disputait les teintes du ciel. Comme de l’huile et de l’eau, les deux couleurs primaires suspendues dans le balbutiement du jour, le rouge et le bleu, se mélangeaient un temps ; puis elles redessinaient une frontière nette entre elles. Mais les nuances de l’aube savaient inexorable la victoire de l’azur ; et le pourpre, les rebords couperosés, les rougeurs de l’aurore se dissolvaient dans le smalt. Les éclats d’étoiles n’étaient plus, c’étaient des éclats de voix qui les remplaçaient désormais : premières ombres, premières flammes des premiers foyers, premiers crépitements. La terre rouge se réchauffait brusquement, jetant ses engelures dans l’ombre. André vint me saluer.
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Les mots avaient été si justes, si nécessaires, que tout cela allait de soi, la violence et la mort, la victoire et l’ivresse, les coups injustes et les choix qu’on regrette. Nous prendrions les armes.
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