La plaine de Vientiane

En résumé, le paysan laotien se contente de produire ce qui lui est nécessaire pour ses besoins vitaux. Il parait satisfaire ceux-ci de façon très honorable et sa philosophie de la vie ne l'incite pas à un labeur acharné pour se procurer un supplément de ce que nous appelons le confort, et dont il ne voit pas l'intérêt.
En bref, il est en excellent équilibre avec son milieu. C'est précisément le genre d'équilibre qu'il est de plus en plus difficile de rompre pour lancer une action dynamique de production. Si le Laos était seul au monde ou environné de pays de même philosophie, il n'y aurait aucune raison de rompre cet équilibre, qui parait assurer à celui qui le pratique une existence non dénuée de charmes. Il n'en est malheureusement rien et la nécessité pour le Laos de vivre un XXe siècle assez agité le conduira à s'attaquer de lui-même aux problèmes de production s'il ne veut pas que d'autres le lui imposent.