Anthony BurgessGeorges Belmont (Traducteur)Hortense Chabrier (Traducteur)3.98/5
821 notesL'orange mécanique
Résumé :
Le décor inquiétant de cette fable anti-utopique, nous le connaissons bien : c'est celui de la banlieue concentrationnaire qui va recouvrir peu à peu la surface habitable de la planète. Une immense zone urbaine d'ennui, de désolation et de peur.
Sur ce monde déshumanisé et ses habitants asservis, Alex, le voyou au charme pervers féru de musique classique et de langues anciennes, entend régner par la violence et la terreur. A la tête de sa horde adoles...
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Bon, alors, ça sera quoi, hein ? L'Orange Mécanique de Anthony Burgess est un livre oudzassny qui m'a laissé toute pleine de radotsie et un malenky eberloqué, Ô mes frères.
Beaucoup connaissent l'histoire d'Alex et de ses Drougs grâce au film tzarrible de Stanley Kubrick mais peu savent que c'est c'est ce vesche qui est à l'origine de tout.
Alex est un maltchick qui traîne la nuit avec Pierrot, Jo et Momo, ses trois Drougs. Ce qu'ils aiment le plus : drinker du moloko au Korovo Milkbar avant de s'offrir une tournée d'ultra-violence. Ça toltchocke, ça se skvate, ça craste, ça oubivate à coups de nodz ou de britva et ça joue au bon vieux dedans-dehors des familles avec des ptitsas qui ne sont pas d'accord. Mais un jour Alex tue une vieille devotchka et se retrouve enfermé à la Prita jusqu'à ce qu'on lui propose de prendre part au programme Ludovico...
L'Orange Mécanique est devenu culte parce que c'est un livre qui parle de plein de vesches tzarribles genre la violence, le mal ou encore le libre arbitre. Mais c'est surtout parce que Alex utilise des slovos étranges, une nouvelle langue inventée par Burgess : le nadsat. Au début, le lecteur se sent tout bezoumni, il est obligé de se creuser le rassoudok pour pommer tous ces slovos mais, au bout de quelques pages, ces nouveaux slovos deviennent ceux du lecteur qui ne se sent plus du tout gloopy. Alors le lecteur avale zoum le livre et le ferme tout bouhou-houant parce qu'il est déjà fini.
On ne peut pas dire que L'Orange Mécanique soit pour tous les devotchkas et les maltchicks parce que c'est un malenky peu spécial au niveau du style et de l'histoire. Et puis, Ô mes frères, il y un malenky beaucoup d'ultra-violent qui pourrait bien vous laisser bolnoï quand ce bratti d'Alex fait couler du krovvi rouge rouge. C'est possible que vous ayez besoin d'un écossais ou d'une cancerette pour vous remettre.
Encore un slovo et je vous laisse tranquille (toutes mes exqui cucuses usées si ça vous a semblé long) mais j'ai préféré la fin de Stanley Kubrick à celle de Burgess qui n'est pas aussi puissante dans ses slovos que celle du film. Mais ce n'est que l'avis de votre Humble Serviteur, mes frères.
L'Orange Mécanique est un des meilleurs livres que j'ai lu de toute ma jiznée, merci Anthony !
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Dans notre série "Le film est plus célèbre que le livre", aujourd'hui : Orange mécanique.
Qu'avait exactement Burgess en tête quand il a écrit ce roman ?
Beaucoup de lecteurs se posent encore la question.
Dénonciation de la violence ?
Célébration de la violence comme forme d'expression ?
Ce qui est certain, c'est que l'écrivain, devait être dans un état d'esprit particulier quand il a écrit ce roman, son épouse ayant été traumatisée par l'agression dont elle avait fait l'objet de la part de voyous.
Ce qui n'est pas sans rappeler un épisode important du roman, l'agression de l'écrivain à son domicile par les droogs...
Pour les rares personnes qui n'ont, ni vu le film de Kubrick, ni lu Burgess, un rappel de l'histoire :
Dans un futur indéterminé mais proche (le livre date du début des années 60), une bande d'adolescents délinquants (plus jeunes dans le livre que dans le film) s'éclatent dans des soirées d'ultraviolence sur fond de musique classique dont le héros et martyre Alex est un inconditionnel et de drogue.
Ils ont leur propres codes, et leur langage empruntant beaucoup au russe (dans l'esprit de Burgess, l'Angleterre allait peut-être subir une influence soviétique, souvenons que nous étions en pleine guerre froide) .
Alex, trahi par ses complices, fait l'objet d'expérimentations censées le guérir de son penchant pour la violence gratuite...
Le roman de Burgess, puis le célébrissime film qu'en tira Stanley Kubrick, restent objets de débats et de controverses, en résumé : "Peut-on dénoncer les violences, c'est à dire, celle des individus asociaux, et celle du "système" qui s'emploie à la combattre, en esthétisant cette violence ?"
Le mieux est de se faire sa propre opinion...
PS : Les bonus d'oncle alberthenri :
le saviez vous ? L'esthétique du film de Kubrick a influencé le monde du rock, ainsi par exemple les groupes punk/oi anglais The Adicts et Major Accident avaient repris le look des Droogs.
Quant au métalleux- cinéaste Rob Zombie, il a réalisé un clip pour son titre "Never gonna stop", où sont repris très fidèlement le décor et les costumes du film...
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Dans un futur proche, d'une violence inouïe, inventé par
Anthony Burgess (écrivain,essayiste,compositeur,critique, l'un des auteurs anglais majeurs du XX° siècle) Alex chef de bande, monstre froid,égoïste, cynique et intelligent, est arrêté suite à un énième meurtre. Soumis à la "méthode Ludovico" accompagnée de projection de films violents et de musique classique, il subit un lavage de cerveau pour devenir pacifiste.Transformé en "orange mécanique" conditionnée, il est torturé par une victime dont il a violé la femme.
Orange mécanique (best-seller international adapté au cinéma), sous son image d'apologie de la violence( jugement surtout du au film encore plus violent que le livre:ce qui déplaisait à
Anthony Burgess) remue le lecteur et l'interpelle.
La violence est elle toujours consécutive à la violence? Peut-on conditionner l'être humain?Les pulsions sauvages sont-elles innées ou acquises?La loi du plus fort est-elle la meilleure?
Ce livre de science fiction (dont le langage des voyous est complètement inventé) est plus intellectuel et philosophique qu'il ne paraît au prime abord!
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Frisson au souvenir de ce roman d'époque, seventies jusqu'au bout des virgules avec son langage inventé pour la circonstance, mais dont la modernité d'alors pique aujourd'hui les yeux et qui a été supplanté en notoriété par l'esthétique agréablement démodée du film de Kubrick.
La réflexion sur la violence du monde moderne que porte ce roman n'en mérite pas moins qu'on s'y intéresse car celle-ci, pour le coup, a traversé les années sans une ride.
Relire le livre ou revoir le film?
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On aime ou l'on déteste ! le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur a su planter une atmosphère surprenante et générer, avec le personnage principal (Alex), une multitude d'interrogations sur l'évolution de la jeunesse et de notre société. Dans sa version originale, le livre est sorti en 1962, je n'étais pas né. A la lecture de certaines pages, on peut se poser la question suivante : Est-ce que
l'orange mécanique pose un regard visionnaire sur l'évolution de notre société, sur la surpopulation carcérale, sur la violence et son évolution dans notre société , sur la violence en milieu carcéral et sur le rapport que nous avons tous avec la violence. On peut aussi s'interroger sur la forme même de la violence, physique ou psychologique. A ma fenêtre France, Europe ou encore Américaine, je ne peux que constater à quel point certaines visions ou scènes développées par l'auteur sont aujourd'hui factuelles et même dépassées par les faits divers. le langage utilisé est lui aussi tout aussi dérangeant et semble vouloir accompagner de concert une société en marge de notre société dont les repères seraient incompréhensibles au plus grand nombre. La lecture est quelque peu difficile parce que le vocabulaire et le langage utilisés par l'auteur sont là pour nous "forcer" à essayer de comprendre ce qui se dit avec d'autres mots que ceux que nous utilisons tous les jours. En fait, Burgess triture notre cerveau et l'oblige à changer ses angles de vue. Alex et sa violence sont bientôt sous le feu des médecins et de tout ce que la société peut mettre en oeuvre pour isoler un marginal violent dans un univers aussi impitoyable que ses pulsions. Enfin, le thème de la vengeance passe entre les doigts de l'écrivain et on se pose de nouveau des questions sur notre rapport à la violence. Jeune, j'ai d'abord été marqué par la violence de mon environnement et le détachement de certains individus dénués de toute conscience quant à la nature même de leurs actes. Notre société fabrique des Alex et ne sait pas comment les guérir. L'univers carcéral fini souvent pas enfoncer davantage encore ces "marginaux" parce qu'ils ne trouvent dans nos prisons aucune clé leur permettant une prise de conscience ou une réhabilitation sociale. Notre société de consommation extrême, souvent basée sur l'élitisme, la cooptation et la corruption accélère le processus de perte de repères pour bon nombre d'individus. Un jour, dans les années 1980, un haut dirigeant donnait sur un plateau de TV la prédiction suivante : "Dans quelques années, les forces de police seront confrontées à des délits de plus en plus violents et de moins en moins explicables parce qu'ils seront dénués de sens". Nous y sommes ! Pour moi, ce livre est un miroir à deux faces et l'auteur nous ballade de l'une à l'autre. L'effet de yoyo est désagréable mais il fait réfléchir.
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critiques presse (2)
Avant d’être un chef-d’oeuvre de Stanley Kubrick, « L’Orange mécanique » est un livre effrayant et prémonitoire d’Anthony Burgess. Dans une banlieue déshumanisée, Alex, un ado déjanté dingue de Beethoven, sème la terreur avant d’atterrir en prison pour y subir un traitement effrayant.
Lire la critique sur le site : Elle
Une série d’écrits philosophiques et de réflexions sur le scandale du roman adapté par Stanley Kubrick ont été découverts lors d’un inventaire des archives de la Fondation Burgess, vingt-six ans après la mort de l’écrivain britannique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
C'est bien vrai qu'on ne pourrait pas gouverner un pays si tous les tchellovecks avaient mon genre de comportement nocturne. Bref, si je me fais lovretter et que ça veuille dire trois mois dans un messtot et six mois dans un autre, et puis que, la fois suivante, comme P.R. Deltoïde m'en a si gentiment prévenu, ça signifie, en dépit de mes très tendres printemps, frères, le grand zoo inhumain, ma foi, je dis : « C'est justice, mais l'ennui, mes seigneurs, c'est que je ne peux tout bonnement pas supporter d'être enfermé. Et je mettrai toute mon énergie, dans le genre d'avenir qui me tend ses bras de neige et de lys avant que la raison du nodz soit la plus forte ou que le sang éclabousse de son grand chœur final le métal tordu et le verre pilé sur une de vos autoroutes, oui je mettrai toute mon énergie à ne pas me faire lovretter une fois de plus. » Voilà qui est parlé, et bien. Seulement, frères, quand je vois leur façon de se ronger les ongles de pied pour chercher la cause du mal, moi je dis qu'il y a là de quoi me transformer en bon petit maltchick rigolard. Est-ce qu'ils vont chercher la cause du bien ? Alors pourquoi l'autre bord ? S'il y a des lioudis qui sont bons, c'est qu'ils aiment ça, et c'est pas moi qui les gênerai de leurs plaisirs, mais vice versa. Et moi je suis un pilier de l'autre bord.
Là-dessus, on y est allés de la castagne en beauté, ricanochant tant et plus du litso, mais sans que ça l'empêche de chanter. Alors on l'a croché aux pattes, si bien qu'il s'est étalé à plat, raide lourd, et qu'un plein baquet de vomi biéreux lui est sorti swoouuush d'un coup. C'était si dégoûtant qu'on lui a shooté dedans, un coup chacun, et alors, à la place de chanson et de vomi, c'est du sang qui est sorti de sa vieille rote dégueulasse. Et puis on a continué notre chemin.
Peut-être n’est-il pas si bon que ça d’être bon, mon petit 6655321. Il se peut que ce soit affreux, même. Et ce disant, crois bien que je mesure jusqu’à quel point ces paroles peuvent sembler contradictoires. Je le sais, cela me vaudra des nuits et des nuits sans sommeil. Que veut Dieu ? Le Bien ? Ou que l’on choisisse le Bien ? L’homme qui choisit le Mal est-il peut-être, en un sens, meilleur que celui à qui on impose le Bien ? Question ardues et qui vont loin, mon petit 6655321.
Le Korova (vient du mot russe signifiant la vache) Milkbar était un de ces endroits où on vendait du lait avec autre chose et vous avez peut-être oublié, vous mes frères, comment étaient ces endroits, les choses changeant si vite de nos jours, tout le monde oubliant tout si vite et presque personne ne lisant plus les journaux non plus. Et bien ce qu'ils vendaient c'était du lait avec autre chose. Ils n'avaient pas de permis pour vendre de l'alcool, mais il n'y avait pas encore de loi qui interdisait la production de ces nouveaux trucs qu'ils avaient l'habitude de mettre dans du bon vieux lait.
The Korova Milkbar was a milk-plus mesto (mot russe = endroit) , and you may, O my brothers, hve forgotten what these mestos were like, things changing so skorry ( skora = bientôt en russe) these days and everybody very quick to forget, newspapers not being read much neither. Well, what they sold was milk plus something else. They had no licence for selling liquor.
Alors il a joué les gros bras sur la dévotchka, qui n'arrêtait pas de critch critch critch critcher à quatre temps, tzarrible; il lui a fait une clé aux roukeurs par-derrière, pendant que j'arrachais ci et ça et tout et que les autres continuaient à pousser leurs "hah hah hah", et c'étaient des groudnés drôlement chouettes tzarrible qui ont montré alors leur glaze rose, Ô mes frères, tandis que je dénouais les aiguillettes et me préparais au plongeon.
Frissons et effrois à tous les étages
Tous les titres à retrouvez : https://www.librest.com/nos-selections/voir-toutes-nos-selections/les-barbares/liste,1048-814.html?modeAffichage=liste&librairie=Le-Genre-Urbain&isMedialog=&nbResult=32&tri=SortDatParut&debut=0
- "LES GRANDS PROCÈS DE L'HISTOIRE. DE L'AFFAIRE TROPPMANN AU PROCÈS D'OUTREAU", PIERRAT EMMANUEL, MARTINIERE BL
- "REDEMPTION", RONAN VANESSA, RIVAGES
- "LES BIENVEILLANTES", LITTELL JONATHAN, GALLIMARD
- "LE LIVRE NOIR DES SERIAL KILLERS - DANS LA TETE DES TUEURS EN SERIE", BOURGOIN STEPHANE, POINTS
- "LE SILENCE DES AGNEAUX", HARRIS THOMAS, POCKET
- "UN SINGULIER GARÇON", SUMMERSCALE KATE, 10 X 18
- "L'ORANGE MECANIQUE", BURGESS ANTHONY, ROBERT LAFFONT
- "LE POETE", CONNELLY MICHAEL, LGF
- "L'ETRANGE CAS DU DOCTEUR JEKYLL ET DE M. HYDE", STEVENSON R L., GALLIMARD
- "EICHMANN A JÉRUSALEM", ARENDT HANNAH, GALLIMARD
- "AVENUE DES GÉANTS", DUGAIN MARC, GALLIMARD
- "UNE SI JOLIE PETITE FILLE - LES CRIMES DE MARY BELL", SERENY GITTA, POINTS
- "L'ELIMINATION", PANH RITHY, LGF
- "DE SANG-FROID", CAPOTE TRUMAN, GALLIMARD
- "MONSTER INTEGRALE DELUXE T1", NAOKI URASAWA, KANA
- "LA BARBARIE DES HOMMES ORDINAIRES", DANIEL ZAGURY, L'OBSERVATOIRE
- "BLACK-OUT", DELARUE CECILE, PLEIN JOUR
- "LA MORT EST MON METIER", MERLE ROBERT, GALLIMARD
- "MON AMI DAHMER, BACKDERF DERF, POINTS
- "CALIFORNIA GIRLS" LIBERATI SIMON LGF
CE SOIR JE VAIS TUER L'ASSASSIN DE MON FILS EXPERT JACQUES LGF
RAGE NOIRE THOMPSON JIM RIVAGES
LA DEPOSITION ROBERT-DIARD PASCALE GALLIMARD
UNE SAISON DE MACHETTES HATZFELD JEAN POINTS
DANS LA TETE DES TUEURS DE MASSE COLLECTIF INCULTE
LES ARPENTEURS ROMAN ZUPAN KIM GALLMEISTER
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