Insulaires : Petites histoires de Groix

Avec un graphisme brut, en noir et blanc, plein de contrastes, de gueules, de silhouettes, Propseri Buri nous raconte l'Île de Groix, sans concession, sans pudeur, loin de tout idéalisme. Prosperi Buri est originaire de Groix et il se permet alors de se moquer de son île avec cruauté et tendresse à la fois.

C'est parfois assez cru, ce n'est pas le lyrisme romantique d'une Sarah Bernhard venant se ressourcer à Belle-Île. Ici, c'est un monde un peu sauvage, souvent violent : vivre sur une île jusqu'à il y a peu encore, n'a rien à voir avec le monde bobo de l'Île de Ré, à Groix, c'était de la survie. Pour la dernière histoire, La montgolfière, il a adapté un récit irlandais qu'il à transposé à Groix, une manière de nous expliquer qu'à Groix, on est assez cinglés pour que ça se soit réellement passé.

C'est cru, parfois drôle, souvent tragique, et encore plus souvent déjanté.

Après les îles du Ponant, je vais sur l'île de Groix avec Prosperi Buri. On retrouve d'abord Roger Giquel, extrait de l'émission En flanant... de 1994 puis on parle de quelques histoires et légendes groissillonnes dont la fameuse Korrigez, une créature marine mangeuse d'enfants mais aussi un extrait du journal d'un médecin sur l'île lors d'un épisode de dysenterie putride en 1777-1779. Pou finir un épisode de la Montgolfière, inspirée d'un passage du Troisième policier de l'irlandais Flann O'Brien.
Une bande dessinée très fascinante sur les habitants de l'île, vu de l'intérieur comme de l'extérieur. J'ai eu un peu de mal avec les dessins mais la découverte du folklore groissillon est tout à fait fascinant (je pense que si les îles voisines, on doit retrouver les mêmes). Même si la BD commence et se termine de façon légère, on ne peut oublier les horreurs qui se sont passées sur l'île lors du passages de bateaux ou d'épisodes épidémiques. Prosperi Buri parle sans langue de bois même s'il laisse le lecteur se fait son avis, dans un premier temps, sur les usages de l'époque.