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EAN : 9782742782963
302 pages
Actes Sud (09/03/2009)
4.2/5   5 notes
Résumé :

Un Français âgé de vingt-sept ans arrive un jour de l'année 1536 à Genève, ville que l'on dit la plus sale et la plus paillarde d'Europe.

Son nom: Jean Calvin. Avant d'en devenir le maître, il livre une lutte à mort contre les ennemis de l'intérieur, ceux-là même qui l'ont accueilli, et contre ceux de l'extérieur, parmi lesquels ses anciens amis catholiques qui tentent de l'anéantir. Pour cela, ces derniers possèdent une arme de destructi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Il y a en France environ 300 000 fous qui sont cruellement traités par d'autres fous depuis longtemps"...déclarait Voltaire, à propos des catholiques et des protestants.
La lecture de cette biographie romancée de Jean Calvin m'a tout à fait confortée dans l'idée que Voltaire avait raison !
En effet, si j'étais au courant des atrocités qu'a commises la religion catholique au 16e siècle, je croyais dans ma naïveté que le protestantisme, avec Calvin, était venu pour supprimer tout cela, pour rendre plus pure la religion....Ce livre m'a dessillé les yeux ! Calvin lui-même était, d'après Nicolas Buri, un être cruel, qui ne rechignait pas à faire torturer ceux qui n'étaient pas d'accord avec lui, que ce soit au point de vue de la doctrine (comme Michel Servet, qu'il a honteusement laissé pourrir en prison avant de le vouer au bûcher) ou au point de vue des moeurs (comme la noyade des femmes adultères, habillées d'un sac dans lequel on y avait mis des grosses pierres...et un chat).
Ce livre montre également que le racisme ne date pas d'aujourd'hui : les Genévois n'ont pas accepté que des étrangers viennent "prendre le pain de leurs compatriotes" en travaillant dans leur pays...

Livre donc très intéressant, bien documenté sur cette période. On assiste à la naissance du calvinisme, naissance dans la douleur. Que ce soit le catholicisme ou le protestantisme, tout dans ces 2 religions au 16e siècle fréquente les frontières du fanatisme.
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Je voyais, avant la lecture de cette biographie romancée, Jean Calvin, le réformateur, comme quelqu'un de sévère et d'intransigeant. Cet homme a eu assurément une vie très droite et entièrement dévouée à Dieu, mais cet ouvrage donne une vue plus nuancée du personnage et de sa vie.
Très bien écrit, palpitant, le roman se lit d'une traite et est pour moi un excellent moyen d'aborder le personnage Calvin.
A mettre entre toutes les mains curieuses
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Dans « Pierre de scandale », Nicolas Buri donne la parole à Jean Calvin qui se raconte ainsi lui-même et relate tout ce qui a aussi bien agrémenté que terni sa vie de réformateur de la religion chrétienne. L'usage de la première personne vient renforcer ce choix narratif et donne de l'ampleur au personnage et à ses actes. Écrit comme un scénario de film, ce roman à la fois historique et de fiction présente le cheminement de Calvin avec le dynamisme des séquences courtes, imagées et souvent percutantes. Pour ce faire, l'auteur mélange à la fois des faits historiques avérés et de la fiction bien imaginée, mais aussi des personnages réels et d'autres bel et bien inventés. de plus, la construction psychologique de « Pierre de scandale » dévoile un Calvin tourmenté par la recherche de la Vérité biblique et chrétienne, mais aussi par toutes sortes de débats et de disputes théologiques à propos notamment de l'organisation de la Genève protestante. En fin de compte, un roman très intéressant et captivant qui se lit aisément du début à la fin sans s'en détacher – malgré quelques vocables tiré du « françoys » du XVIème siècle…
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Tu te souviens de mon aventure à Montaigu, avec cet Espagnol. Ils m'ont capturé et puis, il m'ont...Ils m'ont montré comment les catholiques savent dresser un chien à vous faire des morsures, tu ne peux même pas imaginer. Chaque dent une lame...Attaché pendant des mois à un mur...On est prêt à tout pour que ça s'arrête...

(...)

Un pasteur tenait un chat suspendu par la peau du cou. les feulements et les contorsions de l'animal annonçaient bien une atrocité.
Le ministre appuya les termes de la condamnation.
- Jacqueline Marrone, tu as commis des actes détestables et abominables qui te retranchent de la Maison de Dieu. Ton amitié avec l'hérétique Jacques Gruet, tes fornications, tes séductions ont jeté la honte sur notre cité. Tu es un membre purulent qu'il nous faut trancher. Suivant l'acte du Consistoire et selon les lois de Genève, pour cette infection, nous te submergeons dans les eaux du Rhône.
Le burreau s'approcha d'elle. Il lui passa sur le corps un sac de jute, qu'on maintint ouvert. Il laissa tomber deux grosses pierres à l'intérieur. Elle gémit, se débattit. Enfin, le pasteur fourra le chat à l'intérieur. On poussa le sac dans l'eau.
Le Rhône étouffa les cris mêlés.
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- Jean (Calvin), promettez-moi que vous n'êtes pas venu nous jeter dans les rets d'un Dieu qui viendrait fouiner jusque dans nos couches. Nous empêcher par exemple de danser notre saoul.
- Danser donne le vertige et, en tout, nous avons besoin d'équilibre, dis-je mal à l'aise, car je ne souhaitais pas de confrontation avec Françoise. Mais ma gêne était évidente.
- "Sola fide", la foi dans les coeurs. Alors tu mentais, Jean. Laisse à chacun le droit d'aimer Dieu à sa manière. Garde Son Nom à l'intérieur des temples !
- Réduit aux pauvres limites de simples murs, Dieu serait comme une abeille prisonnière de sa ruche, laissant mourir les cocons à sa charge. la Vérité des Evangiles s'étend sur tout ce que tu vois, touches, penses, tu dois le comprendre, dis-je sur un ton conciliant.
Françoise avait la gorge serrée.
- Il y a trois ans, vous prêchiez une parole de liberté, et c'est du crépuscule de la liberté dont vous parlez ce soir.
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- Jean, voilà. Il est temps de choisir une femme. Le célibat ne convient pas à un prédicateur de l'Evangile. Il faut se démarquer des curés. Tu comprends?
- Laisse-moi! Laisse-moi réfléchir. J'ai vu chez la soeur du roi le fleuron des créatures. Des femmes d'esprit. Des dévotes. Des vrais canons pour la statuaire. Mais aucune ne m'a plu. C'est comme ça! Une femme ne se choisit pas, elle vient !
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Des ouvriers peintres recouvraient de sombre gris ardoise les vives fresques de saints, de miracles, qui bariolaient les murs.
- Notre oeuvre avance, Perrin. Nous enlevons les couleurs de la superstition, pour qu'ils se concentrent pleinement sur la Parole. Notre oeuvre avance.
- J'espère que, la couleur, tu la mettras dans tes sermons, autrement on risque de s'emmerder.
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Je repris mon souffle, je brûlais. Je ne me précipiterais pas vers une supputation calamiteuse de Réforme, mais autant que faire se peut dans un bel ordre, que ma doctrine assoirait. Je pensais alors à la chair, maigre et savoureuse, des féras du lac, et je fus apaisé. (p.166)
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