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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Il y a des fulgurances poétiques et oniriques dans ce roman. Tout le long d'une écriture classique, elles s'échappent ; elle crèvent à la surface comme des bulles d'air. Les ouragans Katrina et Rita ravagent la Louisiane à quelques jours d'intervalle ; le doigt de Dieu écrase la Nouvelle-Orléans. La religion a son importance chez Jame Lee Burke. Dave Robicheaux est autant guidé par sa foi que par son instinct de flic. Cette "nuit la plus longue"  relate donc les ravages de Katrina  et de Rita, avec en toile de fond une enquête policière complexe. Toutes les digues sont rompues dans cette histoire, au sens propre et figuré ; Robicheaux tente de colmater les brèches. Ce que décrit J.L. Burke à propos de l'ouragan Katrina, du chaos et du désespoir à la Nouvelle-Orléans, est probablement bien en dessous de la réalité. La littérature même si elle peut s'approcher au plus près du réel ne peut le surpasser, ni assimiler l'essence de sa vérité. Bien sûr, il y a une enquête policière. Elle sert de fil rouge à une critique du gouvernement américain, des institutions, des préjugés, des problèmes raciaux, de la brutalité des humains et de leur inconscience. L'écriture de J.L. Burke est rude, atténuée par une réelle empathie pour les déclassés et les classes moyennes américaines. Nous avons l'impression que tous font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont ou ce que la vie (qui souvent n'a pas été franchement favorable) leur donne. Certains caractères, certaines situations pourraient paraître tout à fait manichéens et notre esprit européen des Lumières pourrait facilement se gausser sauf que J.L. Burke nous offre une peinture sociale américaine cohérente, complexe, sans langue de bois, sans apologie, sans outrance. Sa seule glorification est pour la description de la Louisiane, cet état qui, selon lui, n'en fut jamais un, mais qui fut une chanson, une pensée. La végétation, la lumière, l'eau omniprésentes sont des îlots miraculeux de beauté dans l'opacité.
Clete Purcell, l'ami de Robicheaux et lui-même regardent cette ville – la Nouvelle-Orleans – qu'ils aiment, s'effacer, s'engloutir, devenir le fantôme de leurs regrets. Je parlerai de Clete Purcell dans Swan Peak où il est un pivot central de l'histoire.
Et puis la Nouvelle-Orléans fut la ville de Jame Lee Burke ; c'est donc un cri du coeur, un cri d'amour pour « sa ville » disparue ; une oraison funèbre rageuse, impuissante et désolée.
La fin du livre est un tableau biblique, comme une ultime prière. Peut-être le seul rachat pouvant absoudre la destruction, la honte et la violence dans le coeur des hommes.
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