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EAN : 9782369144397
321 pages
Libretto (16/08/2018)
3.78/5   9 notes
Résumé :
Hiver 1875-1876. Frederick G. Burnaby, officier britannique du genre casse-cou, vient d'apprendre que le tsar a décidé d'interdire l'accès de l'Asie centrale à tout étranger, pour pouvoir «pacifier» ces contrées à la manière russe... et réduire du même coup le khan de Khiva, dernier descendant des empereurs mongols. Bien résolu à braver l'interdiction, le bouillant cavalier saute en selle et parvient, après maintes tribulations, à atteindre Khiva la légendaire cité.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai repéré ce livre dans la boutique de l'expo en cours à l'IMA. Quelle balade ! Quiconque a “trainé des guêtresˮ, l'auteur l'a fait au sens propre, pourra constater que les choses ont changé ! Je n'ai pas connu la steppe sous la neige ni Khiva non plus en hiver, plus modestement en automne, il y a quelques décennies du temps du grand frère, j'en garde un souvenir ému. L'auteur qui en a vu d'autres sait nous faire gouter les “charmesˮ rugueux et rudes de sa traversée. Cela rappelle aux ignorants que la “colonisationˮ des khanats d'Asie centrale est récente, fin du XX°, les slaves ont fini par se lasser des potentats locaux et autres satrapes qui pratiquaient le commerce sur les routes dites de la soie, où le commerce s'occupaient aussi de la traite des slaves, comme nous belles âmes progressistes n'en parlent jamais. Forcément un esclavagiste est forcément européen ! Sur fond de “grand jeuˮ et de milliers de verstes, voici un récit en tous points dépaysant. Clients du club Med, s'abstenir !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
— Que paye-t-on une femme dans votre pays ? me demanda le guide, lorsque j'eus fini de le questionner sur ce sujet.
— On n'achète pas sa femme, dis-je, on demande à une jeune fille qu'on aime si elle veut bien devenir votre femme. Si elle y consent et si ses parents ne s'y opposent pas, on l'épouse.
— Quand la jeune fille ne vous aime pas, qu'elle vous frappe la tête avec son fouet ou qu'elle s'enfuit lorsque vous galopez à côté d'elle, que faites-vous ?
— Eh bien, nous ne l'épousons pas.
— Mais si vous désirez ardemment vous marier avec elle et que vous l'aimiez plus que votre meilleur cheval, vos moutons et vos chameaux réunis ?
— Nous ne pouvons l'épouser sans son consentement.
— Vos jeunes filles ont-elles le visage comme la lune en son plein ?
— Quelques-unes.
Mon guide me parut, tout à coup, plongé dans une méditation profonde, disposition d'esprit tout à fait exceptionnelle chez les Arabes des steppes. Il ôta son bonnet de peau de mouton, gratta sa tête rasée, puis me dit :
— Voulez-vous m'emmener avec vous dans votre pays ? C'est bien tentant d'avoir pour rien une femme avec un visage rond comme la lune ! une femme qu'on ne paye pas même le prix d'un mouton !
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— Je me demande où nous serons l'année prochaine, à pareille époque, me dit mon compagnon.
— Dieu le sait, lui répondis-je ; mais quant à moi, je ne me propose pas de refaire jamais une visite au Nil Blanc.
À ce moment, mes yeux tombèrent sur un paragraphe du journal anglais que je tenais à la main ; il y était question d'un décret émanant du gouvernement russe et interdisant à tout étranger de pénétrer dans la Russie d'Asie. De plus, on y rapportait qu'un Anglais ayant récemment entrepris un voyage dans cette direction avait été brutalement expulsé par les autorités. Je suis malheureusement pour moi depuis ma naissance, au dire même de ma nourrice, affligé d'un esprit de contradiction irrésistible : très fâcheuse disposition pour mes intérêts privés. À preuve, l'idée instantanée qui jaillit de mon cerveau à la lecture de ce paragraphe.
— Pourquoi pas l'Asie centrale ?...
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Le penchant impérieux de la vanité humaine nous porte à élever des monuments en l'honneur de personnages que nous croyons illustres et dont il n'est pas rare que la postérité oublie le nom. Combien y a-t-il d'Égyptiens sachant par qui et pour qui les pyramides ont été construites ? Quels sont les Anglais capables de dire en l'honneur de qui ont été érigées les statues qui décorent les parcs de Londres ? Mais chaque condition a ses traditions funéraires et les tombeaux suivent partout le rang des trépassés. Ni colonne ni pierre tumulaire n'indiquent l'endroit où repose le Kirghiz humble, pauvre et modeste. "Là où l'arbre tombe, il doit rester", dit un vieil adage qui s'applique exactement aux coutumes funèbres des Kirghiz. On creuse un trou, on jette quelques pelletées de terre sur le corps du défunt, et très vite le pauvre enfant du désert est oublié de tous, sauf peut-être de ses chevaux et de ses chameaux.
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Un Anglais et sa femme qui ne correspondraient jamais dans leur langue maternelle paraîtraient gens très bizarres à leurs concitoyens. Une jeune miss qui ne saurait écrire correctement que le français serait de même une rare exception. Eh bien, ce qui est l'exception sur les bords de la Tamise devient la règle générale sur ceux de la Neva. Le sentiment du goût national, toujours si ardent et parfois si exclusif, est chose inconnue à Saint-Pétersbourg. Pour connaître à fond le caractère russe, ce n'est pas là, à coup sûr, qu'il faut l'étudier, car tout y est badigeonné d'une couche de vernis étranger si épaisse qu'il est impossible de savoir ce qu'il y a dessous. Un maître d'escrime français est tenu à Saint-Pétersbourg en plus grande considération qu'un philosophe indigène. C'est surtout à la Russie que s'applique l'axiome si connu : "Nul n'est prophète en son pays."
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À celui qui nie les sensations exquises que peut procurer une tasse de thé, nous dirons : Traversez la Russie en traîneau par un froid de vingt degrés Réaumur au-dessous de zéro, et vous comprendrez ensuite les charmes de ce liquide d'or !
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