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Isabelle Reinharez (Autre)
EAN : 9782869300958
200 pages
Payot et Rivages (01/11/1987)
3.55/5   10 notes
Résumé :

Parce que je ne pouvais pas oublier votre visage, ,e suis entré un soir par hasard au Blue Evening, boire un verre. Vous chantiez. Je me suis assis, juste devant vous, et je vous ai écoutée... Quand je suis rentré chez moi, je n'ai pas pu dormir.. ". Romelle Larue, chanteuse dans un cabaret sordide, croit vivre un conte de fées. L'élégant et riche jeune homme qui, chaque soir depuis une semaine, la dévore des yeux p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Romelle est une fille gentille et docile, pas douée pour la haine, qui après avoir fugué deux fois à l'âge de 16 ans, échoue dans un bouge tel qu'il en existe beaucoup aux Etats-Unis dans les années d'après-guerre. Elle chante en pianotant, se défend contre les attaques masculines “des poivrots bruyants, des peloteurs collants. Gentils comme tout chez eux. Mais des vrais primates dès qu'ils étaient loin de leur foyer pour un congrès ou un voyage d'affaires”. Elle survit à peine dans un logement miteux. A trente ans, elle est déjà usée par la vie, pour elle l'ascenseur social s'est arrêté au sous-sol, elle a fait un stock de médocs pour le jour où elle en aura suffisamment marre pour en finir.


Aussi, quand Jules, un jeune homme timide, pâle, éduqué, aux manières raffinées, descendant d'une riche famille du Mississippi, passionné par les plantes et les animaux, vient chaque soir pour l'écouter en la dévorant des yeux, il n'en faut pas davantage à la jeune fille romantique pour voir en lui le prince charmant. Vite rencontrée, vite épousée !


Dès les premières phrases de ce diamant noir d'une humanité bouleversante, on est embarqué, on aime Romelle et on voudrait qu'enfin elle soit heureuse, mais malgré ces voeux pieux, le lecteur ressent une sorte de crainte prémonitoire, d'effroi informe. La tension sature l'atmosphère durant la lecture. W. R. Burnett  inocule dans son histoire une puissante et indescriptible sensation de désastre imminent. Dans les scènes conjugales les plus tendres, un verre à la main devant un feu de cheminée en compagnie de ce charmant voisin, le docteur Earl Cameron toujours flanqué de son petit chien, la menace plane, blanche et indicible, sans que l'on comprenne comment l'auteur réussit cette prouesse.


Un roman hélas méconnu, écrit en 1946, qui restera gravé dans ma mémoire. du grand art littéraire, servi par un style économe d'une impitoyable force.
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Lyrisme en eaux troubles.


C'est l'histoire de Romelle, petite fille aux allumettes qui aurait grandi, et de son Jules. Premier livre de l'auteur que je lis. J'adhère. J'aime l'écriture, les personnages, le réalisme froid et pourtant d'une certaine poésie dans les sentiments, perturbés, peu clairs, quoiqu'il en soit vrais et touchants. C'est une belle histoire torturée, compliquée, mais limpide. La fin fait réfléchir sur les rencontres qui peuvent changer une vie, aussi rabâchée soit la formule, et qui vous fauchent en même temps, comme un accident de parcours. Aurait-il mieux valu ne pas les vivre ? La question restera sans réponse et chacun y répondra à l'aulne de son baromètre d'optimisme après avoir lu le roman de W.R Burnett.

Sans doute un effet secondaire de notre époque surconnectée où on a tout vu tout lu, j'avais deviné la chute largement avant que Romelle ne découvre le pot-aux-roses. Comme j'ai trouvé qu'elle en mettait du temps pour percer le secret déjà éventé, j'ai senti des longueurs s'étendre.

On est un peu dans la brume après avoir lu le dernier paragraphe. Il est écrit quelque part que la seule fatalité c'est celle qui nous sera finalement fatale.


Hmm…
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
« Quand ma mère avait dix-huit ans, elle commença à travailler dans un des magasins de mon père à La Nouvelle Orléans. Elle était très belle. En fait, quoique je ne m’en sois pas rendu compte avant le soir où vous avez parlé de « mère idéale, » docteur, elle ressemblait énormément à Romelle. Mon père était un homme d’âge mûr à l’époque ; veuf. Ma mère tomba amoureuse de lui, violemment et désespérément. Pendant longtemps il parla de mariage et puis apparemment se fatigua de toute cette histoire et changea d’avis : c’est-à-dire, s’il avait jamais eu l’intention de l’épouser, ce dont je doute. Ma mère en eut le cœur brisé, ne voulut plus entendre parler de lui, et retourna dans sa famille à Baton Rouge. C’est là que je suis né.
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À dix-neuf ans elle avait été une jolie blonde qui se débrouillait grâce à son physique. Inutile de se leurrer, elle n’avait jamais eu aucun talent – rien d’exceptionnel. Elle savait un peu chanter d’une voix de soprano douce et un peu faible qu’elle déformait en contralto parce que c’était plus à la mode. Elle savait un peu danser – des numéros banals qu’elle avait appris machinalement ; elle savait même à la rigueur lancer une réplique pas trop compliquée. Mais elle n’avait jamais eu – et n’aurait jamais – aucune présence, aucun don. Elle était comme des millions d’autres. Et maintenant à trente ans… !
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Romelle n’était pas douée pour la haine ; elle était de nature trop douce et docile pour ça ; mais depuis quelques semaines, avait petit à petit grandi en elle une antipathie pour Arlene qui dépassait le raisonnement, et parfois l’effrayait. Elle détestait sa désinvolture, sa démarche ondulante et suggestive, ses cheveux roux et touffus, sa façon d’allumer tous les hommes, ses brusques éclats de rire ironiques et déplaisants.
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- Trente ans ! Mais voyons, ma belle ; ce n'est rien du tout. Moi, j'ai trente-deux ans... et ... je m'amuse comme une folle ; je n'y pense pas une seule seconde. Voyons - de nos jours les femmes ne sont pas vieilles à quarante ans ni même après. Ne sois pas bête, ma chérie.
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Voyez-vous – je suis un homme très nerveux. Noué. Quand vous chantez, ou quand je vous vois cette expression sur le visage – tout s’en va. Je suis comme un gosse. Le monde me semble merveilleux et simple. Pas du tout compliqué et laid…
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