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Critique de Arakasi


Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas faite un petit western ! Cette lecture de “Saint Johnson” de William Burnett, grand écrivain de l'ouest américain, tombe à pique pour combler ce manque. Cette version romancée de l'archi-connue affaire de OK Corral a suscité l'enthousiasme de Bertrand Tavernier, à l'origine de cette nouvelle collection d'Actes Sud dédiée au western, et il a tenu à la faire partager au public français. J'avoue sortir moins satisfaite de ma lecture que M. Tavernier, même si je ne l'ai pas jugée déplaisante pour autant. Que William Burnett ai pris des libertés avec la vérité historique ne me dérange pas du tout, d'autant plus qu'il a pris le soin de renommer tous les personnages de son récit, mais je déplore une certaine platitude stylistique et une impression prégnante de déjà-vu.

Saint Johnson” a le mérite d'être un roman précurseur et il devait sans doute être très original à l'époque de sa sortie (rappelons qu'il a été écrit en 1932, alors que Wyatt Earp, le principal protagoniste de l'affaire OK Corral n'était décédé que depuis trois ans). de nombreuses particularités le différencient des westerns classiques à la John Ford : l'absence d'héroïsme, la fragilité des valeurs morales, la légalité tournée en dérision, la violence banalisée… Hélas, j'ai lu pas mal de westerns plus modernes ces dernières années et n'ai pas vraiment été touchée par ce classique au parfum légèrement suranné. “Saint Johnson” souffre de la comparaison avec ses successeurs : il n'a pas la noirceur tragique de l'oeuvre de Glendon Swarthout, ni la profondeur psychologique de celle de Larry McMurtry, ni non plus la puissance analytique - certes un peu froide - de Ron Hansen. Les personnages sont nombreux, mais superficiellement traités, la narration efficace mais sans relief. On a la curieuse impression de lire un script scénaristique plutôt qu'un roman. C'est très bien la sobriété et la simplicité, mais, si vous voulez mon avis, point trop n'en faut !
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