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Critique de raton-liseur


Frances Hodgson Burnett, mais si vous savez bien. le Petit Lord Fauntleroy et puis surtout ce dessin animé, Princesse Sarah qui passait sur La Cinq il y a quelques (bel euphémisme, n'est-ce pas ?) années, et qui est une adaptation du roman La Petite Princesse. Mais notre romancière, considérée comme un des précurseurs du roman d'apprentissage pour les enfants, ne s'est pas arrêtée là. Si seulement six de ses romans ont été traduits en français (dont apparemment seuls trois sont encore disponibles), elle est l'auteur d'une bonne quarantaine de bouquins. Celui dont il est question ici, A Fair Barbarian, a je pense été traduit en français sous le titre Une Nièce d'Amérique, mais est épuisé depuis belle lurette. C'est donc en anglais que je l'ai lu, grâce au Projet Gutenberg qui met à disposition gratuitement de nombreux ouvrages du domaine public, pour peu qu'on ait une liseuse électronique ou un ordinateur.
Le livre date de 1881, donc l'anglais n'est pas celui dont j'ai l'habitude, ce qui a un peu ralenti ma lecture, notamment avec des mots dont le sens a légèrement changé en un peu plus d'un siècle. Mais une fois ces petits ajustements faits, le niveau de langue m'a paru tout fait accessible et j'ai apprécié ma lecture dans cette langue un peu plus soutenue que d'habitude et avec un parfum de violette un peu suranné.

Pour parler du roman en lui-même, il faut bien avouer que les personnages ont des caractères bien identifiés. On sait vite où sont les méchants et les gentils. Enfin, les gentils oui, mais les méchants non. Il serait plus exact de parler de gens étroits d'esprit, bornés, engoncés dans leurs certitudes sociales, mais au fond pas bien méchants.
On suit donc bien ce qui deviendra les conventions des romans pour enfants. Mais non, encore une fois, cette affirmation ne tient que superficiellement. D'abord il s'agit d'un roman pour adolescents plutôt que pour enfants. Cette fameuse nièce venue d'Amérique qui fait souffler un vent d'inconvenance dans la petite société provinciale de Slowbridge (« bridge » pour l'image bucolique du pont dans la campagne anglaise et « slow » pour la lenteur de l'évolution de la société sclérosée que Frances Hodgson Burnett s'amuse à dépeindre avec tous ses travers) où elle débarque sans crier gare, est une jeune fille en âge de se marier et les demoiselles qu'elle fréquente n'ont que cet objectif en tête. Ensuite, puisqu'il est question de mariage et qu'il y a deux héroïnes, Octavia Bassett, la nièce d'Amérique, et Lucia, la jeune anglaise effacée mais qui cache un caractère qui ne demande qu'à s'affirmer, j'ai longtemps cherché comment les couples s'arrangeraient à la fin, et les possibilités que j'entrevoyais ne me plaisait pas toutes. Pas assez morales peut-être, en tout cas un des prétendants me paraissait trop antipathique pour le dénouement prévisible que j'imaginais. Heureusement, la fin n'est pas aussi conventionnelle que je le pensais, et finalement tout est bien qui finit bien.
En résumé, donc, un gentil petit livre, presque de la chick litt avant l'heure. Les filles s'émancipent mais font aussi d'heureux mariages, on s'amuse bien du trait un peu forcé et des oppositions trop évidentes. Et comme je dois être un peu rétro, c'est bien la seule chick litt dont je me délecte, celle du siècle d'avant le siècle dernier !
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