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Où se trouve le siège de l'âme ? L'âme est-elle liée au langage ? le langage est-il inné ou acquis ? On sait que la parole (les mots, la langue, la grammaire) s'acquiert, mais n'existerait-il pas une sorte de pré-langage inné, universel, commun à toute l'humanité, qui nous aurait permis de communiquer dès la naissance, si, paradoxalement, l'apprentissage de la parole (la langue, les mots,...) ne nous l'avait pas fait oublier peu à peu ?

Des questions vertigineuses, et sans réponse, dès lors qu'il faudrait être dénué de toute éthique scientifique, de toute morale, de toute humanité enfin, pour se livrer à des expérimentations (forcément sur des cobayes humains tout juste nés) qui permettraient d'y répondre.

Mais ce que la science et la morale n'autorisent pas (en principe), la littérature le permet.

Ainsi donc, "La maison muette" raconte l'histoire d'un homme, depuis son enfance entre un père transparent et une mère dominatrice, jusqu'à sa tentative d'expérience pseudo-scientifique consistant à élever des jumeaux nouveau-nés sans aucun contact avec la parole humaine. Enfant intelligent et curieux, il a grandi avec l'idée que lui a inculquée sa mère : "une créature sans langage était une créature sans âme". Bientôt, la question de la définition de l'âme, de sa situation, voire de sa matérialisation physique, l'obsède. Autodidacte, il n'a de cesse de compulser ouvrages d'anatomie et encyclopédies médicales, tout ce qui pourrait le mettre sur la piste. "Pour connaître l'âme, il fallait que je connaisse le langage. [...] A présent, je tenais ma véritable vocation". Et en effet, c'est avec l'acharnement d'un Prix Nobel qu'il se consacre désormais à ses recherches, puis à l'expérimentation in vivo, lorsque le hasard (ou le destin) lui offre deux jumeaux nouveau-nés. Avec acharnement, certes, mais sans aucune méthode ni rigueur scientifique, et surtout sans le moindre état d'âme, dépourvu qu'il est de la moindre empathie et de toute morale ; un sociopathe, dont les actions apparaissent cruelles et perverses, et dont je ne suis pas tout à fait certaine qu'il soit capable de distinguer le Bien du Mal.

Quoi qu'il en soit, cet homme est glacial, glaçant, et ce roman nous emmène dans son cerveau tortueux et torturé, nous le dissèque avec la précision, la froideur et la dureté métallique d'un scalpel. On se laisse emporter dans ces méandres pourtant étrangement envoûtants. C'est cela qui fait surgir le malaise, parce qu'on ne peut s'empêcher d'être fasciné par cet être atteint d'incommunicabilité pathologique avec ses semblables et qui tente de percer le secret de l'origine du langage, cet outil de communication par excellence. On comprend d'emblée que son expérience est scientifiquement absurde et fantaisiste en plus d'être d'une cruauté sans nom, et pourtant on est curieux d'en connaître le résultat. Malsain, donc, parce que si le narrateur est dépourvu d'empathie et qu'il est enfermé dans sa logique purement expérimentale, le lecteur, lui (en principe), sait que "c'est mal". John Burnside nous révélerait-il notre part de perversité ?

Une lecture un peu éprouvante d'un texte puissant et froidement violent, qui pousse à s'interroger sur l'âme et l'humanité.

En partenariat avec les Editions Métailié.
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✨Ce que j'ai ressenti:

« Qu'est-ce que tu fabriques? »

J'essaie de faire silence, de me rendre sourde, de rentrer à pas de loup, dans la Maison muette. J'ai le désir de vous écrire des mots, sans dénaturer le langage, sans écorcher l'âme de ce roman. Il s'y passe des choses affreuses et dans le même temps, une sorte de poésie en émane de toutes parts. Ca suinte. Ca suinte des fissures, des murs, des profondeurs, des marches d'escaliers, des rêves, du sous-sol, des crânes, des os de cadavres…La sensation est dérangeante mais étonnamment puissante. John Burnside m'a encore éblouie. L'éblouissement du Noir.

C'est une expérience. Une expérimentation. Une expérience dénuée d'émotions. Une expérimentation dépouillée d'empathie. Une expérience qui se déroule sous nos yeux, sans que l'on puisse intervenir. Une expérimentation de lecture comme jamais encore je n'ai rencontré. C'est l'expérience d'un sociopathe. C'est l'expérimentation d'un récit amoral. C'est de la folie sublimée d'une poésie rare, et tu te détestes d'aimer, et tu regardes ça avec autant de répulsion que d'admiration pour cette forme originale de prise de vue. C'est une expérience funambule du Noir poétique. Une expérimentation de vertige indicible.

La Maison Muette, c'est une idée qui grandit dans le temps, devient une possibilité puis, une réalité…Faire silence prend d'autant plus de sens. Être muet devant cet esprit dérangé, est de circonstance. Être à l'intérieur de la Maison muette, c'est entendre un chant déchirant, méditer sur le langage et la divinité de la parole, réfléchir à l'irréversible, chercher inlassablement le siège de l'âme. La Maison muette c'est surtout un livre dont on ne sort pas tout à fait indemne. Une lecture que je ne suis pas prête d'oublier…

« Les choses arrivent rarement par hasard. »


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Un récit à la première personne. le narrateur, bien qu'il raconte avec tous les détails et précisions un certain nombre de faits et d'actions le concernant, reste assez anonyme, au lecteur d'imaginer son apparence, la maison dans laquelle il habite, ou le laisser sans visage. le récit alterne le présent et différents moments du passé, les souvenirs qui reviennent, dans une structure complexe et parfaitement maîtrisée. Très vite, il apparaît que ce qui a été central dans cette vie, c'est la relation de cet homme avec sa mère. D'une certaine façon, la seule relation qu'il a réussi à établir dans toute sa vie. Toutes les autres personnes qui auront croisé son chemin n'auront été que des silhouettes, des objets qui auront pu satisfaire telle ou telle envie du moment, où des cobayes pour des observations ou des supposées expériences.


Une obsession se fait jour à un moment, en lien avec un récit que sa mère lui a fait : celui de la maison muette, dans laquelle Akbar aurait fait élever des enfants par des muets, pour tenter de savoir si le langage était inné ou s'il avait besoin d'être appris. le narrateur veut reproduire l'expérience, donner une réponse définitive à la question. Suite à une série d'événements, il se trouve père de jumeaux, la mère mourant peu de temps après leur avoir donné naissance. Il va tenter de refaire l'expérience d'Akbar dans la cave. Mais les choses ne se passent pas forcément comme il les avait imaginé, quelque chose échappe à son contrôle.


John Burnside possède une écriture belle, très précise, qui peut aller à l'essentiel, mais qui s'orne par moments, fait des volutes, des digressions, qui tient le lecteur, lui fait suivre les chemins sinueux de son personnage. Comme je l'ai déjà dit, la construction du récit est magistrale, et donne une très grande densité à ce livre ramassé, à peine de 200 pages. L'auteur adopte un ton détaché, une approche factuelle, dénuée de sentiments, d'émotions, de jugements de valeurs. Cela correspond au fonctionnement de son personnage, incapable d'éprouver lui-même des émotions, des sentiments, d'avoir de l'empathie pour un autre être vivant, donne au roman sa force : raconter des choses terribles (souffrances physiques, meurtres…) sans aucun affect. Juste en donner une description, neutre, objective en quelque sorte, tout au moins en apparence.


Parce que malgré une impression de toute puissance que le personnage exprime, une impuissance se fait jour. Celle de comprendre réellement l'autre et de communiquer avec lui. Les « expérimentations » n'y feront rien : aussi misérables que soient ses enfants réduits à l'état de sujets dans une cave, ils auront réussi à tisser un lien entre eux, un moyen de communiquer à travers un chant, qui restera à jamais incompréhensible à leur père-bourreau. Parce qu'il est incapable de percevoir que la première fonction du langage est d'être avec l'autre, et surtout que cela ne lui est tout simplement pas possible. D'où une angoisse, une peur de ces enfants qui possèdent une capacité qui lui sera toujours interdite, qui le poussera à les tuer, après les avoir privé de voix. En mettant en route une nouvelle possibilité d'expérience, aussi vouée à l'échec que la première.


Un livre remarquable, qui provoque souvent un malaise, mais qui emporte le lecteur, grâce à un sujet fort, et à traitement maîtrisé du début jusqu'à la fin.
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Voici un exemple du talent de certains libraires : vous mettre sous le nez des romans de qualité. Je ne fais pas de publicité pour la librairie en particulier grâce à laquelle j'ai eu ce livre entre les mains, mais je milite pour ces petites ou grandes boutiques, tenues par des passionnés. Qui vous prescrivent des livres comme un médecin de famille qui devine rien qu'à votre tête ce qui ne va pas et trouve le bon médicament. ça tient du chamanisme.
Là je me suis laissée happée par cette histoire très noire : celle d'un homme qui vit sa folie en toute normalité. Un psychopathe en toute impunité. Une sorte de Norman Bates pour ceux qui auront vu Psychose de Alfred Hitchcock. Mais à la cool. A part un pétage de plomb par-ci par-là, il est zen, froid, méthodique, scientifique. Il est obsédé par sa relation avec sa mère, par ce moment où un corps passe de vie à trépas, et par ces histoires et légendes sur le langage. Notamment les expériences effectuées sur des enfants pour déterminer si sans accès au langage, ils sont capables de communiquer, d'inventer ou réinventer le langage. Bref, le langage est-il inné ou pas.
C'est à cette vaste question que s'attaque notre psychopathe. le tout narré avec une grande finesse et un grand talent par l'auteur.
On obtient une histoire épouvantablement attractive et réussie.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est envoutant et effrayant. On aime.
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Ce roman n'est pas, comme le prétend la 4ème de couverture, uniquement le récit d'une « expérimentation » mais il est aussi celui du parcours d'un esprit dérangé qui, au nom de la recherche scientifique, commet des actes cruels et inhumains.
Ainsi tout au long de ce roman, le lecteur accompagne le narrateur dans sa folie puisant probablement son origine dans ses rapports étranges et dénués de sentiments avec ses parents.
Très tôt, il a un esprit curieux et , s'interrogeant sur le siège de l'âme, se lance dans des expériences qui relèvent plus de la pure perversité que de simples dissections de laboratoire.

John Burnside a produit ici un texte froid qui ne laisse aucune place aux émotions ni aux sentiments. On ressent toute la poésie du style de l'auteur mais là où est la prouesse, c'est que malgré une plume toute en finesse et délicatesse, Burnside parvient à créer une atmosphère glaciale et à la limite du malsain. le personnage principal qu'il met en scène est tout à fait le genre de personne qu'on aimerait ne jamais croiser dans sa vie. Il est froid, calculateur et totalement dénué d'empathie.
La Maison muette est un récit écrit à la première personne qui nous plonge dans les méandres d'un esprit psychopathe duquel, tout comme ses pauvres victimes, on reste prisonnier, spectateur et impuissant.
Le plus dérangeant c'est que l'auteur parvient à emmener complètement son lecteur au point que je me suis surprise à être curieuse des résultats de cette expérience et de comment le narrateur allait s'y prendre pour parvenir à son but.
Ce qui donc est finalement violent dans ce roman, ce n'est pas tant les actes dont il est question (décrits de façon plutôt chirurgicale) mais aussi et surtout l'immoralité et la perversité de ces actes. John Burnside joue principalement avec le pouvoir d'imagination de son lecteur et de sa propension à toujours imaginer le pire, il le manipule, ce qui rend la lecture assez éprouvante psychologiquement.

Ce roman est aussi une magistrale réflexion philosophique sur l'âme, sur ce qui est inné et acquis par l'expérience ainsi que sur le langage. Il nous amène à nous poser de nombreuses questions sur lesquelles les philosophes se sont déjà penchés. La langue est acquise mais n'existe-t-il pas un langage inné, commun à tous les êtres humains, un langage que nous connaîtrions naturellement et que notre environnement nous ferait oublier ? C'est à cette question que le narrateur cherche une réponse. Et c'est par le fait qu'elle est diablement intéressante que le lecteur, par curiosité, devient complice du narrateur à son plus grand effroi.
Car même si notre morale réprouve le procédé, notre curiosité ne fait-elle pas de nous quelque part des pervers aussi ? D'où le malaise que le lecteur ressent en plus …

Au final, un roman très dur mais traité de façon intelligente et merveilleusement bien écrit : une très bonne lecture.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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À l'origine du langage dans une quête démoniaque, cachée sous les justifications de la science, les masques de la parole. Jouant très habilement, entraînant le lecteur dans la grande perversité de son personnage, La maison muette est un « roman en chambre », le confinement dans la réflexion d'un être perdu dans ses souvenirs, dans le poids exact aussi de ses sensations. Avec son écriture d'une grande sensibilité, sa capacité à saisir la fugace poésie des saisons, les spectres qui nous hantent, la sourde inquiétude au centre de notre désir de mystère, à l'âme de ce prurit d'interprétation, source qui sait du langage.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Un livre excellemment bien écrit . Une plume acérée , froide qui pénètre profondément dans notre raison. Est-il possible de procréer pour la science ? Comment un être humain peut-il expérimenter l' absence de communication chez ses propres jumeaux? Cet être humain existe : il est amoureux de sa mère, même à sa mort il s' enroule dans le lit maternel, pour humer l' odeur putride du cadavre .......
Mais cet être humain n' est pas vraiment humain. Son ingénuité face à la mort et à la chirurgie barbare nous désamorce. Ce texte relate des atrocités avec une beauté poétique qui ne laisse pas indemne.
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Dès les premières lignes, les confessions du narrateur donnent le ton: il a tué les jeunes jumeaux dont il s'est servi comme "rats de laboratoire" pour découvrir, de façon prétenduement scientifique, le siège de l'âme. Isoler ces enfants de toute parole humaine aurait du lui permettre de résoudre cette question qui l'obsède depuis toujours, mais ceux-ci ont développé entre eux un chant ininterrompu, incompréhensible et entêtant, qui n'était plus supportable...

Nous avons tourné la première page et il est déjà trop tard. Emprisonnés avec ce cerveau malade, nous ne pouvons plus échapper à ce récit glaçant où toutes les clés, depuis l'enfance, qui mènent à l'expérience finale, sont distillées en un savant crescendo, ne nous épargnant aucun des détails les plus sordides et nous interdisant de reprendre notre souffle. On aura une idée du malaise ambiant en évoquant la nuit que le narrateur passe contre le cadavre nu et tiède de sa mère, cérémonieusement parfumé et fardé...

Privés de toute perception extérieure de ses actes, nous restons aussi désespérément exclus de son fonctionnement mental. Son discours reste d'un imperturbable détachement, et porteur cependant d'un certain charme poétique, aussi sombre que dérangeant. L'absence totale de moralité parvient alors à troubler nos repères, tant les limites entre le bien et le mal, la raison et la folie semblent ici friables.

Dualité, noirceur, violence: il s'agit bien là d'un roman écossais! On peut d'ailleurs se demander si le protagoniste ne serait pas une sorte de Mr Hyde, jumeau d'un Dr Jekyll-Burnside s'interrogeant sur son outil principal: le langage. Derrière cette trame romanesque ciselée, qui pointe odieusement notre propre perversité, se dessine en tout cas une exploration vertigineuse de l'âme humaine et une profonde réflexion sur nos angoisses métaphysiques.

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La maison muette en question est celle d'un homme aussi froid et glaçant que ce roman, qui va se livrer à une expérience terrifiante sur ses propres enfants - des jumeaux - qu'il a décidé de priver de l'apprentissage du langage. Ce livre est froid et glaçant car déshumanisé. La description des étapes de l'expérience est calme et clinique. Cet homme est fou, et pourtant l'écriture - remarquable - le fait ressembler à monsieur tout le monde. Quelqu'un qui pourrait être un voisin, un frère, un ami…

Il a été marqué par une mère au caractère très fort, et on pourrait regretter qu'une fois encore le personnage de la mère soit celui qui amène un homme vers la folie. Mais on ne le regrette pas car le roman est admirablement construit et tout colle parfaitement. A ce propos, la chronologie peut sembler déroutante au début, mais pas d'inquiétude, tout se met en place à la fin.

Bref c'est un livre qui fait froid dans le dos mais qui se lit comme un thriller. La situation décrite devrait le rendre insupportable et pourtant il est impossible de le lâcher. Je ne le déconseillerais peut-être qu'aux âmes les plus sensibles.
Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Un homme, solitaire, marqué par les histoires que sa mère lui racontait, notamment celle contant La chambre muette du roi Akbar de Moghul. A partir de celle-ci, l'homme s'intéresse au langage, et s'interroge. Des individus isolés, n'ayant jamais eu la possibilité d'entendre quelconque langage, peuvent-ils développer une certaine forme de pensée, de communication ? Il mène des recherches, sur la parole, la conscience, fait très tôt des expériences, disséquant des animaux notamment. Un jour, plus tard, ses expérimentations se portent sur des humains, des jumeaux, ses enfants.
Ce roman distille la folie au compte goutte jusqu'à devenir irrémédiable, les pensées quotidiennes de cet anonyme, son cheminement, allant de plus en plus loin dans ses obsessions. L'écriture, fine et mesurée, apporte cette touche qui donne l'impression d'un déroulement en temps réel, avançant dans le cauchemar, sans que celui-ci ne puisse cesser.
John Burnside a fait très fort. Il conte une histoire terrible sans jamais basculer dans le racoleur ou la facilité. Sa plume décrit les pensées et les actes du narrateur, froidement, pour plonger dans une noirceur rare, la folie glaçante.


Lien : http://casentlebook.blogspot..
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