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Critique de traversay


Kate, l'étudiante, est engagée dans une relation sentimentale hasardeuse et boit plus que de raison ; Jean, la vieille femme, fend du bois, savoure son thé et ses pâtisseries et vit seule, sans doute entourée de fantômes aimés. Leur rencontre et leurs dialogues sont orchestrés par l'écossais John Burnside qui situe cette fois son intrigue aux Etats-Unis, au fil d'une succession d'histoires intimes qui finissent par tisser un récit de l'Amérique de la deuxième moitié du XXe siècle. Et de cette relation entre deux femmes séparées par de nombreuses décennies va naître une connivence et une amitié qui se développent naturellement, parce que l'une a le talent de raconter et l'autre celui d'écouter. Moins opaque que dans la plupart de ses romans précédents (Scintillation, L'été des noyés), Burnside reste cependant un auteur qui préfère garder une grande part de mystère à ses personnages et à ce qui leur arrive, faisant confiance à l'intelligence, l'intuition et l'imagination de ses lecteurs. Dans le bruit du dégel, il nous embarque dans une narration à la Shéhérazade où ses héros se protègent des mensonges d'Etat (Guerre froide, Vietnam) mais en paient chèrement le prix, et où les histoires d'amour finissent mal en général. L'écrivain prône la contestation comme arme contre le non-conformisme et décrit comme personne les faiblesses humaines et leurs échappatoires dérisoires. Mais la plus belle des addictions, et la moins nocive, n'est-elle pas celle de raconter des histoires, et qu'importe si elles prennent quelque distance avec la vérité ? Subtil, poétique et amer, le bruit du dégel est une décoction au parfum unique que l'on savoure comme un thé noir fort et capiteux.
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