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EAN : 9782864249603
336 pages
Editions Métailié (28/08/2014)
3.6/5   104 notes
Résumé :
Dans une région très septentrionale de la Norvège, quasiment déserte, un endroit magnifique et spectral, où l’hiver est sombre et enneigé et l’été miraculeusement doux et radieux. Comme généralement chez J. Burnside, le monde est à la fois beau et sinistre. Liv vit avec sa mère, un peintre qui s’est retiré là en pleine gloire pour mieux travailler. Son seul ami est un vieil homme qui lui raconte des histoires de trolls, de sirènes et surtout de la huldra, une créatu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 104 notes
C'est tout là-haut, dans l'Arctique, qu'a élu domicile Angelika Rossdal. Peintre célèbre, elle a choisi cette côte sauvage pour la lumière si particulière qui émane de cet endroit quasiment désert. Elle s'est acclimatée à la rudesse de l'hiver qui contraste si fortement avec les chaleurs étouffantes de l'été. Certains journalistes qui viennent l'interviewer diront d'elle qu'elle vit comme une recluse. Elle, évidemment, ne le voit pas ainsi. Sa fille, Liv, considère Kvaløya comme la seule île où elle n'ait jamais vécue. C'est au cours de cet été-là, il y a dix ans maintenant, que se joua ces événements tragiques. Deux frères, Mats et Harald, se noyèrent à quelques jours d'intervalle, sur le même canot emprunté. Que faisaient-ils donc à bord, en pleine nuit? Personne ne trouve d'explications rationnelles à ces noyades. Kyrre, le vieux voisin, qui aime à raconter les légendes et les histoires de trolls ou de magie, dira à Liv qu'un esprit est à l'origine de tout cela. Que Maia, la dernière personne vue en compagnie des deux frères, est la réincarnation de la huldra, femme aux pouvoirs magiques et à la beauté fatale, que c'est elle, sans doute, la responsable. Mais comment expliquer la disparition de deux autres personnes? Liv, en tant qu'espion de Dieu, voudrait tant, aujourd'hui, trouver un sens à cela...  

Venez boire un thé avec Mère, écouter les légendes de Kyrre ou bien prendre un bain de soleil dans le jardin exotique... Dépaysant, mystérieux, sombre ou un peu irréel, ce roman nous emporte dans le nord de la Norvège. Liv nous raconte cet été-là, l'été de ses 18 ans, l'été où deux de ses camarades de classe se sont noyés mystérieusement. A travers le portrait de cette jeune fille mais aussi celui de sa maman, du vieux et attachant Kyrre, il nous emmène dans cette île qui regorge de légendes. Il ne s'y passe pas grand-chose, certes, mais l'atmosphère nous enveloppe tout à fait. L'écriture est dense, riche et poétique et les descriptions sont magnifiques. John Burnside nous offre un roman fort, fantastique et étrange... presque insaisissable. 

Revivez L'été des noyés... 
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Angelika Rossdal, artiste peintre reconnue décide, après avoir vécu à Oslo, de partir s'installer dans une île du cercle polaire arctique, Kvaloya. Elle y vit avec sa fille Liv qui ne sait rien de son père sans que cela la préoccupe particulièrement, car elle et sa mère vivent côte à côte en respectant l'espace de chacune.
« Je ne me voyais pas comme une enfant grandissant dans l'ombre de ma mère. Je vivais dans un monde de ma propre conception, un espace que Mère avait délimité, puis m'avait laissé définir à ma guise. Elle vivait exactement comme elle l'avait choisi, et j'ai toujours su que ses travaux passaient avant tout le reste, mais cela ne faisait que me donner la liberté de vivre comme j'en avais envie et de choisir ce qui primait à mes yeux (…) nous étions très bien comme ça. Nous avions la maison, et toute l'île, en fait. Nous disposions de calme et d'espace en suffisance pour vivre la vie comme nous l'entendions plutôt qu'en nous conformant à l'idée que s'en faisait quelqu'un d'autre, et nous nous suffisions à peu près. Nous étions parfaitement capables de veiller sur nous-mêmes et n'avions rien à demander à personne. »

C'est dix ans après qu'ils soient survenus, que nous allons découvrir, par la voix de Liv, la suite d'évènements, en particulier des disparitions, qui vont s'échelonner de fin mai 2001 (quand on remonte Mats Sigfridsson, un de ses camarades de classe, du fond du détroit de Malangen) à la fin de l'été.

« C'était il y a dix étés. Celui de mes dix-huit ans ; l'été où mon père mort apparut puis disparut dans le silence d'où il était sorti ; l'été des esprits et des secrets ; le dernier été où je me considérai comme un des espions de Dieu. Un été long, blanc, d'histoires que l'on accepta tous, tout en sachant que d'un bout à l'autre elles n'étaient que mensonges. L'été où la huldra sortit de sa cache et noya trois hommes, l'un après l'autre, dans les eaux froides et lisses du détroit de Malangen.»

Mais ce ne sont pas les événements en eux-mêmes qui permettent de se faire une idée de ce roman d'une grande beauté, une beauté inquiétante, envoutante qui se cache et surgit des "replis du vent", de l'espace, du frémissement de la lumière et des ombres d'où naissent des visions mais d'où jaillit aussi une réalité autre, exacerbée par l'attention, le regard aigu et interrogateur de Liv, jeune femme de 18 ans au seuil de sa vie, qui ne sait pas encore, alors qu'elle vient de finir sa scolarité, la direction qu'elle va prendre.
« (il y a), certains jours, de minuscules, presqu'infimes poches d'apocalypse dans l'étoffe de ce monde, prêtes à crever et me surprendre où que je sois »

L'on sort de cette lecture totalement désorientés par un auteur dont le talent de conteur et de poète nous apprend à regarder derrière l'écran des certitudes pour se laisser submerger par un monde fluctuant, changeant, étrange mais tout aussi réel, à l'image des aurores boréales qui surgissent dans le ciel de ces îles en fin d'été.
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Angelica Rossdal, Peintre célèbre, reconnue à Oslo, est partie vivre dans une île ,au nord de la Norvège , celle de Valoya, , un lieu reculé et désert car décliner, refuser, dénier, rétracter, telles étaient ses relations avec le monde extérieur non seulement dans son travail mais aussi dans sa vie personnelle.
Elle refusait de devenir une célébrité du monde artistique tout aussi sûrement qu'elle se refusait aux prétendants , elle se repliait dans un isolement ----mythique--- l'intégrité suprême , essentielle, paradoxalement à son succés.
N'être plus rien, se refuser soi-même, c'était ça son pouvoir ! La plus haute forme d'art !
Pour ces raisons des personnes viennent l'interviewer , sa fille Liv vit avec elle .

A Valoya, l'hiver est rude, les mois d'enneigement très longs, l'obscurité hivernale difficile à supporter pour certains mais Angelica aime la lumière toute particulière de cet endroit pétri de contrastes : été de cieux blancs, interminables nuits blanches, air doux et suave, neuf riche d'herbes et de fleurs sauvages....
Au cours d'un été, il y a dix ans , été des dix-huit ans de Liv , deux frères , Mats et Harald se noient au cours de la nuit à quelques jours d'intervalle .Noyades inexplicables?
Que faisaient- ils dans un canot emprunté ?
Comment expliquer deux autres disparitions énigmatiques ?
C'est un roman étrange et dérangeant, à l'écriture pétrie de poésie, onirique ,trés dense, riche de descriptions sublimes .
A travers le portrait de Liv et de sa mére ---- artiste solitaire et indépendante ----les visions et les hallucinations de Liv, errant dans ce paysage halluciné , qui laisse la part belle aux contes féeriques, vieux mythes et autres légendes populaires, peuplées de trolls et de sorcières , de fantômes ,fables morales, monstres dissimulés dans les replis du vent, les personnages sont tout à fait insaisissables, presque évanescents ....les bois de bouleaux où Kyrre et Maia disparurent ?
L'auteur est sans conteste un poéte, il décrit avec un talent indéniable les métamorphoses de la nature, rendant presque l'imaginaire concret, les ciels fugaces, les mirages, la magie des grands espaces, les histoires d'apparition, la noirceur des âmes , les changements de saison , les silences profonds, la rudesse.....
C'est une ode à la nature, un univers fabuleux , fantasmé , baroque et déroutant où il se passe de drôles de choses....un roman hypnotique ? Fantastique ? Je ne trancherai pas ....
Où se situe la limite entre ce que l'on sait et ce que l'on rêve ?
Trés difficile de critiquer et de cerner les contours de cet ouvrage ....
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L'été des noyés de John Burnside pourrait faire croire en raison de son titre et de sa première de couverture que l'on va savourer, en le lisant, un de ces bons thrillers scandinaves avec une intrigue diablement bien ficelée sur fond de critique sociale. Fausse piste... même si le cadre est trompeur car l'action se situe sur l'île de de KvalØya aux confins du cercle polaire. Un lieu dépaysant où "les nuits blanches" du soleil de minuit "figent l'esprit" et provoquent "des délires extravagants"chez toutes celles et tous ceux qui, amateurs d'expériences extrêmes, veulent vivre un jour sans fin et un temps qui n'existe plus...
C'est dans ce très déroutant été polaire que vont se produire deux noyades qui resteront inexpliquées, celles de Mat et Harald Sigfrisson, deux ados solitaires, ainsi que deux disparitions celle d'un habitant de l'île Kyrre Opdahl et Martin Crosbie, un drôle de touriste qui semble se fuir...
Tous ces événements nous sont rapportés par la narratrice, Liv Rossdal, venue sur l'île avec sa mère Angelica Rossdal, une artiste-peintre qui a choisi de venir vivre en ce lieu alors que Liv n'était qu'une petite fille.
Mais le suspense n'est pas là où on l'attend, déjà parce que les allers et retours de la narratrice dans le présent - elle a vingt-huit ans - et le passé - elle avait dix huit ans - brouille constamment les cartes et nous jette dans un abîme de perplexité quant à l'interprétation des faits tragiques survenus cet été-là.
Première source de questionnement : la personnalité de la narratrice Liv qui, au fil des confidences qu'elle nous livre, pose question. A-t-on affaire à une ado qui souffre de phobie sociale et qui va basculer, au fil des événements tragiques qu'elle va vivre, dans un comportement psychotique, notamment dans les scènes on l'on peut penser qu'elle est victime d'hallucinations visuelles et auditives ? Ou bien s'agit-il d'expériences extra-sensorielles comme elle l'exprime avec à la fois beaucoup de conviction et de doute, dans ce cadre de vie où la réalité apparaît parfois comme une illusion et où le visible et l'invisible sont constamment en relation. C'est du moins ce qui est dit dans les légendes que lui a racontées le vieux Kyrre Opdahl quand elle était enfant. Et dans ce monde de l'irrationnel "où tout est à la fois magnifique et voué à la mort et en même temps étrangement rassurant" , un certain nombre de questions vont rester en suspens. Qu'est-ce que la narratrice a réellement vu et vécu cet été-là ? On ne le saura jamais. Pas plus que l'on saura ce qu'il est advenu des deux disparus. Qu'en est-il exactement de Maïa, la jeune fille, que de près ou de loin, la narratrice associe aux noyés et disparus ? Est-elle une incarnation d'une créature maléfique qui hante les légendes de l'île ? Ou bien est-elle tout simplement une jeune déboussolée avec laquelle on peut qu'établir une relation toxique ? Mystère...
Autre personnage tout aussi énigmatique que les précédents celui de la mère de Liv. Une femme qui vit dans un double enfermement, celui de l'île et celui de son atelier, un sanctuaire, auquel personne n'a accès, même pas sa fille. Curieuse relation d'ailleurs que celle qui la lie à cette dernière, faite à la fois d'une connivence forte mais aussi d'une mise à distance dont on peut penser parfois qu'elle confine à l'indifférence. Ce qui est certain c'est que cette femme vit dans une solitude existentielle qu'elle transcende dans l'art et qu'elle vit - aux dires de sa fille - un bonheur intimiste "[qui] ne peut être expliqué et quoi qu'on raconte [qui] ne peut vraiment pas se partager". Alors, la mère de Liv, un double de l'auteur ?
Une question de plus que l'on se pose à la fin de ce roman envoûtant. Ce qui en revanche est indéniable c'est la magie de l'écriture de John Burnside faite à fois de méticulosité dans le choix du lexique et d'une poésie onirique qui nous entraîne dans un monde fantasmatique où les limites et les frontières du réel se déplacent ou n'ont plus cours...
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Ce roman, c'est d'abord une atmosphère ; enveloppante, troublante, énigmatique et brumeuse, puis un lieu ; une île du nord de la Norvège, ses vastes prairies, sa mer ondulante et calme, sa forêt sombre, ses plages de galets, ses petites maisons aux couleurs chatoyantes, ses rares pêcheurs, une saison aussi ; l'été avec la lumière si particulière des pays nordiques, sa douceur, les fameuses nuits blanches où jour et nuit se confondent à l'image du ciel et de l'eau qui se reflètent et se mélangent l'un dans l'autre désorientant les hommes, leur sommeil et leurs rêves. Ce livre laisse également la part belle aux contes féériques et autres légendes populaires parcourues de trolls, quant aux personnages « réels », ils sont insaisissables, presque evanescents. Burnside, à travers une écriture onirique, place le lecteur dans une sorte de monde parallèle, navigant entre la réalité, l'imagination et le surnaturel.
Les yeux grand ouverts, Liv, une jeune femme de dix-huit ans, arpente cette île alors que coulent les heures. Elle vit ici depuis quelques années avec sa mère, une artiste peintre renommée qui du jour au lendemain a fui l'agitation de la ville pour travailler dans la sérénité et la solitude. Une mère toujours là – dans son atelier – et pourtant si lointaine, toute à son art. Son père, Liv ne le connaît pas. Et justement, cet été-là, une lettre arrive d'Angleterre. Des nouvelles de cet homme. Mais a-t-elle vraiment envie de savoir qui il est ? le rencontrer bouleverserait-il son cheminement personnel ?
Avant même de recevoir cette missive, la jeune femme avançait dans la vie l'esprit confus. Sa scolarité finie, elle ne savait que faire après. À la recherche d'un sens à donner à son existence, d'une direction. Ce père ne semble pas lui avoir manqué. Plutôt solitaire et taiseuse, la seule personne qu'elle aime voir et écouter est son voisin, Kyrre, un passionnant conteur. Il lui parle de la Huldra, cette femme d'une grande beauté qui hante la forêt et le bord de mer pour séduire les hommes et leur faire risquer leur vie. Et cet été-là, de mystérieuses noyades d'hommes vont se succéder. Liv les connait tous. Elle croit savoir qui se cache derrière la Huldra : Maïa, une jeune femme de son âge.
Hallucinations, craintes, sensations d'être épiée, Liv va être aspirée dans une spirale infernale qui l'empêche de distinguer la réalité de l'imagination. Sa vision se trouble. Ses sens lui échappent. Son regard inconstant trahit ses doutes et ses appréhensions face à la vie d'adulte qui l'attend.
Un roman écrit par un poète, cela se sent : les métamorphoses de la nature, les mirages, la beauté et la noirceur des âmes, le lyrisme. Si l'auteur m'a embarquée dans son histoire, je dois avouer avoir ressenti une certaine frustration le livre terminé devant le manque d'explication. Il laisse en effet le lecteur face à sa propre imagination, volontairement j'imagine.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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critiques presse (3)
LesEchos
24 septembre 2014
« L’Eté des noyés » est [...] une ode mélancolique à la nature, à ses secrets, à ses mythes indestructibles. Et une belle défense de la solitude, appréhendée comme un solide bouclier contre le malheur.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Actualitte
16 septembre 2014
Il n'empêche, quelle que soit l'emprise de John Burnside sur le lecteur, le roman demeure intense, séduit notamment à travers ses descriptions de paysages, son attention ultra sensible au changement de saison et de lumière [...].
Lire la critique sur le site : Actualitte
Liberation
15 septembre 2014
Comme toujours, le talent d’évocation de John Burnside semble rendre l’imaginaire concret (et parfois drôle).
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
...l’appellation soleil de minuit est terriblement trompeuse, car elle suggère une lumière dorée de coucher de soleil permanent, or ce n’est pratiquement jamais comme ça. Nuits blanches est plus proche, bien que même ce nom-là constitue une description trop étriquée : les nuits d’été peuvent être bleues, rouge cuivré ou gris argent, selon le temps et aussi, comme le dit toujours Mère, l’humeur de celui qui observe. En ce soir précis, il faisait doux et frais après la première véritable journée d’été, et la lumière était à ce crépuscule immobile d’un blanc argenté qui rend spectrales toutes choses : chemins fantômes sinuant devant notre maison et s’éloignant le long de la grève comme s’ils revenaient pour une nuit de ce lointain passé, oiseaux fantômes suspendus dans les airs au-dessus des eaux vitreuses du détroit, prairies fantômes sur des kilomètres en tous sens, le moindre brin d’herbe, la moindre tige de fleur, caressés d’une lumière mercurique, comme le feuillage sur les photos anciennes que j’avais examinées plus tôt.
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son visage était ...délicatement modelé, mais à vrai dire ses traits avaient cette délicatesse qu’on voit à certains animaux, au cerf, disons, ou au renard. Une délicatesse qui constituait le pendant naturel d’un esprit inquiet, la délicatesse de quelqu’un qui attendait toujours plus : attendait, redoutait ou espérait – ce qui, pour lui, tout au moins, revenait sans doute au même. À une époque très ancienne, il existait des hommes natifs de l’horizon – Kyrre me l’apprit un jour, au détour d’une de ses histoires –, et comme ils voyaient plus loin que n’importe qui, les gens en firent leurs guetteurs, sentinelles silencieuses et détachées, qui savaient ce qui allait arriver mais n’en percevaient jamais vraiment l’importance, veilleurs des cieux capables de signaler – mais jamais d’interpréter – les dessins dans les étoiles. Martin Crosbie était un de ceux-là.
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Mais les anciens auraient dit que l’individu vulnérable se laisse attirer parce qu’il veut des choses auxquelles il ne devrait même pas penser. Un homme se met à chercher quelqu’un – quelqu’un à aimer, mais pas n’importe qui. Il veut quelqu’un de spécial, quelqu’un… d’extraordinaire. Aucune femme ordinaire ne sera assez bien pour lui – et voilà qu’il rencontre la huldra, il se rend compte qu’elle est très belle et, oui, il tombe amoureux de cette belle jeune fille, mais il sait déjà qu’elle est plus que cela, et il est attiré vers cette autre chose. Non par le vide qu’elle dissimule derrière elle, non par l’animal – pas ça –, mais par la mystérieuse créature qu’il voit en elle…
– Et elle est irrésistible…
– Oui, mais seulement parce qu’il coopère avec elle. Il pourrait la voir telle qu’elle est, il pourrait dénoncer l’illusion, mais il ne veut pas…
– Pourquoi ?
– Parce que cela la dissiperait. C’est l’illusion qui confère son pouvoir à la huldra… elle en est la gardienne…
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Entre amis, je soutiens que le véritable inventeur de la peinture fut Narcisse, ce jeune homme qui, aux dires des poètes, fut transformé en fleur. Or, la peinture étant la fleur de tous les arts, l'histoire de Narcisse est tout à fait appropriée. Car la peinture est-elle autre chose que l'art d'embrasser la surface de la fontaine dans laquelle nous nous reflétons?

Leon Battista Alberti, De la peinture
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« La journée était grise, mais il ne pleuvait pas, et je me rappelle avoir éprouvé cette sensation que j'aimais tant, certains après-midi d'été, quand le pays a l'air de se diviser en zones distinctes de jour et de nuit, un carré d'ombre noire ici, une lueur incertaine là, la quasi-ténèbre le long du mince ruisseau qui courait au bord du champ de Kyrre et se répandait sur la plage en contrebas, faible rai miroitant dans l'herbe, près du hangar à bateau, là où la prairie rencontrait les galets. C'est parfois ainsi, les jours où il n'y a pas de soleil, où le couvert nuageux est élevé et mince, alors le monde entier ressemble à l'une des peintures de Mère, ou au paysage d'un film des années 1950. On dirait que le pays n'arrive pas à décider s'il est en couleur ou en noir et blanc, et opte pour quelque chose qui n'est ni l'un ni l'autre. »
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Vidéo de John Burnside
INTRODUCTION : « […] Forte d'une longue expérience conradienne, la Grande-Bretagne d'aujourd'hui emporte sur ses ponts et passerelles une multiplicité d'ethnies et de communautés de toute allégeance, sans renier pour autant la fermeté monarchique de son cap, la démocratie relative de se hiérarchie, la plasticité absolue de sa langue maritime. Comme elle nous le laisse supposer, il semble qu'elle essaie de tenir pour elle-même la difficile synthèse entre accepter le changement à doses progressives tout en s'ouvrant à la complexité de la grande famille humaine, sans cesser d'explorer par le poème l'énigme de notre présence dans l'Univers. » (Jacques Darras.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Jeffrey Wainwright 1:04 - Wendy Cope 1:51 - Robert Minhinnick 4:01 - John Burnside
5:40 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : L'île rebelle, anthologie de poésie britannique au tournant du XXIe siècle, choix de Martine de Clercq, préface de Jacques Darras, traduction de Martine de Clercq et Jacques Darras, Paris, Gallimard, 2022.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Jeffrey Wainwright : http://2.bp.blogspot.com/-N3JM6jtiDBQ/Tp2dLBrdXCI/AAAAAAAAADw/Ta4zoWOxB4Y/s1600/Cathedral+Poetry+Prize+2+-+Credit+Jon+Atkin.jpg Wendy Cope : https://www.thetimes.co.uk/article/birthdays-today-wendy-cope-px5pjt2nm83 Robert Minhinnick : http://3.bp.blogspot.com/-0coN533NnoQ/U_3MYYOxKxI/AAAAAAAACgk/MkiWuXJpkuQ/s1600/JM140725_Porthcawl_198.jpg John Burnside : https://www.the-tls.co.uk/articles/the-music-of-time-john-burnside-book-review-marjorie-perloff/
BANDE SONORE ORIGINALE : Scott Buckley - A Kind Of Hope A Kind Of Hope by Scott Buckley is licensed under an Attribution 4.0 International (CC BY 4.0) license. https://www.free-stock-music.com/scott-buckley-a-kind-of-hope.html
SOUTENIR « LE VEILLEUR DES LIVRES » : https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=W2WVWAMNPGV4E
CONTENU SUGGÉRÉ : #4 : https://youtu.be/lx1XBpgpQtY #2 : https://youtu.be/ICSodYrx4VU #1 : https://youtu.be/8jOkSUGjndA https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤56De Martine de Clercq58¤££¤ https://youtu.be/uyu5YAAkVqw https://youtu.be/1nl¤££¤50Jeffrey Wainwright55¤££¤ https://youtu.be/0_7B4skPN8g https://youtu.be/i3cPIcz3fuY
#JacquesDarras #LÎleRebelle #PoésieAnglaise
+ Lire la suite
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