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Critique de Bellonzo


Plaisir de lecture commune avec Valentyne, La jument verte de Val nous avions cette fois choisi le roman de John Burnside. Je publie avec un peu de retard,pardon Val. Mais emballé que j'avais été par trois autres romans de cet écrivain écossais j'ai un peu moins adhéré au propos, notamment dans le premier tiers. Pourtant à l'évidence la prose de Burnside est exceptionnelle bien que souvent brutale et inhospitalière. Dans cette Intraville, amalgame de décharge sauvage et de friche industrielle qui fait penser à une côte soviétique aux plus belles années de la pollution littorale et sous-marine, j'ai songé à ma chère Suzanne de Leonard Cohen qui nous montre où regarder "parmi les ordures et les fleurs, she shows you where to look, among the garbage and the flowers". Drolatique, Leonard est aussi le nom de l'ado, principal personnage de cette étrange et mortelle histoire.Peut-être la photo de couv. vous met-elle mal à l'aise, c'est normal et ce n'est pas de lire ce roman qui va arranger ça.

Dans ce contexte déjà pas gai disparaissent plusieurs jeunes garçons. Il fait vous dire que l'Intraville est une entité bien mystérieuse et que de l'Extraville voisine on ne saura pas grand chose. Une vie nulle part était déjà un titre de John Burnside, remarquable mais tout cela sonne quand même inquiétant. Vous vous inquiétez, vous avez raison. Leonard n'est pas un parangon de vertu, ses fréquentations sont douteuses et si d'autres moins présents tirent les ficelles, il porte sa part de culpabilité. La fascination pour la violence est dans ce roman assez insoutenable, tout cela soutenu par une belle écriture aux méandres complexes et qui, au moins, nous épargne démagogie et simplisme. Mais quelle épreuve avec ce Leonard qui m'est tout de même resté étranger, heureusement peut-être, alors que j'avais ressenti une osmose bien plus forte dans Un mensonge sur mon père et plus encore Une vie nulle part.

Deux mystères au moins dans Scintillation. Comment ce livre peut-il avoir cette grâce d'écriture splendide et intempestive dans un environnement qu'évoque si bien la couverture aux oiseaux morts? La scintillation-attraction-répulsion est extraordinairement bien rendue. La seconde énigme concerne la fin du livre. Pardon Val, je serais bien en peine d'éclairer ta lanterne, le basculement du livre dans le fantastique m'ayant depuis longtemps contraint à laisser au vestiaire mon rationalisme, acceptant, avec un peu de difficultés au début, ce voyage dans l'univers burnsidien, déjà quel patronyme infernal et marginal, brûler, côté. Persistant, je conseillerais plutôt Une vie nulle part, bien plus proche de moi et du coup, il me semble, de vous qui vous intéressez à cet Ecossais aussi poète. Mais méfiez-vous de la lande de là-bas, on n'y a pas toujours un Sherlock Holmes à Baskerville pour résoudre la question.
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