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Critique de Dixie39


Je ne sais pas si cela vous arrive parfois : refermer un ouvrage un peu « colère » contre l'auteur ?
Écrire aussi bien, nous embarquer sur des sentiers « littéraires » riches et prometteurs, et s'apercevoir que tout cela ne tient pas la route...
Ce n'est pas tant que le livre parte sur plusieurs chemins : anticipation, fable écologique, conte fantastique, mythe... mais on se lance avidement dans la lecture et... toujours pas, l'alchimie ne prend pas. Enfin pour moi. Scintillation regorge de possibles et de promesses non tenues. Quel dommage ! Peut être est-ce moi qui suis passée à côté, qui n'ai pas su saisir l'étendue, la subtilité de la narration. J'aimerai bien, plutôt que de refermer ce livre avec l'envie de le redonner à l'auteur en lui demandant de faire un petit effort... Pas forcément dans le déroulement de l'histoire, ou tout ce qui a trait « au contenu » mais lui demander de prendre un peu plus de temps pour installer ce qui émerge, une prose poétique qui nous embarque, un univers fantastique qui s'ouvre, par exemple... et puis plus rien, on passe à autre chose. Voilà ! Là ! Développer un peu pour ne pas nous laisser sur le bord du chemin.
« La critique est aisée mais l'art est difficile ». Ce qui m'attriste d'autant plus d'étaler ce ressenti. Car ce n'est guère rien de plus qu'un sentiment personnel. J'espère ne pas être trop dure, mais ma critique ne fait que traduire ma déception. Surtout que j'ai l'impression qu'il manque si peu...
L'écriture est sublime, certains passages sur la lecture, le rapport du lecteur aux livres, tout cet univers de connaissances, de rêves et d'espérance que nous emportons avec nous après chaque dernière page refermée, sont merveilleux. Et cette ouverture sur le fantastique, cet homme-papillon et ces enfants qui scintillent accrochés aux arbres, pendus-sacrifiés des temps modernes, entre horreur et beauté, attraction et répulsion.

« J'ai l'air triste à présent, je le sens, je sens de quelle façon il perçoit mon air, et il est triste, sans doute effrayé, l'air de quelqu'un qui s'embarque dans ce qui semble une grande aventure et, soudain, prend peur. Comme un gamin qui monte pour la première fois dans les montagnes russes et se rend compte, trop tard, qu'il a le vertige. Mais ce qu'il y a de curieux, c'est que je ne suis pas triste du tout, je n'ai pas peur, je suis simplement retombé trop brutalement dans le cours du temps, au sortir de la fixité magnifique d'avant. Je suis revenu trop brusquement et, pendant quelques secondes, je suis tellement déçu que j'ai envie de pleurer. » Burnside, Scintillation.

Je vais considérer que je suis passée à côté et ravaler mon amertume. Je vais considérer que le dessein de l'auteur est de nous faire ressentir ce sentiment là ! Entre fascination, abandon et déception. Et revenir vers lui au plus vite car une telle plume mérite qu'on s'y attarde...
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