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Gérard-Georges Lemaire (Traducteur)Céline Leroy (Traducteur)
EAN : 9782267050776
648 pages
Christian Bourgois Editeur (04/05/2023)
4/5   4 notes
Résumé :
William S. Burroughs, l’un des « hommes de lettres » les plus novateurs et controversés du XXe siècle, a puisé dès ses débuts la matière de ses livres dans ses échanges épistolaires, qui sont autant de dialogues entre fondateurs de la mythique Beat Generation.
La correspondance rassemblée ici couvre une période d’une quinzaine d’années mouvementées : en 1945, Burroughs vit à New York, découvre la drogue qu’il consomme avec Jack Kerouac et Allen Ginsberg, puis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Burroughs abolit les distances avec ces camarades de la Beat Génération et installe une correspondance intensive couvrant une période d'une quinzaine d'années mouvementées. Des lettres adressées principalement à son ami de toujours, Allen Ginsberg, récipiendaire le plus important de ce matériau épistolaire. C'est dans cet espace intime que l'explorateur psychique documente son développement personnel et artistique avec la prescience de savoir qu'un jour ses lettres constitueront le véritable roman.

On y retrouve sans surprise le sujet le plus proche de lui, la drogue. Sans oublier l'éternel refrain, celui d'un renoncement ponctué de rechutes. Dans cette correspondance, Burroughs s'exprime également sur l'isolement de l'exil. Des années 1945 à la fin 1959, il n'aura de cesse de se déplacer - au Texas, à Mexico, Rome ou encore Tanger - par crainte d'actions judiciaires et par quête de liberté légale et culturelle. Ces lettres sont l'envers du décor, là où l'auteur nous confronte à sa solitude et aux états de crise provoqués par l'absence de réponse ou encore la peur de perdre son seul auditeur. Les lettres s'enchaînent, dans une frénésie thérapeutique. La comédie de l'écriture comme nourriture de soi.

La carapace est rompue et ses fragilités livrées sans résistance. C'est une longue descente, une succession d'échecs et de découragements jusqu'à aboutir - enfin - à la manière adéquate d'écrire son roman : l'anti-narration. À côté de cet abandon, cette production curieuse renferme une critique sociale très personnelle. Burroughs exprime, avec perspicacité et hallucination en simultanée, son mécontentement à l'égard des États-Unis. Critique envers l'ingérence croissante dans les affaires de chaque citoyen, lassé du conformisme bourgeois et de la pression de la censure, l'écrivain n'épargnent pas ces « répressifs et craintifs de la vie ».

L'on sait Burroughs apprécié pour sa plume incandescente, cette marge de l'écriture qui lui est propre et son goût pour les sujets brûlants. Mais c'est aussi une personnalité hautement problématique qui, au sein de cette correspondance, révèle sans détour ses obsessions névrosées et criminelles. Certains passages bavards écornent gravement le mythe et pourtant, il n'en est aucunement fait mention dans la préface. Si l'on s'intéresse à certaines de ces lettres écrites notamment à la période durant laquelle Burroughs s'est installé à Tanger - séduit par ce “ce sanctuaire où chacun est à l'abri de toute interférence” - l'on constate aisément le caractère pédophile de certaines scènes de prédation décrites avec délectation. de son propre aveu : “en train de faire des avances à un garçon indien de 13 ans devant son père, ses frères et ses oncles, en train de ramener à la maison deux morveux déguenillés. Tout ce que je me rappelle est qu'ils étaient jeunes. Me suis réveillé avec l'odeur de la jeunesse sur les mains et le corps” ou encore “si j'étais sage et que j'écoutais un psychanalyste, j'arrêterais de courir après les jeunes garçons”. On ne peut pas dire que le discours, qui n'est pas dans la forme romanesque, puisse se dédouaner ...  
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Cher Bill ✒

✉ J'ai été le témoin désabusé de tes amours et de tes excès. de ce festin nu bouffé à plein nez, baffré, dévoré.
Je t'ai suivi, cahin-caha.
De tes amitiés beat et béates, Ginsberg et Kerouac en tête de file, j'ai lu les lettres échangées, je me suis même permis d'y ajouter ma patte, ma touche, ma poudre aux yeux.

... Que tu te racontes de Mexico, Lima ou Tanger, je suis là.
Tu me donneras mille noms, parfois tu me tairas, tu me suspendras à trois points, mais on sait toi et moi que j'ai été l'inaliénable, celle à qui on ne renonce pas.

🌠 Tu me dois quelques trafics.
Quelques plants sur la comète.
Tu me dois Junkie.
Le Festin nu aussi.
Tu me dois tout.

✒ Cher Bill,
Pas une ligne qui ne parle de moi.
Pas de rails, métro, stylo, dodo, qui ne mènent à moi.
J'ai voyagé avec toi, de veines en déveines.
Du processus d'ecriture dont je ne saurais être exclue.
Raconte, Bill.
Raconte qui nous sommes. Toi et tes lettres qui sont "peut-être le véritable roman". Moi la muse de tes récits hallucinés...

🤍 Quel bonheur de nous retrouver ! de rire à nouveau de tes bons mots, de tes aventures rocambolesques dont je suis parfois l'héroïne.

Amitiés
Ta stupéfiante

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critiques presse (1)
Liberation
13 juin 2023
Peu à peu, Burroughs se rend compte que ce qu’il écrit à Ginsberg peut prendre sa place tel quel dans ce qui sera le Festin nu, son grand livre des premières années de sa vie d’écrivain (dont il crédite dans son introduction Kerouac de lui en avoir «suggéré» le titre) et dont la première édition en anglais fut en France, chez Olympia Press de Maurice Girodias, le frère du traducteur français du roman, Eric Kahane.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il n'y a pas d'intensité d'amour ou de sentiment qui n'implique pas le risque de blesser paralyser. C'est un devoir de prendre ce risque, d'aimer et de se sentir sans défense ni réserve.
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Videos de William S. Burroughs (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William S. Burroughs
Le 18.01.18, Jérôme Colin (Entrez sans frapper - RTBF) recevait Gérard Berréby pour évoquer "Révolution électronique" de William S. Burroughs.
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