Ce tome regroupe les épisodes 4 à 9 de la deuxième série ; ils forment une histoire complète. Ce recueil se clôt avec l'épisode numéroté 1/2.
Après la mort de son père et quelques années en orphelinat, Brian Kinney a décidé d'emménager à Astro City et de côtoyer les superhéros. Il sait qu'il existe un bar dans lequel les superhéros vont boire un verre et il se fait engager comme garçon. Son premier jour de service lui permet d'atteindre ses objectifs au delà de ses espérances puisqu'il voit nombre de superhéros, y compris certains qu'il ne connaissait pas. Et il obtient même une recommandation pour un lieu de rencontre plus huppé également fréquenté par les superhéros.
Suite à une agression dans ce club, il est remarqué par le Confessor (un héros tout de noir vêtu avec une grande croix brillante sur le devant de son costume et une sorte de masque de ninja qui lui mange tout le visage sauf les yeux) qui lui propose de devenir son aide (sidekick). Brian Kinney apprend les ficelles du métier aux cotés du Confessor. Mais il ne peut pas s'empêcher de s'interroger sur l'identité du Confessor, sur la manière dont il occupe ses journées et sur ses étranges pouvoirs qui ne semblent pas avoir d'explications. Au cours de son apprentissage, Brian apprendra l'art de mener une enquête grâce au Confessor, à supporter l'opinion publique qu'elle soit positive ou négative à l'égard des superhéros, à se tenir éloigné de Crackerjack, à laisser l'armée faire son travail et juguler une invasion extraterrestre.
Le numéro 1/2 met en scène un homme qui rêve chaque nuit d'une femme qu'il aime et qu'il ne connaît pas. Une nuit, Hanged Man lui rend visite pour lui expliquer la raison de ces rêves hantés.
Avec ce tome, toute l'équipe de la série Astro City franchit le pas pour se lancer dans une histoire longue (par opposition à celles des tomes précédents en 1 ou 2 épisodes). Comme dans les autres histoires, le personnage principal reste la ville elle-même, ses habitants et sa collection de superhéros dont les combats les plus spectaculaires font la une des journaux et le sujet principal des infos télévisées. le thème principal de ce récit réside dans l'apprentissage de ce jeune garçon qui passe de l'autre coté du miroir pour devenir à son tour un héros costumé. du fait du décès prématuré de son père, il se débat avec une construction psychologique incomplète qui a des incidences sur sa relation avec le Confessor, son mentor. Ce dernier l'oblige également à s'interroger sur le sens d'une vocation.
Qu'est-ce qui motive Brian à revêtir un habit (un peu ridicule, sans compter son nom de superhéros "Altar Boy") et à se battre pour la justice nuit après nuit ? Dans certaines scènes, Confessor évoque le Batman obsessionnel dans sa quête de justice, tout en étant crédible comme professeur particulier de Brian.
Kurt Busiek décrit une relation complexe entre ces 2 personnages qui est faite de confiance et de questionnement, sans mièvrerie, ni excès de testostérone.
Comme d'habitude, Cette série bénéficie grandement de l'apport d'
Alex Ross pour la conception graphique des personnages et des couvertures aussi mémorables que magnifiques. Les pages de sketch en fin de volume permettent encore une fois de mesurer l'apport de cet illustrateur. de son coté Will Blyberg (l'encreur) a réalisé un travail plus fin, plus respectueux des crayonnés de
Brent Anderson que dans le tome précédent. Et Anderson a enfin atteint son potentiel dans des dessins toujours autant au service de l'histoire, aussi évocateur des grands maîtres des comics, mais aussi avec un peu plus de personnalité et de parfaite adéquation.
Ainsi il y a plusieurs scènes qui s'impriment dans la mémoire du fait d'un visuel magnifique : le couple en train de valser dans les rêves, la façade en brique du bar, les postures vaniteuses de Crackerjack, le regard intense du Confessor, la lutte dans l'espace contre le vaisseau des extraterrestres, le pas martial du cyborg Mordecai Chalk pénétrant dans le quartier de Shadow Hill, la cathédrale, la première apparition des Crossbreed, etc. Et encore une fois,
Brent Anderson a l'art et la manière de tout faire tenir dans la page tout en conservant une bonne lisibilité et d'amalgamer des éléments très disparates (superhéros, extraterrestres, technologies futuristes, cathédrale, bar, campus universitaire, etc.).
Ce tome bénéficie d'une gentille et élogieuse introduction de
Neil Gaiman. Au fur et à mesure des tomes qui passent,
Busiek et Anderson gagnent en finesse et le plaisir de retrouver cette cité et ses superhabitants va en grandissant.
VOUS ÊTES ICI. - L'ordre de lecture des tomes d'Astro City est le suivant : (1) Life in the Big City, (2) Family Album, (3) Confession, (4) The Tarnished Angel, (5) Local Heroes, (6) The Dark Age 1, (7) The Dark Age 2, (8) Shinning Stars, (9) Through open doors, (10) Victory, (11) Private lives.