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Code 612 : Qui a tué le Petit Prince ?" est un thriller bien différent de ce que j'ai pu lire chez
Michel Bussi, le seul pour le moment qui ne m'aura pas plus emballée que ça, de par son intrigue pour commencer, qui manque de suspense et souvent de crédibilité, et de par ses personnages également, totalement insignifiants.
La narration étant à la première personne, nous nous retrouvons dans la peau de Neven, pilote raté et en couple avec Véronique (c'est tout ce dont on sait de lui). Ce dernier fait équipe avec Andie, jeune surdouée qui connaît tout du Petit Prince et de son auteur
Antoine de Saint-Exupéry (là aussi, c'est tout ce que nous savons d'elle). Ils ont été engagés par le Club 612, qui compte au total six membres, pour trouver la vérité sur la disparition de
Saint-Exupéry, et de là sur la mort ou non-mort du Petit Prince.
Voilà plus de dix ans que Neven n'a pas piloté d'avion, on lui met pourtant à disposition un jet. Pas besoin de réviser avant le premier décollage. En plus d'une décennie, les technologies n'ont visiblement pas évolué... Apparemment, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas... Bref... Les voilà tous les deux dans les airs, tour à tour en direction de New York, du Salvador, de l'Écosse ou de l'Arabie Saoudite. Au total, six destinations pour rencontrer les six membres du Club 612, qui ont chacun leur théorie sur la disparition de
Saint-Exupéry. Six personnalités complètement loufoques, l'auteur faisant lui-même le parallèle avec les rencontres du Petit Prince : le businessman, la vaniteuse, le buveur, le roi, l'allumeur de réverbères et le géographe. Chacun a un passé avec
le Petit Prince (vite évoqué ici aussi), chacun doit beaucoup à ce conte philosophique.
Si toutes les références, informations, théories et documents mis à la disposition de Neven et Andie sont bien réels (l'auteur le précise dans son avant-propos), l'intrigue est elle bien trop farfelue pour que j'ai pu y croire un instant. Certaines réactions sont inadéquates. Certains dialogues n'ont ni queue ni tête. L'enchaînement des événements n'est pas toujours très logique. Les personnages, tous plus superflus les uns que les autres, sont complètement inintéressants. J'en suis arrivée à un point où je me contrefichais de savoir si
Saint-Exupéry avait disparu en mer et/ou de son propre chef, s'était fait prisonnier, tué par les Allemands ou suicidé. Je lisais juste pour en finir...
Le seul intérêt que j'ai trouvé à ma lecture a été d'en apprendre beaucoup sur
Antoine de Saint-Exupéry, sur sa vie d'écrivain et d'aventurier, sur ses rapports avec les femmes (très nombreuses dans son entourage proche !), avec les enfants et les "grandes personnes" en général, sur les circonstances de sa disparition, sur celles qui l'ont poussé à écrire
le Petit Prince et les répercussions qu'il a eu dans le monde entier. Moi qui ne m'étais jamais vraiment penché sur tout ça, ce fut très instructif.
La mise en abyme est également assez bien exploitée, les parallèles sont assez évidents, pour peu qu'on ait lu
le Petit Prince évidemment et qu'on en ait pas trop oublié. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, je leur conseille tout de même de le faire avant d'entamer cette lecture, ils y perdraient nombre de références (et seraient totalement spoliés).
Ce roman est plutôt court (238 pages), avec une mise en page très espacée. le style d'écriture de l'auteur est toujours aussi agréable et fluide. La lecture est donc facile et rapide, on en arrive très vite à la conclusion (et j'avoue que je n'en suis pas mécontente).
Mais le manque de profondeur des personnages et de crédibilité dans l'histoire feront que j'oublierais probablement ce livre d'ici peu...
Avec ce "
Code 612 : Qui a tué le Petit Prince ?",
Michel Bussi s'est écarté de ses habitudes, et ça n'a malheureusement pas fonctionné pour moi. Je vous invite tout de même à lire les autres critiques, bien plus élogieuses que la mienne. "Code Lupin" est visiblement de la même lignée, je passerai donc mon tour pour ce dernier mais ayant adoré quatre de ses livres (sur cinq lus, en comptant Code 612), je continuerai la découverte de ses autres romans avec plaisir.